La semaine du 14 au 19 septembre
Mise en examen du Premier ministre roumain
Roxana Vasile, 19.09.2015, 13:15
Mise en examen du Premier ministre roumain
C’est le premier chef de gouvernement de la Roumanie post-communiste sous enquête pénale dan l’exercice de ses fonctions : le social-démocrate Victor Ponta a été mis en examen jeudi. Le premier ministre est accusé, en solidaire avec un camarade de parti, le sénateur Dan Şova, de faux en écriture, complicité d’évasion fiscale et blanchiment d’argent dans une affaire liée aux compagnies énergétiques Turceni et Rovinari (situées dans le sud du pays). Les faits remonteraient à l’époque où M. Ponta était avocat. Les procureurs anti-corruption l’accusent aussi de conflit d’intérêts pendant l’exercice de son mandat actuel. Quant à l’ancien ministre des transports du gouvernement Ponta, Dan Şova, celui-ci est poursuivi pour complicité d’abus de fonctions ; il se serait fait payer des centaines de milliers d’euros pour des contrats qui auraient causé plus de 16 millions d’euros de préjudice à l’Etat roumain.
La situation pose de plus en plus de problèmes au premier ministre, au gouvernement et au PSD, et l’image de la Roumanie est fortement ternie, a déclaré le président de la République, Klaus Iohannis, suite à la mise en examen, jeudi, de Victor Ponta, qu’il a exhorté, une fois de plus, à démissionner. Les sociaux-démocrates, quant à eux, souhaitent se maintenir au pouvoir, affirme le patron intérimaire du parti, Liviu Dragnea: « Rien ne nous garantit que le président Iohannis désigne un candidat social-démocrate au poste de premier ministre. Victor Ponta s’est trouvé à la tête de plusieurs gouvernements qui ont enregistré de bons résultats économiques et d’autre nature. La Roumanie ne prendra pas feu aujourd’hui, ni demain. Rien d’épouvantable n’arrivera dans les jours qui viennent. Il est important pour lui de mettre de l’ordre dans ses pensées et c’est en fonction de sa décision que nous discuterons, lui et moi, et puis au parti et dans la coalition. »
Le premier ministre Victor a fermement rejeté les accusations des procureurs.
La Roumanie et la crise des réfugiés
La Roumaine plaidera à nouveau, au Conseil Justice et Affaires Intérieures prévu pour la semaine prochaine, contre les quotas obligatoires d’immigrants que les pays de l’Union Européenne seront obligés de recevoir. C’est ce qu’à annoncé le président Iohannis à la fin du Conseil suprême de défense du pays qui a analysé le phénomène de la migration ainsi que ses causes. Le chef de l’Etat a souligné l’engagement de Bucarest d’accueillir 1785 réfugiés, même si la Commission européenne souhaite que la Roumanie prenne en charge jusqu’à trois fois plus.
Et pourtant, si l’Union européenne oblige Bucarest à accepter davantage de personnes, les participants au Conseil supérieur de défense de la Roumanie ont également évoqué la possibilité d’agrandir les capacités d’accueil des migrants. Le président Klaus Iohannis : « En ce cas, il est clair que nous devrions faire quelque chose. Aucune décision n’a été adoptée jusqu’ici, mais on a évoqué une idée susceptible de générer une solution, celle d’utiliser les fonds européens pour agrandir les facilités d’accueil des réfugiés ou, à la rigueur, d’utiliser des fonds européens pour construire d’autres centres d’accueil pour les réfugiés », a annoncé le chef de l’Etat.
Cette semaine également, la crise des réfugiés a agité les esprits politiques entre la Hongrie et la Roumanie, après l’annonce de Budapest de son intention d’ériger une clôture de barbelés le long de la frontière avec la Roumanie, selon le modèle déjà en place à la frontière avec la Serbie. La position du gouvernement de Bucarest relative au traitement appliqué aux migrants par les autorités de la Hongrie voisine est conforme aux positions exprimées par les pays et les institutions de l’UE et d’autres organismes internationaux, lit-on dans un communiqué rendu public ce jeudi. Selon l’exécutif de Bucarest, la construction d’une clôture à la frontière hongroise censée arrêter le flux de réfugiés serait contraire aux principes européens. Le respect de ces principes, ainsi que des droits de l’homme, est fondamental, selon le gouvernement roumain.
Le maire de Bucarest — en détention provisoire
Ştefănel Dan Marin, le représentant de l’Union nationale pour le progrès de la Roumanie (UNPR), un petit parti membre de la coalition gouvernementale, est à partir de ce mardi maire par intérim de la capitale roumaine. Il a déclaré que : « En ce moment, il y a un vide d’information quand à la situation financière de la mairie, et c’est justement pourquoi une de mes premières mesures est de commander un audit extérieur de l’institution ».
Ştefănel Dan Marin occupe le fauteuil de l’ex-édile en chef, Sorin Oprescu, suspendu de ses fonctions par le préfet de la Capitale en raison de ses démêlées avec la Justice. Les procureurs anti-corruption accusent Sorin Oprescu, placé actuellement en détention provisoire, d’avoir reçu un pot de vin de 25 mille euros et affirment que celui-ci a adhéré à un groupe organisé créé au sein de l’administration locale qui demandait une partie du profit des sociétés ayant remporté des contrats de marchés publics.
L’économie roumaine à la hausse ?
Le représentant du FMI en Roumanie et Bulgarie, Guillermo Tolosa a déclaré cette semaine que durant les trois années à venir la Roumanie pourrait dépasser du point de vue économique des pays tels la Grèce, la République Tchèque et le Portugal. Pour cela il faut qu’elle assure la stabilité fiscale et qu’elle attire de nouveaux investissements, notamment dans l’infrastructure. Cette semaine également, les autorités de Bucarest ont annoncé que l’inflation annuelle avait atteint en août un nouveau record historique des 25 dernières années : — 1,9%, sans risque évident de déflation. La Commission nationale de prévisions a également amélioré les chiffres de 2015 de la croissance économique – de 2,8% à 3,3%, un rythme qui pourrait s’accélérer dans les années à venir, jusqu’à 4% en 2018. (trad.: Ileana Ţăroi, Alex Diaconescu)