La semaine du 18 au 23 janvier 2016
Les priorités de la politique étrangère roumaine
Florentin Căpitănescu, 23.01.2016, 13:30
Le président roumain, Klaus Iohannis, s’est entretenu à Bucarest avec la sous-secrétaire d’Etat américaine pour l’Europe et l’Eurasie, Victoria Nuland. Les deux officiels ont souligné le caractère privilégié des relations bilatérales, réitéré la volonté des deux pays de renforcer les différents volets de leur partenariat stratégique et évoqué les progrès de la Roumanie dans la lutte contre la corruption.
Par ailleurs, le président roumain a déclaré cette semaine, lors de la traditionnelle rencontre avec les chefs des missions diplomatiques accrédités à Bucarest, que le partenariat stratégique avec les Etats-Unis et l’appartenance du pays à l’OTAN et à l’UE ont été et continuent d’être les principaux piliers de la politique étrangère de la Roumanie. Et lui d’ajouter que Bucarest souhaite renforcer ses partenariats stratégiques avec l’Allemagne, la France, la Pologne, l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni et la Turquie. La Roumanie continuera de prêter une attention particulière à ses rapports avec les pays voisins, dont notamment avec la République de Moldova, a encore précisé le président Klaus Iohannis.. Le chef de l’Etat roumain a également affirmé attendre de la part de l’UE une meilleure planification de son agenda, surtout en ce qui concerne la crise migratoire, ainsi qu’une gestion plus efficace au niveau des institutions communautaires. Bucarest poursuit son objectif d’adhérer à l’espace Schengen, a encore précisé le président roumain.
Visite en France du premier ministre roumain, Dacian Cioloş
L’adhésion à l’espace de libre circulation s’est également trouvée au cœur des discussions menées à Paris par le premier ministre roumain Dacian Cioloş avec le président François Hollande, ainsi qu’avec son homologue français, Manuel Valls. Dacian Cioloş: « J’ai confirmé le fait que Roumanie soutient les projets de renforcement du contrôle aux frontières. Bucarest espère que sa contribution sera reconnue, et que, s’ajoutant aux critères techniques déjà satisfaits, elle conduira à l’admission de la Roumanie dans l’espace Schengen. Laquelle pourrait se faire, au moins dans une première étape, par l’ouverture des communications aériennes« .
Lors de l’entrevue avec le président François Hollande, les deux parties ont apprécié le partenariat stratégique bilatéral. Par la même occasion, a été faite l’annonce de la visite du chef de l’Etat français en Roumanie cette année.
Le dialogue romano-français a également porté sur les objectifs communs dans les domaines militaire, économique et culturel et passé en revue des thèmes d’actualité figurant à l’agenda européen, tel la vague migratoire et le terrorisme. Lors de sa rencontre avec des représentants du milieu des affaires de l’Hexagone, le premier ministre roumain a déclaré que la Roumanie est un pays politiquement stable et prédictible du point de vue fiscal et budgétaire. Dacian Ciolos a évoqué, dans ce contexte, la question d’une meilleure coordination entre les fonds européens et nationaux pour les investissements, ainsi que la nécessité d’accorder une attention accrue à l’efficacité des entreprises publiques.
A l’agenda de la visite en France du premier ministre roumain ont également figuré des rencontres avec les présidents des deux chambres du Parlement français et avec les représentants de la communauté roumaine vivant dans ce pays.
Les rapports entre la Roumanie et l’OTAN
Le ministre roumain de la Défense, Mihnea Motoc, a rencontré jeudi, à Bruxelles, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg. A cette occasion, le responsable roumain a insisté sur l’importance de la situation sécuritaire dans la région élargie de la Mer Noire, selon un communiqué du Ministère roumain de la défense nationale. Mihnea Motoc a également donné des assurances quant à la participation, en 2016, de presque 650 militaires roumains à la mission « Resolute Support » déroulée en Afghanistan. Les deux responsables politiques ont examiné le plan de renforcement des capacités opérationnelles de l’OTAN et l’agenda du prochain sommet de l’Alliance prévu en juillet, à Varsovie. Le ministre roumain s’est également entretenu avec le président du Comité militaire de l’Alliance, le général Petr Pavel.
Les pensions de retraite spéciales pour les élus locaux, contraires à la Constitution
La loi sur les pensions de retraite spéciales des élus locaux n’est pas conforme à la loi fondamentale du pays, a décidé la Cour constitutionnelle de Roumanie, après examen de la saisine du gouvernement de technocrates de Bucarest. Selon elle, le texte n’est pas suffisamment clair, viole certaines dispositions constitutionnelles relatives à l’égalité des droits des citoyens et ne mentionne pas les sources de financement des ces pensions de retraite. Dans sa saisine, le cabinet de Bucarest attire l’attention justement sur le manque de ressources budgétaires et sur le caractère rétroactif de ladite loi. Si le document, déjà approuvé par le Sénat en décembre dernier, entrait en vigueur, les plus de 16 mille bénéficiaires – maires, adjoints aux maires, présidents et vice-présidents des conseils départementaux, devraient toucher des retraites spéciales, allant de 350 à 1500 euros. (trad.: Mariana Tudose, Ioana Stăncescu)