La semaine du 02 au 07 février 2015
Grandes affaires de corruption en Roumanie
Corina Cristea, 07.02.2015, 13:22
Les affaires de grande corruption sont restés cette semaine aussi au premier plan de la presse roumaine ; des noms sonores de la politique ou de l’administration ont été convoqués au Parquet national anticorruption (la DNA), qui élargit tous les jours la liste des accusés. La députée Elena Udrea, ancienne ministre du Développement régional et du Tourisme, accusée dans deux affaires de blanchiment d’argent, fausses déclarations et trafic d’influence, saura lundi si elle sera placée en garde à vue. Les procureurs anticorruption ont demandé l’approbation de son placement en garde à vue, et la réunion plénière pour lever l’immunité parlementaire d’Elena Udrea aura lieu le premier jour de la semaine prochaine. L’ancienne ministre rejette les accusations. Cette semaine, le juge Toni Greblă a démissionné de ses fonctions de membre de la Cour constitutionnelle de Roumanie, en raison de l’enquête dont il fait l’objet, pour des faits graves de corruption. Mercredi, le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, a transmis au ministre de la Justice la demande de poursuites pénales contre l’ancien ministre démocrate-libéral de l’Economie, Adriean Videanu, placé en détention provisoire dans une autre affaire, pour complicité à abus de fonctions. Entre temps, Videanu a été mis en liberté sous contrôle judiciaire. Ce ne sont que quelques noms sonores qui ont des démêlés avec la justice.
Prévisions de croissance économique améliorées pour la Roumanie
La Commission européenne a révisé à la hausse son estimation concernant la croissance économique de la Roumanie en 2015 jusqu’à 2,7%, soit 0,3% de plus que la prévision antérieure. Cette croissance, suivie par une autre estimée à 2,9% en 2016, devrait être soutenue principalement par la demande interne et par la reprise progressive de l’économie globale. La consommation privée devrait rester robuste, à mesure que la hausse des salaires, l’inflation faible et l’amélioration des conditions sur le marché de l’emploi renforcent le pouvoir d’achat, lit-on dans le rapport de la Commission européenne. Les investissements privés et publics devraient commencer à être de nouveau plus fournis, ainsi que les exportations.
Centres de l’OTAN en Roumanie
L’Alliance de l’Atlantique Nord a approuvé, jeudi, un renforcement de ses capacités en Europe de l’Est, créant une nouvelle Force de réaction rapide de 5.000 militaires et des centres de commandement dans la région, a annoncé le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg. Le ministre roumain de la Défense, Mircea Duşa, a annoncé que l’OTAN serait présente en Roumanie aussi par deux commandements qui doivent être créés prochainement. Le chef de la diplomatie de Bucarest, Bogdan Aurescu, a salué la décision de l’Alliance d’établir des centres de commandement et de contrôle en Roumanie et dans cinq autres Etats alliés — Bulgarie, Pologne et les 3 pays baltes. « En plus, disait le ministre, la Roumanie est pleinement engagée et contribue à la sécurité des alliés de l’OTAN par l’intermédiaire du Quartier général multinational de l’OTAN du sud-est ». Selon l’Alliance, c’est la consolidation la plus significative de la force collective depuis la fin de la Guerre froide et elle survient dans le contexte des actions toujours plus agressives en Ukraine, de la Russie, qui a violé la loi internationale et a annexé la Crimée.
La Roumanie et la juridiction de la Cour internationale de Justice
Vote final favorable du Sénat de Bucarest sur un projet de loi, suite auquel la Roumanie se soumet à la juridiction obligatoire de la Cour Internationale de Justice, bras juridique de lONU et une des instances mondiales les plus respectées, créée il y a 70 ans. Et ce sont précisément 70 pays qui ont reconnu, à ce jour, la juridiction de cette Cour, parmi eux 22 Etats de lUE, dont désormais la Roumanie. Suite à cet acte unilatéral, la Roumanie a dorénavant le droit de porter devant les magistrats de La Haye un autre Etat qui reconnaît ce statut de la Cour. La décision des élus roumains montre une fois de plus que dans ses relations internationales la Roumanie se conduit daprès le principe du respect rigoureux du droit, estime le chef de la diplomatie roumaine, Bogdan Aurescu. Il y a six ans, c’est lui qui, devant cette même Cour, obtenait gain de cause pour la Roumanie dans un procès qui lopposait à lUkraine et qui visait la délimitation du plateau continental de la mer Noire entre les deux pays.
Décisions financières en Roumanie
L’Autorité nationale pour la protection des consommateurs a enregistré jusqu’ici des centaines de plaintes des clients titulaires de crédits en Francs suisses auprès des banques et qui sont dans l’impossibilité d’acquitter leurs mensualités. Une éventuelle conversion au cours historique de tous les crédits en devises — mesure souhaitée par les souscripteurs de crédits — engendrerait de grosses pertes, de près de 10 milliards de lei, d’après le gouverneur de la Banque nationale de Roumanie, Mugur Isărescu, selon lequel la diversité des titulaires de crédits en monnaie helvétique oblige à trouver des solutions au cas par cas. Entre temps, le Conseil d’administration de la BNR a réduit son taux directeur à un nouveau minimum historique, de 2,25% par an. La décision est motivée par le fait que l’inflation se maintient en dessous des estimations, et le crédit ne donne pas de signes de reprise. La Banque centrale a fait baisser d’un demi-point de pourcentage le taux auquel les banques souscrivent des crédits auprès d’elle pour des délais très courts, afin de couvrir un manque temporaire d’argent. Le nouveau taux d’intérêt pour la facilité de crédit est de 4,25% par an. (Trad. Ligia Mihaiescu)