La semaine du 26 juin au 1er juillet 2017
Nouvel Exécutif à Bucarest
Roxana Vasile, 01.07.2017, 13:05
Nouvel Exécutif à Bucarest
Le nouveau gouvernement dirigé par Mihai Tudose et appuyé par la coalition formée par le PSD et par l’ALDE a reçu jeudi le vote du Parlement de Bucarest avant de prêter serment d’investiture devant le président du pays, Klaus Iohannis. La Roumanie a besoin d’un gouvernement en état d’alerte, préoccupé par la performance et la nouvelle équipe gouvernementale devrait récupérer les retards du précédent gouvernement, afin de respecter les objectifs assumés dans le cadre du programme de gouvernance, a déclaré Mihai Tudose : « La Roumanie connait une période faste du point de vue économique. Nous avons une croissance économique et un essor industriel, une évolution à la hausse des revenus et de la consommation. Ce qui nous manque, c’est une croissance vigoureuse des investissements et une progression des recettes budgétaires. »
Le président Klaus Iohannis n’a pas hésité à critiquer la coalition gouvernementale qui, exprimant son mécontentement au sujet de l’ancien gouvernement, a décidé de le renverser par motion de censure moins de six mois après son investiture, lui reprochant le manque des résultats dans l’application du programme de gouvernance grâce auquel les sociaux-démocrates avaient remporté le scrutin législatif en décembre 2016. Le chef de l’Etat a remarqué que suite à la nomination d’un nouveau gouvernement, le PSD et l’ALDE, soutenus par l’Union démocrate magyare de Roumanie par un protocole de collaboration parlementaire, ont modifié leur programme économique.
Klaus Iohannis : « En six mois, nous passons de la réduction des taxes à leur réintroduction, nous remplaçons les majorations salariales par des taxes de solidarité. Un tel comportement ne n’est pas compatible avec ce que l’on appelle la prédictibilité fiscale et budgétaire. Honorables membres du PSD, de l’ALDE de l’Union démocrate magyare de Roumanie, au nom des Roumains, je vous prie d’en finir avec ce sautillage fiscal et budgétaire ».
Le président Iohannis a demandé au nouveau gouvernement dirigé par Mihai Tudose d’être solidaire avec les Roumains et de gouverner d’une manière responsable, afin de ne pas dépasser le seuil du déficit budgétaire de 3% du PIB, de défendre et de promouvoir l’Etat de droit et de respecter son engagement envers l’OTAN d’allouer 2% du PIB à la défense.
La loi de la grille unique des salaires a été promulguée.
En raison de la récente crise politique de Bucarest, les commentateurs politiques craignent que la loi de la grille unique des salaires dans le système public ne soit placée sous un cône d’ombre et son application remise à plus tard. Ce qui plus est, le départ du précédent cabinet social-démocrate dirigé par Sorin Grindeanu, artisan de cet acte normatif, et la perspective d’un possible remplacement par un gouvernement d’une autre couleur politique a déterminé les commentateurs les plus pessimistes à évoquer la possibilité de renoncer à cette loi qui propose des bénéfices majeurs pour nombre de Roumains. Ces craintes ont été éliminées après la promulgation par le président Klaus Iohannis. Dans un communiqué de l’Administration présidentielle, celui-ci souligne que le chef de l’Etat appuyait le besoin d’accroître les revenus du personnel payé par des fonds publics d’une manière soutenable afin d’améliorer son niveau de vie. Il souligne aussi que le PSD et l’ALDE ont la responsabilité d’assurer un développement équilibré et de concilier l’objectif de majoration des revenus avec le maintien de la stabilité macroéconomique et budgétaire de la Roumanie. La loi des salaires dans le secteur public prévoit la majoration des revenus mensuels de plus de 50% les cinq années à venir. Ce document est pourtant critiqué tant par le patronat du secteur privé que par les syndicats.
Le dossier de la présidentielle de 2009
Le Parquet général a classé sans suite le dossier de l’élection présidentielle de décembre 2009, lorsque le sénateur populaire d’aujourd’hui Traian Băsescu s’est adjugé le second mandat de président de la Roumanie, après avoir vaincu le leader du PSD de l’époque, Mircea Geoană. Les procureurs ont précisé qu’ils n’avaient pas identifié de faits présumés illégaux tels que l’abus de fonctions ou la falsification des documents et des statistiques électorales. Le dossier avait été ouvert après que le journaliste controversé Dan Andronic a affirmé qu’au soir du second tour de la présidentielle d’il y a 8 ans, il avait rencontré, dans un cadre informel, la procureure générale Laura Codruţa Kövesi, à présent cheffe du Parquet national anticorruption, l’ancien directeur du SRI, George Maior, maintenant ambassadeur à Washington, et son premier adjoint, Florian Coldea. Il lui avait semblé assister à la réunion d’une cellule de crise, surtout que tous ces officiels auraient été destitués en cas de victoire de Geoană. Plusieurs hommes politiques, qui détenaient en 2009 des fonctions publiques, ont été auditionnés par les procureurs du Parquet général. Ceux-ci ont également examiné toute une série de documents produits par l’Autorité électorale permanente et par le Service de télécommunications spéciales. Le scrutin présidentiel de 2009 fait pourtant l’objet d’une enquête parlementaire.
La Roumanie, assiégée par la canicule.
Cela fait déjà une semaine que la canicule sévit en Europe et la Roumanie n’en fait pas exception. Une vague de chaleur traverse le pays, à compter de mercredi. 12 départements de l’ouest, du sud et du centre du pays ont été placés dès mercredi en alerte jaune en raison des températures élevées allant de 33 à 36 degrés. A compter de jeudi, nombre de départements font l’objet d’une alerte orange, puisque le mercure des thermomètres a frôlé les 40 degrés. Pour samedi, les météorologues ont émis même une vigilance rouge, car les températures devraient s’élever à 44 degrés à l’ombre. Plus d’un millier d’ambulances sont prêtes à intervenir à travers le pays si besoin est. Bucarest souffre lui aussi sous le grand soleil. Selon le modèle de l’année dernière, la mairie a installé une vingtaine de tentes anti-canicule prévues de clim, où le personnel médical peut soigner les éventuels coups de chaleur des Bucarestois. (Trad. Alex Diaconescu)