La semaine du 27 avril au 3 mai 2020
Une nouvelle ordonnance militaire dans l’actuel contexte pandémique
Leyla Cheamil, 02.05.2020, 00:57
Une nouvelle ordonnance militaire dans l’actuel contexte pandémique
La Roumanie, où l’état d’urgence est décrété jusqu’au 15 mai, se prépare à un relâchement graduel des restrictions au-delà de cette date, a précisé le ministre roumain de l’Intérieur, Marcel Vela, qui a présenté le contenu de la 10e Ordonnance militaire, issue dans le contexte de la pandémie de Covid-19. Cette fois-ci, les mesures adoptées concernent notamment les séniors de plus de 65 ans, les personnes les plus vulnérables au coronavirus, qui seront autorisées à sortir le matin entre 7h et 11h et le soir de 19h à 22h, les séniors pouvant se déplacer pour se procurer des produits essentiels, se faire soigner, accompagner un enfant, d’autres personnes âgées, malades ou infirmes ou en cas décès d’un membre de la famille, pour des activités physiques individuelles, ainsi que pour les besoins des animaux de compagnie ou domestiques. Marcel Vela a également annoncé prolonger la suspension des vols vers et depuis l’Espagne pour une période de 14 jours, à compter du 28 avril, lorsque le premier délai expire. La suspension des vols vers et depuis l’Autriche, la Belgique, la Suisse, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Turquie, l’Iran, l’Italie, la France et l’Allemagne a aussi été prolongée jusqu’au 14 mai compris. Mardi, le ministre de la Santé, Nelu Tataru, a averti qu’en Roumanie, la pandémie n’a pas encore touché son pic et qu’il s’attendait à ce que le nombre des nouveaux cas diminue d’un jour à l’autre dans le courant des deux semaines à venir. Par ailleurs, les autorités ont appelé les citoyens à respecter les mesures de l’état d’urgence y compris pendant le pont du 1er Mai, un jour férié que les Roumains marquaient traditionnellement par des sorties dans la nature et des barbecues.
Mesures pour la relance économique
La pandémie de coronavirus a touché sévèrement toutes les économies mondiales, et la Roumanie n’y fait pas exception. Pourtant, selon le ministre roumain des Finances, Florin Cîtu, à l’issue de la crise actuelle, l’économie nationale en sortira avec une structure modifiée, mais plus compétitive et plus efficace. Le pays a adopté dès le départ des mesures censées soutenir les capacités de production. Fortement touchées par le contexte engendré par la pandémie de coronavirus, les PME se sont vu mettre à leur disposition un programme censé leur assurer des liquidités pour l’activité courante ou pour des investissements, à travers un financement garanti par l’Etat. Lancée dans un premier temps le 17 avril, mais bloquée dès son ouverture après que des centaines de milliers de personnes eurent essayé d’y accéder en même temps, l’application correspondant au programme d’investissement mentionné n’est devenue opérationnelle que le 28 avril. Les coûts du financement seront subventionnés intégralement par l’Etat, et les montants qui peuvent être obtenus seront considérables. Les entrepreneurs qui souhaitent en profiter doivent faire une demande d’ici la fin de l’année et jusqu’à l’épuisement du fonds de 15 milliards de lei (environ 3 milliards d’euros). Par ailleurs, le ministère de l’Economie, de l’Energie et du Milieu des Affaires a décidé de prolonger de trois mois, jusqu’au 28 septembre, le délai pendant lequel les bénéficiaires du programme Start-Up Nation peuvent avancer des demandes de paiement ou de remboursement afférentes aux dossiers de financement approuvés dans la limite du budget. Cette décision a été prise afin de contrecarrer les effets économiques que subissent les PME, suite à la prolongation de l’état d’urgence, a précisé le même Ministère. Cette initiative qui fonctionne depuis 3 ans, est un coup de main offert par l’Etat aux entrepreneurs débutants. Sur l’ensemble des branches économiques les plus touchées par la pandémie, on retrouve le Tourisme. C’est pourquoi le ministre de l’Economie, Virgil Popescu, a affirmé en faire une priorité pendant la période estivale afin que les touristes roumains se sentent en sécurité dans leur pays. Et d’ajouter que des paquets pour soutenir le tourisme seraient mis en place, et que les hôtels seraient aidés à respecter les nouvelles exigences que le ministère de la Santé adoptera.
Les écoles ne rouvriront pas leurs portes avant septembre
La pandémie de coronavirus a poussé les autorités roumaines à décider, le 11 mars dernier, d’une fermeture temporaire de tous les établissements préscolaires, scolaires et universitaires. Dans le contexte d’une prolongation de l’état d’urgence, le retour des élèves et des étudiants dans les salles de classe et les amphis a été reporté. Lundi, le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, a fait savoir que les maternelles, les écoles et les universités resteraient fermées jusqu’à la rentrée de septembre. D’ici la fin de cette année scolaire, les enfants feront des cours en ligne. La ministre de l’Education, Monica Anisie, a annoncé que pour chaque discipline, il suffira de deux notes ou qualificatifs pour faire une moyenne, que les évaluations de fin de semestre prévues pour certaines disciplines seraient annulées et que la matière d’étude du second semestre serait rattrapée. Seuls les élèves des années terminales seront tenus de retourner en classe à partir du 2 juin pour préparer, deux semaines durant, leurs examens de fin de collège et respectivement de lycée, d’école professionnelle ou d’études post-bac. Quant aux étudiants, ceux-ci continueront leur formation à distance et les examens de fin d’année se passeront en ligne.
La sécheresse extrême sévit en Roumanie
Comme un malheur ne vient jamais tout seul, voilà que la Roumanie se confronte dernièrement à une période de sécheresse extrême. En avril, la quantité de précipitations s’est montée à peine à 7 litres par mètre carré, par rapport à une moyenne pluriannuelle de 53 litres. Et puisque les pluies se sont laissé attendre en mars aussi, l’agriculture s’en ressent actuellement. Une sécheresse presque historique, comme l’affirme le ministre de l’Agriculture, Adrian Oros, sévit dernièrement en Roumanie, notamment dans les régions du sud et du sud-est. A l’heure où l’on parle, les irrigations concernent seulement 850.000 hectares, soit 10% de l’ensemble de la superficie agricole du pays. En déplorant une remise en état défectueuse du programme d’irrigations du pays, le ministre de l’Agriculture nationale a lancé un appel aux responsables de remettre en marche les systèmes d’irrigation. Selon le ministère de tutelle, trois millions d’hectares de cultures de céréales sont déjà compromis – dont le colza, l’orge, le blé et le seigle sont les plus touchées -, ce qui entraînera, disent les agriculteurs, une majoration du prix du pain d’ici l’automne. Une affirmation que les autorités n’ont pas encore confirmée. Parmi les mesures adoptées à l’intention des fermiers, notons l’allègement des procédures afin d’assurer leurs cultures. (trad.Ioana Stancescu)