La semaine du 16 au 21 octobre 2017
Remaniement gouvernemental
Roxana Vasile, 21.10.2017, 13:47
Remaniement gouvernemental
Les trois ministres du cabinet de Bucarest, proposés par les sociaux-démocrates, ont prêté serment mardi, en présence du chef de l’Etat, Klaus Iohannis. Paul Stănescu prendra la tête du ministère du Développement régional, Felix Stroe sera le nouveau titulaire du portefeuille des Transports, tandis que Marius Nica sera le nouveau ministre en charge des Fonds européens. Ils remplacent les ministres démissionnaires Sevil Shhaideh, Rovana Plumb et Răzvan Cuc, qui ont décidé de quitter leurs fonctions pour ne pas affecter l’activité du gouvernement. Răzvan Cuc s’est vu reprocher le manque de résultats à la tête du ministère des Transports. Mmes Shhaideh et Plumb sont poursuivies dans une affaire de corruption. Les procureurs anti-corruption soutiennent qu’en 2013, par l’action concertée de certaines personnes occupant des fonctions publiques, des parties du delta du Danube qui appartenaient à l’Etat ont été illégalement transférées dans la propriété du comté de Teleorman (sud) et placées sous l’administration du Conseil départemental de Teleorman, deux jours plus tard étant louées, toujours illégalement à une compagnie privée. De l’avis des procureurs, les deux sites font partie du domaine public de l’Etat et, par conséquent, leur transfert ne pouvait pas faire l’objet d’un décret gouvernemental, mais uniquement d’une loi approuvée par le Parlement. Rovana Plumb, ancienne ministre de l’Environnement et des changements climatiques, est accusée de complicité d’abus de pouvoir. Puisqu’elle est députée aussi, ses collègues du Parlement ont dû se prononcer mardi sur la demande de la Direction nationale anti-corruption lancer des poursuites pénales à son encontre. 99 des parlementaires ont voté pour la levée de son immunité parlementaire, tandis que 183 ont vote contre.
Décision du Conseil suprême de défense
Le Conseil suprême de défense de Roumanie, réuni mardi à Bucarest, sous la direction du chef de l’Etat, Klaus Iohannis, a approuvé la participation du pays à l’initiative de l’UE dans le domaine de la Défense. Selon l’Administration présidentielle, la Roumanie envisage de collaborer à 10 projets du programme PESCO de renforcement de la défense commune des Etats membres de l’Union européenne et de l’industrie européenne de défense. La défense commune a également figuré à l’agenda du Conseil européen de Bruxelles, tenu cette semaine, où la Roumanie a été représentée par le président Klaus Iohannis. Ce dernier a convenu avec le président du Conseil, Donald Tusk, que la ville roumaine de Sibiu accueille, le 9 mai 2019, à l’occasion de la Journée de l’Europe, une réunion informelle des leaders européens, pour discuter de l’avenir de l’Union après le Brexit. Rappelons que la Roumanie assurera la présidence tournante du Conseil de l’UE au premier semestre 2019.
Trade Winds, à Bucarest
La Roumanie offre bien des opportunités d’affaires dans des domaines tels l’agriculture, les technologies de l’information et la production industrielle, a déclaré jeudi le premier ministre Mihai Tudose. Il s’exprimait à l’ouverture de la mission commerciale américaine Trade Winds 2017 à Bucarest. Le chef du gouvernement roumain a également parlé de la croissance économique du pays, du partenariat avec l’UE et l’OTAN, des 20 années de partenariat stratégique avec les Etats-Unis. A son tour, l’ambassadeur américain à Bucarest, Hans Klemm, a affirmé que la Roumanie était le meilleur allié et ami des Etats-Unis dans la région. Pour attirer les investisseurs américains, Bucarest doit assurer un milieu d’affaires prédictible et transparent, a-t-il précisé. Par ailleurs, Dale Tasharski, responsable du Département américain du Commerce, a déclaré que l’Europe et les Etats-Unis avaient des intérêts communs et pouvaient jouer un rôle important à l’échelle mondiale dans le domaine de l’innovation, de la création de nouveaux emplois, de l’informatisation, des systèmes avancés de production et du commerce en ligne. Et lui d’ajouter que si Washington a choisi l’Europe du sud-est pour y faire des investissements c’est en raison des atouts de celle-ci: 60 millions de consommateurs, un PIB cumulé se chiffrant à 500 milliards de dollars, la positon géographique et démographique favorables, une classe moyenne en plein essor et un milieu entrepreneurial important. Dale Tasharski a également précisé que les échanges commerciaux roumano-américains se sont montés en 2016 à 2 milliards de dollars. Lancée en 2008, la mission commerciale américaine Trade Winds, qui se tient chaque année dans différents pays ou régions du monde, vise principalement à promouvoir les exportations américaines sur des marchés tiers et à identifier de nouvelles opportunités d’affaires. La 10e édition de Trade Winds a été organisée en Roumanie et dans 4 autres pays de l’Europe du Sud-Est – la Bulgarie, la Croatie, la Grèce et la Serbie.
La minorité ethnique roumaine d’Ukraine et la loi de ukrainienne de l’éducation
Les leaders des sociétés culturelles roumaines de la région de Cernăuţi, dans l’ouest de l’Ukraine, ont manifesté mardi devant le siège de l’Administration régionale et organisé ce qu’ils ont appelé « les funérailles de la langue roumaine ». Ils protestaient ainsi contre la nouvelle loi ukrainienne de l’Education, qui limite de manière drastique l’accès des minorités ethniques à l’enseignement en langue maternelle. Selon cet acte normatif, les enfants issus de ces communautés auront droit à l’instruction dans leur langue maternelle uniquement à la maternelle et à l’école primaire.
Par ailleurs, lors d’un entretien téléphonique avec son homologue ukrainien, Petro Poroshenko, le président roumain, Klaus Iohannis, a fermement exprimé son mécontentement à l’égard de cette loi qui a des effets négatifs sur le droit à l’éducation en langue maternelle des minorités d’Ukraine, y compris de celle roumaine, qui compte un demi-million de personnes. Klaus Iohannis a demandé à son homologue que l’Ukraine de respecter les engagements assumés envers la Roumanie pour ce qui est du respect des normes internationales dans le domaine de la protection des droits des minorités.