La semaine du 21 au 27 mai 2018
Projets stratégiques de développement de la Roumanie
Roxana Vasile, 26.05.2018, 16:41
Projets stratégiques de développement de la Roumanie
Trois autoroutes, un complexe médical universitaire s’étalant sur quelque 300 hectares à Bucarest et la modernisation de 15 hôpitaux gérés par le ministère des Transports, voici autant d’investissements que le gouvernement de Bucarest réalisera dans le cadre de partenariats public-privé. Au chapitre autoroutes, les projets sont à la fois ambitieux et nécessaires. La première devrait relier les villes de Ploieşti (sud) et de Râşnov (centre). L’autoroute qui sera construite dans l’est de la Roumanie assurera la liaison entre les villes roumaines de Târgu Neamţ et Iaşi et celle de Ungheni, en République de Moldova voisine. Enfin, dans le sud du pays, une autre autoroute devrait faciliter la connexion entre quatre villes: Bucarest, Craiova, Drobeta-Turnu Severin et Lugoj. Le vice-premier ministre Viorel Ştefan a précisé que la future autoroute de l’est du pays, qui aura 100 km, comprendra également la construction d’un pont sur la rivière Prut, qui permettra la connexion avec l’infrastructure routière de la République de Moldova. En ce qui concerne l’autoroute du Sud, elle contribuera aussi à l’essor du tourisme, grâce à la jonction avec l’autoroute du Soleil qui mène à la côte roumaine de la mer Noire, a encore précisé Viorel Ştefan. : « L’autoroute du Sud, longue de 550 km, est un projet important pour beaucoup d’investisseurs, déjà présents avec de gros investissements à Craiova et dans les zones limitrophes. N’oublions pas non plus que cette autoroute va également contribuer à l’accroissement du potentiel touristique du Défilé du Danube et assurer la liaison avec la Serbie et la Bulgarie, mais aussi avec le Corridor IV paneuropéen. »Afin de stimuler de tels projets d’envergure, l’exécutif a simplifié jeudi, le paquet de lois visant les procédures d’attribution des marchés publics. Critique acerbe de la coalition gouvernementale PSD-ALDE, le président de droite Klaus Iohannis a de nouveau fustigé l’Exécutif justement au sujet des « autoroutes ». « Hormis les cartes en couleurs et les beaux projets, les citoyens oublient les résultats. Et les 15 kilomètres d’autoroute inaugurés ces derniers 18 mois sont ridiculement insuffisants et témoignent de l’incapacité des responsables de se mobiliser autour d’un objectif national essentiel, » a rappelé Klaus Iohannis. Sur cette toile de fond, certains commentateurs notent que de tels chantiers ne s’ouvrent pas du jour au lendemain et que les projets d’envergure réclament une collaboration renforcée entre tous les partis de la scène politique.
Recommandations économiques de la Commission européenne
La Commission européenne a demandé à la Roumanie de corriger d’urgence les dérapages budgétaires, sinon l’Exécutif communautaire intensifiera les procédures de suivi. Le rapport de la Commission identifie aussi des risques élevés de pauvreté et d’exclusion sociale en Roumanie, notamment dans les cas des familles ayant des enfants, des personnes handicapées, mais aussi au sein de la communauté rom et dans l’espace rural. Par ailleurs, l’Exécutif communautaire a publié un rapport de convergence pour l’année 2018 qui souligne le fait que la Roumanie ne remplit actuellement que deux des critère économiques sur les quatre nécessaires pour adopter la monnaie unique, l’euro. Ces mises en garde ne semblent pas inquiéter les membres du gouvernement. Le président du Sénat et de l’Alliance des libéraux et des démocrates, Calin Popescu Tariceanu, affirme que l’exécutif et la société dans son ensemble peuvent résoudre leurs problèmes sans autres conseils : « Quel est l’impact dans d’autres pays de ces rapports annuels que la Commission européenne élabore ? En Roumanie, lorsque la Commission publie son rapport, c’est comme si Dieu en personne descendait sur terre pour nous mettre, nous mortels, dans une situation sans autre issue que de respecter ses mots à la lettre près », a déclaré Calin Popescu Tariceanu. Par ailleurs, le président du PNL, d’opposition, Ludovic Orban, est d’avis que la coalition gouvernementale formée par le PSD et par l’ALDE n’a fait que transformer la Roumanie en une véritable brebis galeuse de l’Union européenne.
Fonds européens pour la Roumanie
La commissaire européenne à la Politique régionale, la Roumaine Corina Cretu, a fait une visite officielle en Roumanie. Elle ne cesse de faire l’aller-retour entre Bruxelles et Bucarest afin d’encourager les autorités roumaines à redoubler d’efforts pour accélérer l’absorption des fonds structurels et à réduire au maximum le risque de perdre l’argent européen. A Bacau, dans l’est de la Roumanie, Corina Cretu a rencontré les maires des 39 villes chefs-lieux de départements de Roumanie qui se voient octroyer directement des fonds structurels pour un développement urbain durable. L’occasion pour Corina Creţu de les appeler à avancer à Bruxelles des projets de qualité. Dans un communiqué rendu public la veille de sa visite à Bucarest, Corina Cretu a précisé que plus d’un milliard d’euros serait investi dans des projets de développement urbain en Roumanie. Bruxelles est prêt à appuyer les autorités roumaines dans leurs efforts de s’en servir au mieux et le plus vite possible.
Entrée en vigueur du Règlement général sur la protection des données personnelles
Les Européens, y compris les Roumains, ont reçu de bonnes nouvelles cette fin de semaine : ce 25 mai, un nouveau Règlement général sur la protection des données personnelles est entré en vigueur. Toutes les entreprises européennes devront respecter les mêmes normes – plus strictes – par le biais desquelles les citoyens auront plus de contrôle sur leurs propres données à caractère personnel. Pour leur part, les entreprises bénéficieront de conditions concurrentielles équitables. « Ce sont vos données, reprenez le contrôle » – tel est le principe sur lequel repose la nouvelle législation. Lorsque vous achetez des produits en ligne, le commerçant est obligé de collecter uniquement les données nécessaires en vue de mener à bien le contrat et de les effacer lorsqu’il n’en a plus besoin. Les entreprises qui transgressent le nouveau règlement se verront infliger des amendes allant jusqu’à 10 millions d’euros ou 2% du chiffre d’affaires annuel pour avoir enfreint la législation relative à la protection des données et respectivement jusqu’à 20 millions d’euros ou 4% du chiffre d’affaires annuel pour avoir enfreint les principes de base de la gestion des données.