La semaine du 17 au 23 juin 2019
Le gouvernement PSD-ALDE a survécu à une motion de censure
Corina Cristea, 22.06.2019, 13:25
Le gouvernement roumain de coalition du Parti social-démocrate (PSD) et de l’Alliance des libéraux et des démocrates (ALDE), ayant à sa tête la sociale-démocrate Viorica Dancila, reste en place après que le Parlement a rejeté une nouvelle motion de censure à son encontre. Avancé par l’opposition, le document parlait du besoin urgent de doter la Roumanie d’un gouvernement pro-européen qui fasse de l’éducation, de la santé, des investissements publics et des fonds européens ses priorités. Initiée par le Parti national libéral (PNL), l’Union Sauvez la Roumanie (USR), le Parti du mouvement populaire (PMP) et l’Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR), la motion a été soutenue par 200 parlementaires sur 233 dont elle avait besoin pour passer. C’est le Parti national libéral qui a décidé de lancer cette motion après avoir remporté les européennes du 26 mai dernier lors desquelles le PSD s’est classé deuxième et son partenaire de coalition, l’ALDE, n’a pas franchi le seuil électoral.
La Roumanie a été représentée au sommet européen de Bruxelles par son président, Klaus Iohannis
Réunis au Sommet européen d’été, les leaders communautaires ont adopté l’Agenda stratégique de l’UE pour les 5 prochaines années. Le document porte sur quatre objectifs principaux: la protection des citoyens, le développement d’une base économique solide, la construction d’une Europe verte, équitable et neutre du point de vue de l’impact sur l’environnement et la promotion des valeurs européennes à l’échelle mondiale. Malheureusement, les dirigeants européens ne sont pas parvenus à un accord sur les nominations aux quatre postes clé de l’Union et ils ont reporté les négociations au 30 juin. C’est le fauteuil de chef de la Commission européenne qui est le plus disputé et pour lequel le candidat doit bénéficier d’au moins 21 voix de la part des Etats membres et de la majorité absolue au Parlement. Lors du sommet de Bruxelles, le président roumain a passé en revue les résultats que Bucarest a enregistrés pendant son mandat de six mois à la tête de l’Union, dont les accords obtenus sur dix des 37 programmes sectoriels. La présidence roumaine a permis de finaliser un très grand nombre de dossiers, a affirmé le chef de l’Etat roumain, avant la réunion du Conseil européen de Bruxelles, en rappelant le succès du Sommet européen de Sibiu, du 9 mai dernier.
Discussions sur l’amélioration de la loi électorale
La première ministre roumaine, Viorica Dăncilă, a annoncé que le gouvernement travaillait sur un projet qui modifiera la législation électorale afin d’améliorer le processus de vote. Le texte sera rédigé de manière à ce que les citoyens de Roumanie et de la diaspora puissent exercer ce droit constitutionnel dans les meilleures conditions. Antérieurement, l’Administration présidentielle avait demandé elle aussi des mesures urgentes censées éliminer les dysfonctionnements du vote à l’étranger. Lors des élections européennes du 26 mai, des dizaines de milliers de ressortissants roumains ont fait la queue pendant des heures devant les bureaux de vote et certains n’ont pas eu le temps de voter avant la fermeture des urnes. Après avoir écouté toutes les parties prenantes — la diaspora, les autorités responsables, les ONGs et les experts électoraux, un groupe de travail constitué au niveau de l’administration présidentielle a identifié les mesures à prendre pour que le vote se déroule dans des conditions décentes.
Les Roumains et l’Espace de libre circulation
La Roumanie approche du moment de son adhésion à l’espace Schengen et de celui où elle fera partie du programme Visa Waiver, a fait savoir à Bucarest le commissaire européen à la Migration et aux Affaires intérieures, Dimitris Avramopoulos. Il a participé à la réunion UE-Etats-Unis au niveau des ministres dans le domaine de la Justice et des Affaires Intérieures, organisée sous la présidence roumaine du Conseil. Membre de l’UE depuis 2007, la Roumanie aurait dû intégrer l’Espace Schengen depuis 2011, mais sa démarche a été bloquée par le refus de plusieurs pays. A présent, de l’avis d’Avramopoulos, Bucarest ne tardera pas à rejoindre l’espace de libre circulation, vu qu’il a répondu à presque tous les engagements assumés. Selon le commissaire européen, les Roumains pourraient bientôt voyager sans visa aux Etats Unis aussi. La réunion de Bucarest a eu lieu en présence du procureur général des Etats-Unis, William Barr. En visite à Bucarest, l’officiel américain a rencontré des responsables roumains devant lesquels il a apprécié le rôle du Partenariat stratégique bilatéral, en affirmant que la Roumanie était un des alliés les plus dignes de confiance de Washington.
(Trad. Ioana Stancescu)