La semaine du 9 au 15 mars
Pandémie de coronavirus
Corina Cristea, 14.03.2020, 13:30
Pandémie de coronavirus
Apparue en Chine à la fin de lannée dernière et propagée depuis sur tous les continents à lexception de lAntarctique, lépidémie du nouveau coronavirus a été déclarée cette semaine pandémie par lOrganisation mondiale de la Santé. Le nombre de malades augmente dun jour lautre et le nombre de morts progresse aussi. Mais le taux de mortalité continue à se situer autour des 3% et, depuis plusieurs jours, la Chine rapporte très peu de nouveaux cas, alors que le nombre de morts tend vers zéro. La situation est toute différente en Europe et aux Etats-Unis, où lépidémie se développe. LItalie, le pays européen le plus affecté, a dépassé, jeudi déjà, deux seuils psychologiques : 15.000 malades, avec 2.500 nouveaux cas enregistrés en un seul jour, et plus de 1.000 morts. Le pays entier est en quarantaine et les seuls commerces ouverts sont les magasins dalimentation et les pharmacies. La France et lEspagne font aussi état dun nombre grandissant dinfections et de plus en plus de gouvernements prennent la décision de décréter létat durgence médicale. Alors quil ny a pas de traitement spécifique pour soigner linfection au coronavirus, on applique des protocoles de traitement qui soignent les symptômes et la prévention reste aujourdhui la mesure la plus efficace de lutte contre le COVID-19.
La Roumanie, où le premier cas dinfection a été confirmé le 26 février, se trouve actuellement dans la deuxième phase du scénario de lutte contre une épidémie, celle qui prend en compte un nombre de contaminations possible allant de 26 à 100 personnes. Les autorités roumaines déclarent avoir pris toutes les mesures qui visent à limiter les effets négatifs de lépidémie. Elles rappellent aussi, parmi les mesures qui limitent la transmission du virus : respecter les règles dhygiène, limiter le contact social, éviter les rassemblements et réaménager les horaires de travail. La quarantaine et lisolement restent obligatoires, dans certains cas précis. Le président Klaus Iohannis a de nouveau fait appel à la population pour sinformer uniquement de sources officielles. Il a conseillé aux citoyens déviter de relayer des rumeurs et des fausses informations, de ne pas prendre dassaut les magasins et les pharmacies et de respecter les règles imposées par les autorités pour limiter les infections.
Par ailleurs, le chef de lEtat a montré que le contexte actuel affectait lourdement plusieurs secteurs de léconomie et beaucoup de compagnies, dont lactivité était périclitée. Un groupe de travail interinstitutionnel sest réuni en première mercredi, à Bucarest, pour évaluer limpact de la pandémie de COVID-19 sur léconomie, les finances et le budget de la Roumanie. Présidée par le chef de lEtat, Klaus Iohannis, la séance a réuni le gouverneur de la Banque centrale, Mugur Isărescu, des représentants du gouvernement et des milieux daffaires. Loccasion pour le numéro un de Roumanie dinviter à une évaluation prudente et responsable de limpact économique et social du coronavirus, sans pour autant minimiser les répercussions économiques de la pandémie. Le président du Conseil national des PME, Florin Jianu, a demandé, au nom du patronat, du soutien pour les entreprises en difficulté activant dans le tourisme, les transports ou encore la construction automobile. Le groupe de travail examinera les mesures avancées avant dannoncer, la semaine prochaine, ses décisions. Les experts économiques tirent la sonnette dalarme et affirment quen labsence de mesures de soutien rapides, les effets sur léconomie risquaient dêtre dramatiques. Sur la toile de fond de la pandémie, les bourses asiatiques et européennes, y compris celle de Bucarest, ont enregistré des baisses importantes. Lévolution négative des marchés est survenue notamment après lannonce du président Donald Trump concernant la suspension des vols depuis lEurope, à lexception de la Grande Bretagne, vers les Etats-Unis, pour une période de 30 jours.
Nouveau gouvernement Orban disposant des pleins pouvoirs
Le gouvernement libéral dirigé par Ludovic Orban a reçu samedi le vote d’investiture du Parlement de Bucarest, ayant recueilli 286 voix favorables sur les 309 exprimées.
Le nouvel Exécutif a la même composition que celui destitué par motion de censure le 5 février. Cette fois-ci, y compris les sociaux-démocrates, initiateurs de la motion de censure, ont voté pour, motivant leur décision par la pandémie de coronavirus.
Le président roumain, Klaus Iohannis a désigné vendredi à nouveau le leader du Parti national libéral, Ludovic Orban, au fauteuil de premier ministre, précisant que tous les partis et formations politiques parlementaires lui avaient promis de s’impliquer dans l’investiture rapide du nouvel Exécutif. Les consultations avec les partis parlementaires ont eu lieu par téléconférence, étant donné la situation spéciale engendrée par l’apparition du coronavirus en Roumanie. Klaus Iohannis a précisé que Ludovic Orban avait été l’unique proposition pour le poste de premier ministre désigné.
Rappelons que le cabinet libéral dirigé par le président du PNL, Ludovic Orban, a été destitué le mois dernier par motion de censure. Le président du pays avait désigné le même Orban à former un nouvel Exécutif, mais celui-ci avait déposé son mandat suite à une décision de la Cour Constitutionnelle.
Le président du pays a ultérieurement désigné Florin Cîţu, qui dirige, depuis novembre, le ministère des Finances. Florin Cîţu a déposé jeudi son mandat de premier ministre désigné, juste avant le vote d’investiture du cabinet proposé.