La semaine du 30 avril au 6 mai 2018
Décès de Doina Cornea – symbole de la résistance anticommuniste roumaine
Corina Cristea, 05.05.2018, 13:02
Décès de Doina Cornea – symbole de la résistance anticommuniste roumaine
Figure emblématique de la lutte anti-communiste de Roumanie, Doina Cornea, est décédée dans la nuit de jeudi à vendredi, à 89 ans, des suites d’une longue maladie. Née dans une famille ayant de fortes valeurs morales et religieuses, elle a été enseignant des universités à la chaire de langue Française de l’Université Babeş-Bolyai de Cluj Napoca. Dans les années 1980, elle s’est fait connaître pour avoir critiqué le régime communiste de Nicolae Ceausescu. Ses lettres contre le régime ont été lues sur les ondes de Radio Free Europe, causant la rage des autorités communistes. Résultat, Doina Cornea a été licenciée de l’université de Cluj, battue par les agents de la police politique et assignée à domicile. La même Doina Cornea a été l’une des figures centrales de la révolution de 1989, figurant aussi parmi les premières personnalités à protester contre les abus du premier parti post communiste de gauche. Ses mérites lui ont valu la reconnaissance du pape Jean Paul II, qui la décorée de l’Ordre de Saint Grégoire le Grand, et de l’ancien souverain de Roumanie, Michel I, qui l’a récompensée de la Croix de la Maison Royale de Roumanie. De même, Doina Cornea a été récompensée de l’Ordre L’Etoile de Roumanie et a reçu la Légion d’honneur de la part de l’Etat français.
Les lois de la justice de nouveau sur la table de la Cour Constitutionnelle
Le président roumain, Klaus Iohannis a décidé de renvoyer sur la table de la Cour Constitutionnelle le paquet des lois de la Justice. Adoptées à la va vite par le Parlement sous la forme avancée par la coalition au pouvoir, ces lois attendaient leur promulgation. Mais voilà que le président Iohannis a décidé de les renvoyer à la Cour et de saisir la Commission de Venise au sujet du contenu législatif du paquet en question. Celui-ci ne correspond ni aux exigences de l’Etat de droit, ni aux attentes des Roumains, a déclaré le chef de l’Etat ajoutant que les lois n’étaient conformes ni au cadre constitutionnel, ni aux normes européennes visant le statut des magistrats, l’organisation judiciaire et le bon fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature. Selon lui, les nouvelles lois pouvaient influencer directement les juridictions et risquaient même de bloquer l’acte de Justice alors que les structures nouvellement créées étaient censées intimider les magistrats. La coalition gouvernementale formée par le PSD et par l’ALDE affirme que par cette démarche le chef de l’Etat ne cherche qu’à ajourner la mise en application des lois de la Justice. En revanche, l’opposition a salué la démarche du président Iohannis et a demandé la démission du ministre de la Justice, Tudorel Toader. Par ailleurs, la Commission spéciale en charge des lois de la Justice du parlement de Bucarest a démarré les débats au sujet de la modification du Code pénal, du code de procédure pénale et du code de procédure civile.
Prévisions économiques
Dans ses prévisions économiques de printemps, rendues publiques jeudi, la Commission européenne a maintenu à 4,5% ses estimations sur la croissance de l’économie roumaine en 2018, tandis que pour l’année prochaine elle table sur une progression 3,9 % du PIB. La Commission européenne signale aussi le fait que le déficit budgétaire de la Roumanie devrait s’élever à 3,4% du PIB en 2018, et à 3,8% en 2019, en raison notamment des hausses salariales du secteur public. Quant à l’inflation, la Commission européenne estime qu’elle va continuer à s’accroître, mais que cette croissance devrait se tempérer en 2019. Au niveau de l’UE, on assiste à la poursuite de la croissance économique. C’est ce qui explique le fait que le chômage en Europe est au plus bas depuis dix ans, a fait savoir le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, Pierre Moscovici. L’économie de l’UE et celle de la zone euro vont continuer à croître en un rythme soutenu, de 2,3% cette année et de 2% en 2019, ce qui confirme le constat de Bruxelles que l’on assiste non seulement à une relance économique, mais aussi à une expansion robuste et solidement installée.
Journée mondiale de la liberté de la presse
Célébrée le 3 mai, la Journée mondiale de la liberté de la presse a été marquée par nombre d’événements à travers le monde. Dans le message transmis à cette occasion, António Guterres, secrétaire général de l’ONU, a affirmé qu’« en soutenant la liberté de la presse, nous défendons notre droit à la vérité ». Ces dernières années, les médias ont dû relever un nombre croissant de défis, dont celui des fausses nouvelles, des institutions prestigieuses de certains pays ayant même été accusés d’encourager ce phénomène. L’édition 2018 du Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières témoigne de l’accroissement des sentiments de haine et d’hostilité envers les journalistes. La Journée mondiale de la liberté de la presse a également été l’occasion de rendre hommage aux journalistes qui ont perdu la vie dans l’exercice de leur profession. Le dernier bilan en date fait état de 65 journalistes tués en 2017. Le plus récent rapport de spécialité dressé par l’agence de suivi de la presse « Active Watch » révèle qu’en Roumanie les médias continuent d’être utilisés à des fins de propagande, de désinformation et d’intoxication. Dans le classement mondial de la liberté de la presse, la Roumanie occupe la 44e place, devant les Etats -Unis et l’Italie, mais après la Corée du Sud.