La semaine du 6 au 11 février 2017
Les protestations de rue et les tensions se poursuivent en Roumanie
România Internațional, 11.02.2017, 15:35
Les protestations de rue et les tensions se poursuivent en Roumanie
Le ministre roumain de la justice, Florin Iordache, considéré comme responsable de la situation créée suite à ladoption, par le gouvernement, du décret de révision des Codes pénal et de procédure pénale, a annoncé jeudi sa démission, bien que toutes les initiatives adoptées aient été légales et constitutionnelles – a-t-il estimé. Malgré labrogation du décret critiqué aussi bien par le chef de lEtat et par les principales institutions judiciaires du pays que par les partenaires étrangers de la Roumanie – lUE et lOTAN – les amples protestations de rue se sont poursuivies à Bucarest et dans dautres villes du pays, ainsi quau-delà des frontières. Les protestataires ne se contentent pas de la démission du ministre de la justice et affirment attendre un geste similaire de la part du premier ministre Sorin Grindeanu, puisque cest lui qui a avalisé, par sa propre signature, les démarches de Florin Iordache. Les manifestants affirment pourtant quils ne souhaitent pas imposer un gouvernement dune autre couleur politique. Ils reconnaissent le fait que le Parti social-démocrate (PSD), vainqueur aux législatives de décembre dernier, doit gouverner ; pourtant ils estiment que les sociaux-démocrates devraient nommer un autre cabinet, cest uniquement de cette façon quune partie de la confiance de la population pourra être restaurée et que les protestations vont cesser. Le gouvernement a pourtant aussi des partisans ! Des manifestants favorables à lexécutif ont choisi de protester devant le siège de la présidence de la République, demandant la démission du chef de lEtat, Klaus Iohannis, et affirmant quils souhaitaient voir respecter leur vote du 11 décembre dernier. Entre temps, le président Klaus Iohannis sest rendu mardi au Parlement, pour la première fois depuis linstallation du gouvernement de Sorin Grindeanu, constitué par le PSD et lAlliance des démocrates et des libéraux pour lEurope (ALDE). Le chef de lEtat a plaidé pour une gouvernance responsable, prédictible et transparente. En réponse à ses affirmations, les partis au pouvoir ont reproché au président de la République de ne pas exercer son rôle de médiateur.
La Cour Constitutionnelle a rejeté les saisines concernant la révision des Codes pénal et de procédure pénale
Le décret controversé de révision des Codes pénal et de procédure pénale a été contesté à la Cour constitutionnelle. Mercredi, celle-ci a rejeté les saisines déposées par le président, Klaus Iohannis et par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), constatant que ladoption du décret nentraînait pas un conflit juridique de nature constitutionnelle entre les pouvoirs de lEtat. La Cour constitutionnelle a également examiné la saisine déposée par le défenseur des droits et la rejetée uniquement en raison de labrogation du décret. Le contenu de celui-ci na pas été analysé, bien que selon certains commentateurs, cela eût été nécessaire.
Le cabinet Grindeanu survit à la première motion de censure
Un mois à peine après son installation au pouvoir, le gouvernement roumain a dû affronter une première motion de censure déposée contre lui par lopposition de droite. Initié par le Parti national libéral (PNL) et lUnion Sauvez la Roumanie (USR) et soutenu par le Parti du Mouvement populaire (PMP), le document na pas réuni le nombre de votes nécessaires pour être adopté – comme on sy attendait, dailleurs. Les promoteurs de la motion accusaient le cabinet davoir adopté le décret pendant la nuit, en cachette, pour permettre à des hommes politiques déchapper à des poursuites judiciaires. 161 parlementaires seulement ont voté en faveur de la motion, alors que celle-ci aurait dû réunir 233 voix pour être adoptée. Après le vote, le premier ministre Sorin Grinideanu a promis que son cabinet serait ouvert au dialogue, notamment dans les domaines de la justice et des politiques fiscales, les deux extrêmement sensibles pour les Roumains.
Le Fonds souverain de développement et dinvestissements
Le gouvernement de gauche de Bucarest a adopté, jeudi, un mémorandum concernant la création du Fonds souverain de développement et dinvestissement (FSDI), a annoncé le ministre de lEconomie, Alexandru Petrescu. Il a expliqué que le Fonds est un instrument de financement dans des secteurs compétitifs, rentables et soutenables, à effet multiplicatif dans léconomie, après avoir attiré du capital et des sources sur le marché financier. Selon le ministre de lEconomie, le FSDI représentera « un partenaire » pour les investisseurs institutionnels, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), la Banque européenne dinvestissement (BEI), la Banque Mondiale, les fonds dinvestissements, ainsi que pour dautres investisseurs privés. Un acte réglementaire va être adopté sur le fonctionnement effectif de ce fonds, a précisé le ministre Petrescu. Et lui dajouter que le fonds contribuerait aux efforts de la Roumanie dacquérir le statut de marché de capital émergeant en augmentant les liquidités à la Bourse de Bucarest, ainsi quà une utilisation accrue des fonds européens non-remboursables, en assurant les ressources pour le cofinancement de projets dinvestissements.
Présences roumaines à la Berlinale 2017
Le long-métrage Ana, mon amour, du réalisateur roumain Călin Peter Netzer, lauréat de lOurs dor en 2013, avec le film La position de lenfant, est présent dans la compétition officielle, à la 67e édition de la Belrinale, premier grand festival international du film de lannée en Europe. La Roumanie est également représentée cette année à la section « Berlinale Talents » par les réalisateurs Ilinca Călugăreanu et Ioana Mischie, lacteur Alexandru Potocean, la productrice Andra Popescu, la technicienne Carmen Tofeni, le distributeur de film Matei Truţă et la scénariste Monica Stan. Lacteur Tudor Aaron Istodor figure dans le programme « Shooting Star ». Enfin le projet intitulé La biche, signé par Bogdan George Apetri a été sélectionné dans la catégorie Co-production Market ». Des productions cinématographiques roumaines récentes seront projetées au stand de la Roumanie dans le cadre de lEuropean Film Market.