La semaine du 1er au 06 octobre 2018
Débat au Parlement européen sur la situation de l’Etat de droit en Roumanie.
Corina Cristea, 06.10.2018, 09:11
Débat au Parlement européen sur la situation de l’Etat de droit en Roumanie.
La situation de l’Etat de droit en Roumanie, notamment les récentes modifications opérées dans les lois de la justice par la coalition PSD-ALDE au pouvoir à Bucarest, a fait, cette semaine, l’objet d’un débat au Parlement européen. La première ministre roumaine, Viorica Dăncilă, a été invitée, elle aussi, à Strasbourg. La Commission Européenne suit avec inquiétude les dernières évolutions de Roumanie, a déclaré le premier vice-président de la Commission, Frans Timmermans en lançant le débat au Parlement Européen sur la situation de l’Etat de droit en Roumanie. Evoquant les modifications controversées opérées par le pouvoir de Bucarest dans les lois régissant le fonctionnement de la justice ou encore la destitution de Laura Codruta Kovesi de son poste de cheffe du parquet roumain anticorruption, institution qui a eu une évaluation positive dans le dernier rapport MCV, le responsable européen a affirmé que la Roumanie a fait des pas en arrière en ce qui concerne la réforme du système judiciaire et la lutte contre la corruption. L’indépendance du système judiciaire et sa capacité de lutter contre la corruption sont essentiels pour une Roumanie forte au sein de l’UE, a souligné Frans Timmermans.
La chef du gouvernement roumain, Viorica Dăncilă, a répliqué en affirmant qu’un système de justice viable devait être construit avant tout pour les citoyens, non pas pour les magistrats, les politiciens et les institutions. Elle a déclaré ne pas s’être présentée devant le Parlement européen pour rendre des comptes, mais par respect pour les institutions européennes et qu’elle s’attendait à ce que la Roumanie soit traitée comme les autres Etats membres.
Mme Dăncilă a aussi parlé du Mécanisme de coopération et de vérification: « Ce Mécanisme a échoué dans la mission pour laquelle il a été créé et je demande officiellement à ce que l’on nous dise qui a rédigé les rapports du MCV, qui a fourni les données et a omis par négligence ou par mauvaise foi ces réalités inconcevables dans l’Union européenne. »
Par ailleurs, dans son allocution devant le PE de Strasbourg, Mme Dancila a défendu la Gendarmerie roumaine, accusée d’avoir agi de manière disproportionnée lors de la manifestation antigouvernementale du 10 août dernier de Bucarest. Selon la cheffe du gouvernement roumain, les forces de l’ordre sont intervenues de la même manière dont ont agi les structures similaires d’autres Etats membres de l’Union. Le débat de Strasbourg a produit des réactions diverses parmi les eurodéputés roumains, qui, soit, ont critiqué la position exprimée par Frans Timmermans, soit se sont fait des reproches mutuels ou bien ont reproché d’autres choses au gouvernement de Bucarest. Dans la capitale de la Roumanie, les positions des représentants des partis parlementaires ont été, là encore, totalement divergentes. Les leaders des partis au pouvoir, le Parti social-démocrate et l’Alliance des libéraux et des démocrates, ont loué la prestation de la première ministre, tandis que le Parti national libéral et l’Union Sauvez la Roumanie, d’opposition, ont été d’avis que Mme Dăncilă avait présenté une réalité parallèle.
Visite en Roumanie du négociateur en chef de l’Union européenne pour le Brexit, Michel Barnier.
En visite en Roumanie, le négociateur en chef de l’UE pour le Brexit, Michel Barnier, a rencontré les principaux leaders politiques de Bucarest. L’agenda des entretiens a comporté le stade des négociations et les étapes qui restent à franchir pour que le Royaume-Uni puisse quitter l’UE. Le président Klaus Iohannis a souligné qu’il était nécessaire de préserver l’unité des 27 Etats membres tout au long des négociations pour le Brexit. A son tour, Michel Barnier a rappelé le fait qu’en sa qualité d’Etat qui présidera le Conseil de l’UE au premier semestre de l’année prochaine, la Roumanie allait jouer un rôle important dans le déroulement des négociations sur les futures relations entre l’Union et le Royaume Uni. La première ministre Viorica Dăncilă a insisté sur le fait que la Roumanie accordait une attention spéciale au dossier du Brexit, en pensant à l’importante communauté roumaine installée en Grande Bretagne. Bucarest suivra attentivement la manière dont des dispositions de l’accord seront mises en œuvre, de sorte que tous les ressortissants roumains vivant au Royaume-Uni puissent continuer à y habiter, travailler et étudier dans les mêmes conditions qu’avant – a encore déclaré Viorica Dăncilă. Les Roumains constituent la deuxième minorité européenne du Royaume Uni, après les Polonais.
Une ex-ministre du tourisme et une ancienne chef du parquet antiterroriste de Roumanie, arrêtées au Costa Rica.
La police roumaine a confirmé jeudi matin le fait que l’ex ministre du Tourisme, Elena Udrea, et l’ancienne cheffe du parquet antiterrorisme, Alina Bica, ont été arrêtées au Costa Rica, suite à des informations transmises par Bucarest. Selon des sources judiciaires, les deux femmes seront auditionnées par les juges. Vu que les deux ont déposé des demandes d’asile au Costa Rica, les juges pourraient ajourner la décision portant sur leur extradition. Elena Udrea et Alina Bica étaient investiguées et surveillées par les autorités costaricaines, étant poursuivies par l’Interpol suite aux condamnations reçues en Roumanie dans des dossiers de corruption. Longtemps considérée comme le personnage le plus influent de l’entourage de l’ancien président Traian Basescu, Elena Udrea a reçu de la part des juges de la Haute Cour de cassation et de justice de Roumanie une condamnation définitive de 6 ans de prison ferme pour acceptation de pots-de-vin et abus de fonction. La même instance a condamné définitivement Alina Bica à 4 ans de prison ferme pour favorisation de l’infracteur.
Référendum pour la révision de la Constitution.
Samedi et dimanche, près de 19 millions d’électeurs roumains sont appelés aux urnes pour dire s’ils sont d’accord avec la révision de la Constitution de leur pays, dans le sens de définir la famille comme une union librement consentie entre un homme et une femme au lieu de la définition actuelle d’« union entre deux époux ». Le projet de modification de la Constitution a déjà été adopté par le Parlement. Pour être valide, le référendum doit avoir une participation d’au moins 30% des électeurs et 25% de votes valides. Plus de 18.600 bureaux de vote seront ouverts en Roumanie et 378 seront mis en place à l’intention des Roumains de la diaspora, la plupart se trouvant en Italie, en Espagne, en République de Moldova, en France, en Allemagne et aux Etats-Unis. (Trad. : Ileana Ţăroi)