La semaine du 03 au 08 mars 2014
Nouveau gouvernement à Bucarest
Roxana Vasile, 08.03.2014, 13:00
Nouveau gouvernement à Bucarest
La Roumanie a depuis mercredi un nouveau gouvernement. Ennemis déclarés, le président Traian Băsescu et le premier ministre social-démocrate Victor Ponta sont arrivés à un accord mettant fin à l’instabilité politique qui régnait dans le pays depuis des semaines. Le chef de l’Etat a accepté de signer les décrets de nomination des nouveaux ministres proposés par Victor Ponta.
En contrepartie, le premier ministre a transmis au Parlement un nouveau programme du gouvernement, mis à jour suite à la cooptation au sein du cabinet de l’Union Démocratique des Magyars de Roumanie à la place des libéraux qui se sont retirés de l’ancienne Union Sociale Libérale. Pour prouver que l’USL n’existait plus, le leader libéral Crin Antonescu a présenté sa démission de sa fonction de président du Sénat. A l’heure actuelle, le 3e cabinet dirigé par Victor Ponta est formé de représentants du Parti Social-Démocrate, de l’UDMR, du Parti Conservateur et de l’Union nationale pour le progrès de la Roumanie. Les nouveaux ministres ont prêté serment devant le président Traian Băsescu.
Suite à la cérémonie, Victor Ponta déclarait: « Ne vous faites pas d’illusions, nous n’avons pas fait la paix, et, à mon avis, il n’y aura pas de paix avant décembre, lorsque nous aurons un président arbitre et non pas un président joueur ».
Selon le premier ministre, Traian Băsescu a été forcé d’accepter ce nouveau cabinet par la réalité de la région, notamment par le fait que l’UE et l’OTAN ont besoin d’une Roumanie stable, démocratique et sérieuse dans un moment très difficile, celui de la crise en Ukraine.
La Roumanie et la crise d’Ukraine
La Roumanie participera par des experts à la mission de l’OSCE en Ukraine. En plus, elle pourrait prendre part à un format de négociations pour solutionner les tensions russo-ukrainiennes, si sa création est décidée — a déclaré le président Traian Băsescu dans le contexte de sa participation au sommet européen convoqué d’urgence jeudi, à Bruxelles: « Nous avons plus de 400.000 citoyens ukrainiens locuteurs de roumain, ce qui nous situe en seconde position, après la minorité russe, pour ce qui est de l’intérêt pour ce qui se passe avec les minorités sur le territoire ukrainien. La Roumanie est le membre de l’Union européenne le plus proche de la Crimée, la distance n’est que de 160 miles marins, ce qui, pour un des 400 bâtiments de la Flotte de la Fédération de Russie de Sébastopol, équivaut à 10 h de navigation pour rejoindre les frontières de la Roumanie. La Roumanie est à 100 km d’un autre conflit gelé, celui de Transnistrie. »
Le ministre des Affaires étrangères Titus Corlăţean se trouvera lundi, le 10 mars, en Ukraine. Il discutera avec les autorités de Kiev aussi de l’abrogation de la loi sur les langues régionales et minoritaires. Bucarest demande le retour à la législation qui assurait l’utilisation des langues des minorités nationales, y compris sous forme de langues régionales, nécessaire à la préservation de l’identité roumaine.
Succès de l’industrie automobile roumaine
Malgré la crise économique, les ventes des usines Dacia groupe Renault de Pitesti, dans le sud de la Roumanie, vont bon train. La marque roumaine avait enregistré en janvier l’avance la plus significative de toute l’Union européenne. En 2013, plus de 294 mille véhicules portant le badge Dacia ont été immatriculés dans les 28 pays de l’UE, soit une progression de 22,8% par rapport à 2012. Ces résultats devraient réjouir les salariés des usines Dacia. Et pourtant, ceux-ci ont protesté contre la politique des autorités en matière d’infrastructure. Ils sont mécontents des retards enregistrés dans la construction de l’autoroute Pitesti-Sibiu, qui devrait relier le sud et le centre du pays.
Explications avec le leader syndical Dumitru Costin : « Si le financement du secteur d’autoroute Pitesti — Sibiu est remis à 2020, il est clair que prochainement il faudra se préparer pour le chômage et pour la suppression d’emplois dans l’industrie automobile et des composantes automobile de Roumanie. Si c’est ça ce que le gouvernement souhaite, il faut qu’ils nous le disent franchement. »
Projet prioritaire aux yeux de l’UE, l’autoroute Pitesti-Sibiu est très utile au groupe Renault, puisqu’elle réduira les coûts du transport des véhicules et de l’approvisionnement en pièces détachées.
Le foot roumain, sous la loupe
La sélection nationale de foot de Roumanie a fait match nul cette semaine dans un amical contre l’Argentine. Les passionnés du foot ont été heureux de voir jouer sur l’Arène nationale de Bucarest le célèbre attaquant de Barcelone Lionel Messi, qui a remporté quatre Ballons d’or.
Ce match amical appelé « de luxe » par la presse roumaine s’est déroulé en même temps que les élections pour la fonction de président de la Fédération roumaine de football. Le gagnant a été le moins connu des cinq candidats : Razvan Burleanu (29 ans), diplômé et docteur en Sciences politiques. Ces deux dernières années, il avait dirigé la Fédération roumaine de mini-football.
Le grand favori du scrutin, l’ancien international Gheorghe Popescu, a été condamné mardi à trois années de prison ferme pour des infractions économiques, relatives au transfert de plusieurs joueurs roumains de foot. Au total sept lourds du foot roumain ont été condamnés pour escroquerie, blanchiment d’argent et évasion fiscale dans ce dossier ouvert il y a six ans.
Libéralisation du marché foncier
Le président Traian Băsescu a promulgué cette semaine la Loi des terrains agricoles, qui simplifie les procédures de vente aux citoyens et aux personnes morales provenant d’un Etat membre de l’UE. Aux termes du Traité d’adhésion à l’UE, la Roumanie s’était engagée à libéraliser son marché foncier à compter du 1er janvier 2014, afin de permettre aux personnes physiques de l’étranger, notamment de la communauté européenne, d’acheter sans restrictions des terrains agricoles roumains. Avec 14 millions d’hectares évalués à des prix beaucoup plus bas que dans d’autres Etats membres, la Roumanie s’avère un espace attrayant pour les étrangers qui souhaitent y détenir des terrains agricoles. (trad.: Valentina Beleavski, Ligia Mihaiescu, Alexandru Diaconescu)