La semaine du 10 au 15 février 2014
Discussions à l’intérieur de l’USL
Florentin Căpitănescu, 15.02.2014, 13:00
Discussions à l’intérieur de l’USL
Les négociations sur la nouvelle structure du gouvernement, au sein de l’USL, la coalition de centre – gauche, au pouvoir en Roumanie, sont pour l’instant au point mort. Les discussions entre les libéraux qui souhaitent apporter des changements majeurs dans leur représentation au gouvernement et les sociaux-démocrates menacent l’avenir même de l’USL. Si les propositions des libéraux pour les portefeuilles de l’Economie, de la Santé et des Finances n’ont pas posé problèmes lors des négociations, tel ne fut pas le cas du portefeuille de l’Intérieur et de la fonction de vice-premier ministre. C’est le souhait des libéraux que le maire de la ville de Sibiu, Klaus Johannis, détienne simultanément les deux fonction qui a suscité des mécontentements. Le PSD, qui aux côtés du Parti conservateur et l’Union Nationale pour le Progrès de la Roumanie a créé à l’intérieur de l’USL, l’Union Sociale Démocrate, a accepté la proposition à condition que le nombre de postes de vice-premiers ministres passe de 3 à 4. Le PSD souhaite que le nouveau poste de vice premier ministre soit attribué au Parti Conservateur. Invoquant l’absence de la force électorale du PC, qui depuis sa création, n’a jamais réussi à lui seul à franchir le seuil électoral, le PNL, deuxième formation politique importante de l’USL, a fermement rejeté la proposition. Les passe d’armes sur la prochaine structure gouvernementale et la création de l’Union Sociale Démocrate ont alimenté les rumeurs sur une possible rupture de l’USL. Laquelle semble devenir trop petite pour les orgueils si grands du PSD et PNL, affirment les analystes politiques.
Mesures économiques préparées par le gouvernement
La Banque Nationale de Roumanie a rejeté l’accusation du chef de l’Etat, Traian Basescu, relative à l’implication de l’institution financière dans le rééchelonnement des crédits contractés par la population dont les revenus sont inférieurs au salaire net moyen. Lors d’une réaction sollicitée par le président de la République même, la Banque Centrale a précisé n’avoir pris aucune décision de politique monétaire ou bancaire sur le rééchelonnement des crédits. Le président Basescu a estimé que la mesure envisagée par le gouvernement de Bucarest est inique à l’égard des bons payeurs. Le premier ministre, Victor Ponta, a déclaré que son exécutif adopterait un décret d’urgence selon lequel les personnes ayant des crédits auprès de banques et dont le revenu mensuel ne dépasse par les 1.610 lei, soit 350 euros environ, peuvent se voir réduire à moitié leurs mensualités pour une période de deux ans, suite à une entente avec la banque. Selon les économistes, la mesure profiterait à près d’un million de Roumains. Ce n’est toutefois pas la seule mesure que le cabinet de Victor Ponta prépare à l’intention des personnes à revenus modestes.
Les bas salaires pourraient se voir taxer de 8 à 12 % si le taux progressif d’imposition était introduit au détriment du taux unique de 16%, en vigueur à présent. L’impôt à taux progressif ne doit lui non plus dépasser les 16%. Le gouvernement affirme que la décision est bénéfique pour l’économie, vu qu’elle stimule le secteur privé et la création d’emplois.
La Cour Constitutionnelle sur la Loi de la décentralisation
Stipulations floues, graves problèmes de technique législative et réglementations contradictoires, voilà les arguments ayant motivé le rejet, en janvier dernier, par la Cour Constitutionnelle de Roumanie, de la loi sur la décentralisation. En outre, affirment les juges, le texte fixe des délais trop brefs et il n’existe pas d’études d’impact ou de règles pour ce qui est des coûts de la décentralisation. En novembre 2013, le gouvernement avait engagé au Parlement sa responsabilité sur cette loi, laquelle était critiquée par l’opposition. Les principaux domaines visés par la décentralisation étaient l’agriculture, la santé, l’environnement, la culture, la jeunesse et les sports. La décentralisation est considérée comme un pas absolument nécessaire en vue de la régionalisation, soit un des projets les plus ambitieux de la Roumanie post-communiste.
Cooperation roumano-américaine
Les Etats-Unis s’intéressent au succès de la Roumanie en tant que partenaire démocratique et Etat de droit puissant, dans le contexte où les deux pays continuent de partager des responsabilités globales et de développer un partenariat stratégique. C’est ce qu’a déclaré le vice-président américain Joe Biden dans un entretien téléphonique avec le chef de l’Etat roumain, Traian Băsescu. Par la même occasion, l’officiel américain a apprécié la contribution de la Roumanie aux missions de l’OTAN. D’ailleurs, comme signe de ces bons rapports bilatéraux, la Roumanie va accueillir à la base militaire située dans le sud de son territoire des installations anti-missiles, éléments du bouclier de défense américain en Europe. Bien que politiquement et militairement Bucarest et Washington soient plus proches que jamais, leurs relations bilatérales, réglementées par le partenariat stratégique conclu vers la fin des années ’90 restent perfectibles. Le fait que les Américains ne comptent pas parmi les principaux grands investisseurs étrangers en Roumanie et l’obligation des visas pour les ressortissants roumains souhaitant se rendre aux Etats-Unis sont considérés par Bucarest comme autant de points faibles des relations bilatérales. (trad. : Mariana Tudose, Alexandra Pop)