La semaine du 08 au 13 janvier 2018
Un scandale de pédophilie éclate au sein de la Police roumaine
România Internațional, 13.01.2018, 13:31
Un scandale de pédophilie éclate au sein de la Police roumaine
Un agent de la police routière accusé d’avoir agressé sexuellement deux mineurs dans un quartier de Bucarest a déclenché tout un scandale en Roumanie et surtout au sein de la Police et du Ministère des Affaires Intérieures. La ministre de tutelle, Mme Carmen Dan, a déploré le manque de réaction de la part de la direction de la Police, tout en se déclarant mécontente des explications que celle-ci lui avait fournies. La démission de plusieurs chefs de police s’impose, a-t-elle lancé au moment où l’on a confirmé que l’agresseur travaillait au sein de la police depuis 2010 et qu’il avait passé tous les testes psychologiques. Madame la ministre a également demandé une réforme de la police et un renforcement des procédures de vérification de la santé psychologique de ses salariés. Totalement opposé aux mesures véhiculées par son ministre des Affaires Intérieures, le chef du cabinet, Mihai Tudose, lui a demandé plus ou moins directement la démission. L’agent accusé d’agression sexuelle envers deux enfants a été mis en détention provisoire pour une période de 30 jours. Le cas se trouve sur la table du Parquet général qui a annoncé examiner aussi d’autres dossiers dans lesquels le même policier est accusé de possibles cas d’agression sexuelle commis depuis 2009. Révoltée, l’opinion publique accuse la Police d’avoir essayé de cacher la poussière sous le tapis.
Dissensions au sein du gouvernement roumain
Le scandale du policier pédophile a engendré des dissensions au sein du gouvernement de centre-gauche de Bucarest. Le premier ministre a déclaré qu’il aimerait avoir un nouveau ministre de l’Intérieur au lieu de Carmen Dan, qu’il souhaite remplacer, l’accusant de lui avoir menti. La ministre a nié ces accusations rappelant la nature politique de l’Exécutif, dont les ministres sont nommés et validés et même retirés du gouvernement par les responsables de la coalition gouvernementale et non pas par le premier ministre. Les dissensions entre le premier ministre et la ministre de l’Intérieur qui bénéficié du soutien du leader social-démocrate Liviu Dragnea, renforcent les rumeurs sur les possibles tensions au sommet du Parti Social Démocrate (PSD). Bien qu’infirmées par les personnes visées, ces tensions se laissent entrevoir dans le fait que Liviu Dragnea s’oppose à l’idée de son premier ministre d’entreprendre une ample restructuration du gouvernement. La restructuration du cabinet a figuré cette semaine à l’agenda de la réunion du Comité Exécutif national du PSD, mais la décision finale devrait être prise vers la fin du mois, dans le cadre d’une nouvelle réunion des poids lourds sociaux-démocrates.
La Banque centrale annonce de nouvelles mesures de politique monétaire
Après trois ans de stagnation à 1,75%, le taux directeur de la Banque centrale de Roumanie a été majoré à 2%. La mesure a été adoptée en réponse aussi bien au rythme accéléré de l’inflation qu’à la croissance économique affichée dernièrement par le pays et due principalement à la consommation. Le gouverneur de la Banque centrale, Mugur Isarescu, a pour sa part précisé qu’une croissance du taux d’intérêt clé sur le leu n’implique pas forcément une majoration de l’indice ROBOR en fonction duquel la banque calcule les taux d’intérêt pour la plupart des crédits accordés en lei.
Mugur Isarescu: « La majoration du taux d’intérêt n’entraînera pas obligatoirement la croissance du ROBOR en fonction duquel on calcule le taux d’intérêt pour les prêts en lei accordés à la population. Il se peut que l’effet sur le marché soit différent. Autant dire que la banque n’entrevoit pas d’amples variations des taux d’intérêt sur le marché. Pas du tout ! »
La Banque centrale a décidé aussi de préserver intact le montant actuel des mensualités des réserves minimales obligatoires pour les passifs en lei et en devises des établissements de crédit. Par ailleurs, Mugur Isarescu a parlé de l’intention de la Banque centrale d’adopter, au printemps, des mesures de restriction des crédits accordés à la population. Fin novembre dernier, le total des arriérés aux crédits en lei que les Roumains ont contractés se chiffrait à 5,46 milliards de lei, soit 1,17 milliards d’euros, tandis que celui des arriérés sur les crédits en devises se montait à 6,25 milliards de lei, soit 1,34 milliards d’euros.
Le chef de la diplomatie roumaine a fait une visite en Ukraine
Le chef de la diplomatie roumaine, Teodor Melescanu et son homologue ukrainien, Pavlo Klimkin, ont décidé jeudi, à Cernauti, d’entamer des négociations au sujet de la signature d’un protocole pour la mise en place de la nouvelle loi de l’éducation ukrainienne afin de garantir à la minorité roumaine son accès à un enseignement en langue maternelle.
Teodor Melescanu : « Monsieur Klimkin et moi, nous avons décidé d’un commun accord d’entamer au plus vite possible des négociations censées aboutir sur la signature d’un protocole visant la mise en place de la nouvelle loi de l’éducation, accompagné le plus probablement d’un programme élaboré et présenté par les ministères roumain et ukrainien de l’Education. Ce programme devrait stipuler des prévisions très claires censées garantir les droits linguistiques des minorités nationales des deux pays ».
La Roumanie continuera à faire part de son inquiétude jusqu’à ce que Kiev trouve une solution réaliste, a déclaré Teodor Melescanu. En visite en Ukraine, le chef de la diplomatie de Bucarest a rencontré des représentants de la communauté roumaine de la région de Cernauti, a participé à la cérémonie d’inauguration d’une école roumaine du village de Iordăneşti et s’est rendu également dans un lycée roumain.
Par ailleurs, il a fait part de l’intention du gouvernement de Bucarest d’accorder des bourses aux élèves roumains d’Ukraine avec des résultats exceptionnels, tandis que les professeurs ukrainiens pourront se requalifier en Roumanie suite à une démarche en ce sens lancée par Bucarest. Teodor Melescanu a également annoncé l’ouverture avant la fin d’année de deux nouveaux points de passage de la frontière roumano- ukrainienne. (Trad. Ioana Stancescu, Valentina Beleavski)