La semaine du 17 au 23 décembre 2018
29 années depuis la Révolution anticommuniste de Roumanie
Leyla Cheamil, 22.12.2018, 13:30
29 années depuis la Révolution anticommuniste de Roumanie
29 années sont passées depuis les événements qui ont mené au renversement de la dictature communiste de Roumanie et qui ont mis fin à un cauchemar qui a duré plusieurs dizaines d’années. Le 17 décembre 1989, à Timişoara (ouest), ceux qui ont osé protester contre le dictateur Nicolae Ceauşescu se sont vu tirer dessus. Les premières victimes de la répression communiste, 58 personnes, ont alors perdu la vie et plusieurs centaines ont été blessées. Lundi a été une journée de deuil à Timişoara, à la mémoire de ceux qui ont perdu la vie dans la Révolution de décembre 1989. Les drapeaux de la Place Victoriei ont été mis en berne et se sont vu attacher des rubans noirs. A la Cathédrale métropolitaine, une messe a été célébrée pour les héros martyrs et des couronnes ont été déposées, en présence de révolutionnaires, de responsables locaux et d’invités. Voici ce qu’a déclaré un des participants aux cérémonies :
« C’est un devoir de tous les habitants de Timişoara de se souvenir de leurs âmes jeunes, désireuses de liberté, après une nuit tumultueuse, lorsque plus de 600 arrestations ont eu lieu. Malheureusement, l’armée n’a pas compris le message des habitants de la ville et a ouvert le feu Place Libertăţii. »
Le 20 décembre 1989, après plusieurs journées de répression de la part des autorités communistes, les habitants de cette ville sont descendus en masse dans les rues. L’armée s’est retirée dans les casernes, et Timişoara a été proclamée « première ville affranchie du communisme de Roumanie », à partir du balcon de l’Opéra. Pour marquer ce moment, les sirènes ont retenti jeudi dans le centre de cette ville de l’ouest du pays, où l’étincelle de la révolte anticommuniste s’est allumée voici 29 ans. Des services religieux ont été célébrés aux cimetières, aux monuments et aux calvaires à la mémoire des héros qui ont sacrifié leur vie ces jours-là. En décembre 1989, plus d’un millier de personnes ont perdu la vie, et au moins 3000 ont été blessés dans les combats qui ont eu lieu en Roumanie, le seul pays du Bloc de l’est où le changement de régime s’est fait par la violence et où les dirigeants communistes ont été exécutés.
La motion de censure contre le gouvernement PSD-ALDE de Bucarest a été rejetée
Le parlement roumain a rejeté, jeudi, la seconde motion de censure déposée cette année contre le gouvernement PSD-ALDE dirigé par Viorica Dăncila. Intitulée « Cela suffit ! Le gouvernement Dragnea — Dăncilă, la honte de la Roumanie », la motion a été initiée par les trois partis qui forment l’opposition parlementaire : le PNL, l’USR et le PMP. La démarche de l’opposition n’a pas réussi à atteindre le seuil des 233 voix nécessaires pour faire tomber le gouvernement. Seuls 161 députés et sénateurs ont voté en faveur de la motion. L’opposition soutenait que le maintien de l’actuel Cabinet représente un danger pour les intérêts nationaux et pour la stabilité économique et politique de la Roumanie. Les signataires de la motion ont critiqué les modifications apportées aux lois de la justice et ont reproché au premier ministre le non-respect du programme de gouvernance assumé au début du mandat. Dans sa réplique, la première ministre a rejeté les accusations apportées par les signataires de la motion de censure. Viorica Dancila a affirmé que les données présentées étaient dépourvues de fondement et que le texte du document n’est pas sérieux.
« Vous continuez de faire la preuve que vous ne pouvez respecter personne, que seule la haine guide vos actions et vos interventions. Je suis assez forte pour continuer. »
Raluca Turcan, leader des députés libéraux, d’opposition, a affirmé, en réplique :
« A la place d’un premier ministre incompétent et obéissant, on pourrait avoir un premier ministre responsable et dévoué, qui transmette surtout à la jeune génération le message que cela vaut la peine d’apprendre dans ce pays si on souhaite accéder à l’élite de la société. »
La loi des retraites — adoptée par les députés roumains
La Chambre des députés de Bucarest, en tant qu’assemblée décisionnelle, a approuvé, mercredi, la Loi des retraites, après que les députés eurent accepté mardi un amendement de l’UDMR. Rejeté dans un premier temps par la Commission du travail, l’amendement vise les droits des personnes porteuses de handicap. Ainsi a-t-on approuvé l’octroi de la pension d’ancienneté pour toutes les personnes atteintes de handicap grave, à condition qu’elles aient accompli au moins un tiers de la durée maximale de cotisation retraite. Le projet est passé avec 193 votes pour, un contre et 14 abstentions. La nouvelle loi de la retraite stipule, entre autres, qu’une personne ne peut bénéficier de retraite et de sécurité sociale que si elle a accompli la durée de cotisation retraite minimale requise, qui est de 15 ans. Eliminer les iniquités, accorder au conjoint survivant le droit le plus avantageux et aux mères de trois enfants la possibilité de prendre leur retraite 6 ans plus tôt, voilà quelques-unes des nouveautés de cette loi, a souligné Olguţa Vasilescu, députée sociale-démocrate et initiatrice du projet législatif en question, à l‘époque où elle était ministre de l’Emploi. Et elle d’ajouter que suite à la majoration progressive de la pension de retraite, le point de retraite atteindra d’ici 2020 les 1.775 lei, soit 400 euros.
Visite officielle à Bucarest du chancelier autrichien, Sebastian Kurz
Le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, a reçu vendredi, à Bucarest, le chancelier autrichien Sebastian Kurz, dont le pays détient maintenant la présidence tournante du Conseil de l’UE. L’officiel viennois a symboliquement passé le relais de la présidence semestrielle du Conseil de l’Union européenne à la Roumanie, qui l’exercera à partir du 1er janvier prochain. Les deux responsables ont discuté des thèmes prioritaires à l’agenda européen tels l’avenir de l’UE, le budget communautaire pour l’après-2020, le Brexit ou encore les prochaines élections européennes. Mercredi, lors d’une rencontre avec les ambassadeurs des Etats membres de l’UE accrédités en Roumanie, le président Klaus Iohannis a déclaré que l’objectif de la présidence roumaine du Conseil de l’UE était de faire démarrer au plus vite les négociations sur les futures relations entre l’Union et le Royaume Uni, si l’Accord conclu par les deux parties était ratifié par le Parlement de Londres et approuvé par le Législatif communautaire. M. Iohannis a également affirmé que la Roumanie soutenait une Union européenne plus forte, plus proche de ses citoyens, dont elle pourrait assurer la sécurité et la prospérité.
Trad.: Ligia