La semaine du 01 au 06 décembre 2014
Le collectif budgétaire
Corina Cristea, 06.12.2014, 13:21
Le collectif budgétaire
Le gouvernement de Bucarest a exceptionnellement dérogé à la loi pour approuver le troisième collectif budgétaire de cette année. La majeure partie de l’argent ira aux droits des salariés du secteur public obtenus par voie judiciaire. Des sommes supplémentaires sont destinées à rembourser les dettes des autorités locales et de certains hôpitaux, ainsi qu’aux dédommagements à la charge de l’Autorité Nationale pour la Restitution des Propriétés. Le ministre délégué au budget, Darius Vâlcov, a précisé que, de cette manière, des paiements se montant à plus d’un milliard d’euros n’allaient plus grever l’exercice budgétaire 2015. « Le FMI et la Commission européenne soutiennent le projet de collectif budgétaire et apprécient le fait que le gouvernement a réussi à honorer à l’avance certaines obligations de paiement et titres exécutoires en 2014, générant ainsi une marge fiscale pour l’année prochaine ».
Pour la première fois, il n’y aura pas d’arriérés du budget de l’Etat et des budgets locaux, tandis que le déficit du budget général consolidé se maintient au niveau ciblé, soit 2,2 % du PIB. Par ailleurs, les autorités roumaines annoncent pour 2015 des hausses significatives des fonds destinés à plusieurs secteurs, dont la santé, l’éducation et les transports. Selon le ministre Darius Vâlcov, le projet du budget 2015 ne prévoit pas de majoration des taxes et impôts, l’accent devant être mis sur les investissements financés par des fonds européens.
Le prix du gaz
Le ministre roumain délégué à l’énergie, Răzvan Nicolescu, a déclaré que la population n’aurait pas à payer plus cher l’énergie et surtout le gaz naturel de production interne à partir du 1er janvier 2015. Nicolescu a assuré qu’en dépit des rumeurs ayant circulé ces derniers jours à ce sujet, les tarifs du gaz naturel provenant du marché interne ne seraient pas augmentés pour les consommateurs domestiques, du moins sur les six premiers mois de l’année prochaine. Par ailleurs, le Département de l’Energie a fait savoir que le nouveau tableau de la libéralisation des prix pour l’intervalle 1er juillet 2015 — 1e juillet 2021 prendrait en compte la tendance décroissante des prix des hydrocarbures dans la région et prévoirait, d’un commun accord avec les institutions financières internationales, un délai d’harmonisation plus long. La libéralisation complète du marché du gaz pour les consommateurs domestiques était prévue initialement pour le 31 décembre 2018, mais le Parlement de Bucarest a récemment donné son aval pour la prolongation de deux ans et demi de ce délai.
Le Parquet anticorruption enquête dans laffaire du vote de la diaspora
Les procureurs anticorrution (DNA) ont été chargés denquêter sur les incidents survenus lors du vote de la diaspora aux récentes élections présidentielles. Alors que des poursuites pénales avaient déjà été entamées, le Parquet anticorruption a pris ce dossier du Parquet général, après que les magistrats de la DNA eurent constaté que cette affaire relevait de leur compétence. Lors des deux tours de scrutin pour lélection du chef de lEtat, les 2 et 16 novembre, des milliers de Roumains résidant à létranger navaient pas pu exercer leur droit de vote suite à la mauvaise organisation du processus, la situation menant à la démission, à Bucarest, du ministre des Affaires étrangères, Titus Corlatean, et de son successeur, Teodor Melescanu. Deux jours après le second tour des élections, le Parquet général avait entamé des poursuites pénales in rem – cest-à-dire une enquête sur les faits et non sur les personnes. Au cœur de ce dossier – la possibilité daménager un nombre accru de bureaux de vote à létranger et le cadre légal pour la prise dune décision entre les deux tours de scrutin visant à ouvrir des bureaux supplémentaires. Dans un message sur un réseau social, le 29 novembre, le président élu, Klaus Iohannis, affirmait quil attendait que les résultats de lenquête soient rendus publics aussitôt que possible. Pour sa part, le premier ministre, Victor Ponta, a précisé que la Justice devait faire son devoir.
Pourparlers entre le chef de la diplomatie roumaine, Bogdan Aurescu, et le secrétaire dEtat américain, John Kerry
Le ministre roumain des Affaires étrangères, Bogdan Aurescu, s’est entretenu jeudi avec le secrétaire d’Etat américain John Kerry, en marge de la réunion du Conseil ministériel de l’OSCE, organisée à Bâle, en Suisse. Les deux hommes ont discuté de la nécessité de linstallation dun nouveau gouvernement pro-européen en République de Moldova, suite aux élections de ce pays, mais aussi du Partenariat stratégique entre la Roumanie et les Etats-Unis, considéré comme un pilier central de la politique étrangère de Bucarest. Par ailleurs, toujours jeudi, lassistant adjoint au secrétaire dEtat américain pour lEurope et lEurasie, Hoyt Yee, a affirmé à Radio Roumanie que Washington attendait les premiers contacts avec le président roumain élu, Klaus Iohannis, tout en soulignant que les Etats-Unis appréciaient la contribution de Bucarest au maintien de la sécurité dans lEst de lEurope. En 2015, Washington et Bucarest doivent finaliser leur projet stratégique le plus important de ces dernières années – il sagit de la base militaire de Deveselu (dans le sud de la Roumanie), qui va accueillir des éléments du bouclier américain anti-missile en Europe.
La place de la Roumanie au classement des pays corrompus
Pour la deuxième année de suite, la Roumanie occupe la 69e place au classement mondial établi sur la base de lindice de corruption, selon le 20e rapport annuel de lONG Transparency International qui prend en compte 175 pays. Avec ses 43 points, la Roumanie reste en 2014 aussi parmi les pays les plus corrompus de lUE, à égalité avec la Bulgarie, la Grèce et l’Italie ou encore, au niveau mondial, avec le Brésil et le Sénégal. Sur le Vieux Continent en son ensemble, cest lUkraine qui domine le classement, avec 26 points. A léchelle mondiale, au pôle opposé se trouvent le Danemark, la Nouvelle Zélande et la Finlande. Malgré une croissance économique en flèche, la Turquie et la Chine sont confrontées, toutes les deux, à un niveau élevé de corruption, avertit Transparency International, qui insiste dans son rapport sur les difficultés auxquelles se heurtent les pays émergeants dans leur lutte contre le fléau de la corruption. (Trad.: Mariana Tudose, Andrei Popov)