La semaine du 22 au 27 janvier 2018
A l’attente du nouveau gouvernement
Roxana Vasile, 27.01.2018, 13:36
A l’attente du nouveau gouvernement
D’âpres débats ont fait jour cette semaine, au sein de la coalition au pouvoir Parti Social Démocrate (PSD) – Alliance des Libéraux et des Démocrates (ALDE), au sujet de la composition du nouveau gouvernement de coalition ayant à sa tête la sociale- démocrate, Viorica Dancila – première femme de Roumanie se voyant confier la direction de l’Exécutif. Parallèlement, le PSD a décidé d’une mise à jour de son programme de gouvernance lui ayant permis de remporter les élections législatives sans y faire, pourtant, de changements majeurs.
Liviu Dragnea, chef de file du PSD: : « Nous avons l’intention de préserver tous nos objectifs assumés aussi bien durant la campagne électorale que ceux figurant déjà au programme de gouvernement adopté en janvier par le Parlement et réadopté légèrement changé, en été dernier. On envisage donc de respecter tous les indicateurs macro- économiques importants, comme on l’a déjà fait en 2017 malgré toutes les prévisions mensongères. Notre principal objectif – à savoir davantage d’argent pour les Roumains- restera en place. On continuera donc à majorer les pensions et les salaires selon le calendrier fixé ».
Avec Viorica Dancila à sa tête, le nouveau gouvernement devrait se voir offrir le vote du Parlement dans le courant de la semaine prochaine. Le PNL et l’Union Savez la Roumanie (USR), en opposition, ont annoncé se prononcer contre. De l’avis des libéraux, Mme Dancila n’est pas la meilleure option pour le gouvernement roumain. Rappeleons qu’en décembre 2016, le PSD remportait haut la main les élections parlementaires aux côtés des démocrates et des libéraux de l’Alliance ALDE. L’été dernier, pour la première fois dans l’histoire post-communiste du pays, un parti – à savoir le PSD – a renversé par motion de censure son propre gouvernement dirigé à l’époque par Sorin Grindeanu. Quelques mois plus tard, en janvier 2018, le même parti a décidé de retirer son soutien politique au premier ministre social- démocrate Mihai Tudose et de mettre à sa place l’eurodéputée Viorica Dancila.
La Justice roumaine est dans le collimateur de la Commission Européenne
La Commission européenne a fait part, mercredi, de sa « préoccupation » face aux évolutions récentes de Roumanie et a invité le Parlement roumain à repenser la ligne de conduite proposée en matière de justice. « L’indépendance du système judiciaire roumain et sa capacité à lutter efficacement contre la corruption sont les pierres angulaires d’une Roumanie forte au sein de l’Union européenne », a affirmé le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, dans un communiqué conjoint avec son vice-président Frans Timmermans. Ils avertissent que, pour éliminer le Mécanisme de coopération et de vérification appliqué à la Roumanie dès son adhésion à l’UE, en 2007, les progrès réalisés jusqu’ici dans le domaine de la Justice doivent être irréversibles. Les responsables de Bruxelles analyseront en détail toutes les modifications apportées aux lois de la Justice de Roumanie pour évaluer leur impact sur les efforts de garantir l’indépendance du système judiciaire et de la lutte contre la corruption.
La réaction de Bucarest n’a pas tardé. Les présidents des deux Chambres du Parlement roumain rejettent les critiques de la Commission européenne visant les lois de la justice. Dans une lettre de réponse, le président de la Chambre des Députés, Liviu Dragnea (PSD) et celui du Sénat, Călin Popescu-Tăriceanu (ALDE), affirment que les responsables européens n’ont pas été correctement informés sur la modification des lois de la Justice en Roumanie: l’élaboration et l’examen des textes de loi ont respecté les exigences constitutionnelles et les normes de la Commission de Venise. Si l’on procède à une réforme du système judiciaire roumain c’est, au contraire, précisément pour que celui-ci puisse fonctionner conformément aux recommandations de Bruxelles – affirment les présidents des deux Chambres du Parlement de Bucarest. En même temps, tout n’est pas rose au sein du système judiciaire de Roumanie. En témoigne un récent rapport selon lequel la Roumanie occupe la première place du point de vue du nombre de requêtes introduites par les citoyens contre l’Etat à la Cour européenne des droits de l’homme, la plupart à cause des conditions de détention dans les prisons. La Cour a enregistré 9900 cas de violation des droits de l’homme en Roumanie jusqu’à la fin de l’année dernière. Le Rapport de la Cour indique également que l’Etat roumain a été jugé coupable entre autres d’avoir violé le droit à un procès équitable, de la durée trop longue de la procédure, et de la violation du droit de propriété.
La Roumanie se prépare pour son mandat à la tête de l’UE en 2019
La Roumanie se prépare pour assurer la présidence tournante du Conseil de l’UE à compter du 1er janvier 2019. Quelque 2000 fonctionnaires roumains s’en occupent déjà ou participeront bientôt à des stages de formation à Bruxelles, des stages destinés aussi aux responsables politiques roumains. Bucarest se propose d’avoir un mandat transparent. Pour ce faire, des consultations publiques sont en cours afin d’établir les priorités de la présidence roumaine. Selon le ministre roumain délégué aux Affaires européennes, Victor Negrescu, la Roumanie doit faire preuve de professionnalisme dans l’exercice de son mandat et d’en profiter pour améliorer son image et pour consolider sa position au niveau européen.
Le 24 janvier, la Roumanie marque la fête de la Petite Union des principautés roumaines
Ce 24 janvier la Roumanie a marqué les 159 ans écoulés depuis l’union des principautés roumaines de Moldavie et de Valachie, un moment connu aussi sous le nom de la Petite Union. Le 24 janvier 1859, les assemblées électives de Moldavie et de Valachie ont élu le même prince régnant : Alexandru Ioan Cuza. Un ample processus de modernisation du nouvel Etat créé s’est ensuivi. La Grande Union a eu lieu 59 ans plus tard, le 1er décembre 1918, lorsque toutes les provinces historiques roumaines sont entrées sous l’autorité de Bucarest. L’agenda des manifestations organisées à l’occasion de l’anniversaire de la Petite Union a été très riche: des cérémonies militaires et religieuses, des dépôts de couronnes de fleurs et des spectacles de rue ont été organisés. Le président roumain Klaus Iohannis a participé, lui, à la session scientifique «L’Union des Principautés roumaines, fondement de la Grande Union de 1918», organisée par l’Académie roumaine. (Trad. Ioana Stancescu, Valentina Beleavski)