La semaine du 03 au 08 avril 2017
Vers une loi unitaire des salaires en Roumanie
Roxana Vasile, 08.04.2017, 13:05
Dans le système roumain des salaires, il n’existe pas, actuellement, de hiérarchie qui tienne compte de l’importance du travail, du parcours scolaire et universitaire, de l’ancienneté ou de l’expérience professionnelle. Tout cela a conduit, à travers temps, à des anomalies difficiles à imaginer dans d’autres Etats de l’Union européenne. Or, le gouvernement de coalition PSD-ALDE en place à Bucarest souhaite remédier à cet état de fait par l’élaboration de la loi des salaires unitaires dans le système public. Plus précisément, les leaders de la coalition ont assumé, jeudi, le projet de cet acte réglementaire, qui sera déposé au Parlement la semaine prochaine. Il devrait être adopté par le Législatif jusqu’à la fin de la session actuelle. La loi mettra en place un traitement égal à activité identique et ayant la même ancienneté. Un autre principe, c’est celui de la hiérarchie, de manière à ce qu’un chef d’institution n’ait pas un salaire inférieur à ses collaborateurs. Le projet de la loi des salaires unitaires définit, en même temps, un calendrier des majorations pour les prochaines années. Dans l’ensemble du secteur public, le rapport entre le salaire le moindre et le plus élevé sera de 1 à 12. L’opposition politique de Bucarest conteste la démarche gouvernemental et estime que le projet de loi n’est pas réaliste, vu qu’il n’y a pas d’argent pour toutes les majorations préconisées. A son tour, le gouverneur de la Banque nationale, Mugur Isărescu, dit que les augmentations salariales sont nécessaires, mais qu’il faut les maîtriser, vu que la Roumanie a atteint les équilibres économiques et financiers actuels avec de grands sacrifices.
Justice et anticorruption en Roumanie
Les décideurs de Bucarest tentent de modifier la législation pénale de sorte qu’elle n’enfreigne pas la Constitution du pays, mais qu’elle ne freine pas non plus la lutte contre la corruption. Ainsi, le ministre de la Justice, Tudorel Toader, a annoncé cette semaine avoir procédé à toute une série de modifications au Code pénal et au Code de procédure pénale, modifications qui seront mises en débat public. Les modifications visent à définir l’infraction d’abus de fonctions conformément à une décision rendue l’année dernière par la Cour constitutionnelle. En bref, le ministre a mentionné qu’il n’imposerait pas de seuil pour le préjudice causé par cette infraction, et que ce sera au juge de décider s’il punit ou pas le mis en jugement. Tudorel Toader a également annoncé que le ministère avait rendu un avis négatif aux modifications apportées au Parlement au projet de loi portant conflit d’intérêts ; l’institution qu’il dirige a avancé une initiative législative portant sur la modification des dispositions liées à cette infraction. Enfin, le ministre Toader a annoncé qu’un audit externe aurait lieu au Parquet général, au Parquet national anticorruption et à la Direction pour l’investigation des infractions de criminalité organisée et de terrorisme. Et ce parce que l’activité de ces institutions n’a plus été soumise à radiographie depuis plus d’une décennie. La vérification établira, entre autres, le nombre d’affaires à traiter par chaque procureur, les délais de traitement, le nombre d’affaires réclamées à la Cour européenne des droit de l’homme ou le nombre de citoyens qui ont été emprisonnés à tort.
Changements dans le gouvernement de la Roumanie
A trois mois seulement depuis son investiture, le gouvernement de gauche de Bucarest a opéré un nouveau remaniement. Rappelons-le, le 23 février, les titulaires des portefeuilles de 4 ministères – de la Justice, de l’Economie, du Milieu des Affaires et des Fonds européens – étaient remplacés par le PSD, le grand gagnant des élections parlementaires (45% des suffrages). Cette fois-ci, ce fut le tour de son partenaire au pouvoir, l’Alliance des Libéraux et des Démocrates (ALDE) d’opérer des changements. Lundi, deux nouveaux ministres issus de l’ALDE on prêté serment à Bucarest : Gratiela Gavrilescu est devenue ministre de l’Environnement et vice-première ministre. Jusqu’ici, Mme Gavrilescu était la ministre chargée de la Relation avec le Parlement du cabinet dirigé par le social-démocrate Sorin Grindeanu. Elle a été remplacée par Viorel Ilie, leader du groupe des sénateurs de l’Alliance des libéraux et des démocrates. Il y a une semaine, cette alliance avait décidé de retirer l’appui politique au co-président de la formation Daniel Constantin, vice-premier ministre et ministre de l’Environnement, sur la toile de fonds des disputes entre celui-ci et l’autre co-président libéral-démocrate, le président du Senat, Calin Popescu Tariceanu.
Victime roumaine du récent attentat de Londres
L’ambassadeur de Roumanie au Royaume Uni a confirmé le décès de la Roumaine gravement blessée dans l’attentat du 22 mars à Londres. Elle avait 31 ans et était hospitalisée depuis deux semaines dans un état grave. La Roumaine est tombée dans les eaux de la Tamise, après que l’assaillant ait foncé avec son véhicule sur les piétons sur le pont de Westminster. Le deuxième touriste roumain blessé -son compagnon – est sorti de l’hôpital peu de temps après l’attaque. La femme devient la 5e victime de l’attaque du 22 mars. Le terroriste, né en Grande Bretagne et adepte de l’islamisme radical, a été abattu par les forces de l’ordre près du Parlement britannique. L’attentat a été revendiqué par le groupement Etat islamique.
Nouvelles médailles pour les inventeurs roumains
Chaque année, les inventeurs roumains reviennent des Salons internationaux avec des médailles pour des inventions à application immédiate. Cette année aussi, ils ont obtenu de nombreuses distinctions, la plupart d’or, au Salon international des inventions de Genève, l’événement le plus prestigieux au niveau mondial dans le domaine des inventions. Le Salon, arrivé à sa 45e édition, a eu lieu du 29 mars au 2 avril. Le palmarès des inventeurs roumains, primés par les membres du jury international, est de 34 médailles d’or, huit d’argent et dix distinctions spéciales. D’autre part, les premiers essais pour les composantes d’un laser de grande puissance, qui sera opérationnel en 2019, ont commencé à Màgurele, près de Bucarest. Le laser sera 1000 fois plus puissant que tous ceux qui existent à présent dans le monde.