La semaine du 13 au 18 mars 2017
Le déficit budgétaire roumain – dans l’attention de la Commission européenne
Roxana Vasile, 18.03.2017, 13:04
Le déficit budgétaire roumain – dans l’attention de la Commission européenne
La Commission européenne est préoccupée par une éventuelle hausse du déficit budgétaire en Roumanie, qui pourrait être la plus importante sur l’ensemble de l’UE, a indiqué Angela Cristea, chef de l’antenne bucarestoise de l’exécutif européen. S’exprimant lors de la présentation du Rapport économique communautaire 2017 pour la Roumanie, la responsable européenne a précisé que le déficit budgétaire devrait se chiffrer à 3,6%, cette année, malgré la croissance économique de la Roumanie qui est la plus importante de l’UE.
Angela Cristea a insisté sur plusieurs paradoxes de l’économie roumaine, reflétés aussi par le Rapport : « Nous avons constaté que le taux de pauvreté a diminué en Roumanie, mais aussi que les inégalités sociales se sont creusées. C’est le cas des inégalités des revenus, qui enregistrent la hausse la plus importante sur l’ensemble de l’UE. Et il ne s’agit pas d’un phénomène ponctuel, mais d’une tendance qui est allée croissant depuis 2012. Certes, elle n’est pas spécifique à la Roumanie – nous l’avons également constatée dans d’autres Etats membres et elle reflète une combinaison de facteurs, mettant ensemble conséquences de la crise économique et celles de la mondialisation ».
La Roumanie a besoin de politiques économiques robustes, à même de renforcer la croissance économique enregistrée ces dernières années, dans le contexte où le cadre fiscal et budgétaire actuel présente plusieurs risques, ont affirmé à leur tour les représentants du FMI, lors d’une rencontre, jeudi, avec le président roumain Klaus Iohannis. Ils ont souligné que Bucarest devait mettre davantage l’accent sur les manières de stimuler la consommation et de soutenir les investissements et la production. Il est en même temps nécessaire d’accroître les performances côté absorption des fonds européens en Roumanie, estime le FMI.
Fonds européens – performances et échecs
Bien que la Roumanie soit arrivée à la moitié de la période d’accès aux fonds européens de l’exercice financier 2014 – 2020, son taux d’absorption est zéro, a mis en garde la commissaire européenne à la Politique régionale, Corina Cretu. Par conséquent, il est urgent pour les autorités de Bucarest de prendre des mesures pour débloquer ces fonds, a déclaré la commissaire européenne Corina Cretu à l’issue de son entretien avec le premier ministre roumain Sorin Grindeanu. En revanche, l’exercice financier 2007 – 2014 s’achève par un taux d’absorption de plus de 90%, remarque la commissaire, 17 milliards d’euros sur 19 ayant été attirés par la Roumanie pour financer son économie. Des investissements évidents dans chaque ville concernée, dans chaque département. Pour sa part, le premier ministre roumain, Sorin Grindeanu, a insisté sur l’importance de débloquer plusieurs domaines qui permettraient d’attirer de l’argent communautaire, argent, qui, à son avis, est le moteur de la croissance économique du pays.
Le bilan 2016 du ministère de l’Intérieur
Le phénomène infractionnel s’est considérablement réduit pour la cinquième année de suite, selon les chiffres rendus publics mercredi lors de la présentation du bilan 2016 du ministère de l’Intérieur de Bucarest. En effet, la criminalité, les cas de violence familiale, les vols et les vols avec violence ont baissé. L’année dernière a également été la quatrième année consécutive pendant laquelle le nombre de décès dans les accidents de la route a été inférieur à 2 mille. Puis, un exploit notable a eu lieu fin juin, lorsque les hommes de la loi ont saisi 2663 kilos de cocaïne. En même temps, selon le bilan 2016, le ministère de l’Intérieur a visé la prévention et la lutte contre la criminalité économique et financière et contre la corruption. Plus de 200 groupes criminels organisés ont été démantelés.
Détails avec la ministre de l’Intérieur, Carmen Dan : « Les actions déroulées en vue de prévenir et de lutter contre l’évasion fiscale, la corruption et la contrebande ont visé notamment les mesures de récupération des préjudices, ce qui a accru les recettes au budget de l’Etat. Les structures du ministère de l’intérieur spécialisées dans la lutte contre la criminalité économique ont constaté 32 mille infractions et institué des mesures conservatoires chiffrées à 4 milliards de lei, soit près de 900 millions d’euros ».
Carmen Dan a également précisé que l’activité des différentes structures du ministère de l’Intérieur était marquée par le déficit de personnel.
Des Roumaines exploitées en Sicile
Le gouvernement de Bucarest a envoyé une délégation en Italie pour examiner l’existence de cas d’exploitation des ressortissants roumains travaillant en Sicile. A cette occasion, la ministre chargée des relations avec les Roumains de l’étranger, Andreea Păstîrnac, a rencontré des responsables de la région de Catane et des travailleurs roumains de la ville italienne de Raguse. La Roumanie et l’Italie ont convenu de créer un centre d’appui destiné aux personnes vulnérables de la traite de personnes ainsi qu’aux victimes de ce fléau. Plusieurs unités mobiles seront bientôt opérationnelles pour venir en aide à ces personnes, leur offrant des services de conseil et d’assistance médicale. Rappelons-le, un reportage publié dimanche par l’hebdomadaire britannique « The Observer » révèle que près de 7.500 femmes, surtout de Roumanie, qui travaillent dans la province sicilienne de Raguse, sont victimes d’abus, y compris de menaces et d’agressions sexuelles, perpétrés par leurs employeurs en toute impunité. (Trad. Valentina Beleavski, Andrei Popov, Alex Diaconescu)