La semaine du 11 au 16 novembre 2013
L’exécutif de Bucarest a approuvé le projet du budget d’Etat 2014
Corina Cristea, 16.11.2013, 13:00
L’exécutif de Bucarest a approuvé le projet du budget d’Etat 2014
Le gouvernement roumain a approuvé le projet du budget d’Etat pour 2014, qui sera débattu avant d’être voté par le Parlement. La construction budgétaire proposée par l’exécutif de centre gauche s’appuie sur une croissance économique de 2,2% et un déficit de 2,2%. Plus de la moitié de ce budget total d’environ 50 milliards d’euros, sera alloué aux salaires, retraites et indemnisations sociales. Le montant pour les investissements se chiffrera à environ 6% du PIB. Le projet du budget prévoit aussi une indexation de 3,76% des retraites, la majoration du SMIC à environ 200 euros et l’introduction d’une bourse mensuelle de 40 euros accordée aux internes en médecine et pharmacie. L’Education nationale bénéficiera de fonds supplémentaires d’environ 300 millions d’euros qui aideront à achever les travaux d’infrastructure financés par des fonds européens. Les salaires des enseignants débutants et des maîtres assistants universitaires augmenteront également de 10%. Afin de soutenir ces dépenses, le cabinet table sur une meilleure collecte des impôts et sur la réduction de l’évasion fiscale. L’opposition critique le document adopté par l’exécutif de Bucarest. Le leader démocrate libéral Vasile Blaga affirme qu’il s’agit d’un budget de l’involution économique qui touchera notamment le milieu des affaires et qu’en fin de compte les Roumains perdront de l’argent. Le premier ministre Victor Ponta a demandé à ses partenaires du gouvernement à faire preuve de solidarité dans la prise de décisions afin de respecter les engagements prévus dans les accords avec les bailleurs internationaux.
Le projet de la loi de la décentralisation a été approuvé par le gouvernement
Cette semaine, le gouvernement a également approuvé le projet de loi de la décentralisation sur laquelle il engagera sa responsabilité devant le Parlement, la semaine prochaine. La santé, l’agriculture, l’environnement, la culture, la jeunesse et le sport — voilà quelques domaines dont les compétences et les attributions, une fois la loi appliquée, feront l’objet de cette décentralisation. Le même projet de loi transfère aux pouvoirs locaux la responsabilité de l’autorisation et de la classification dans le domaine du tourisme, les clubs et espaces destinés aux activités sportives, les colonies de vacances pour les élèves ainsi que les institutions ayant des attributions territoriales dans le domaine de la pêche. Selon le vice-premier ministre Liviu Dragnea, la décentralisation ne comporte pas de dépenses supplémentaires. «Suite à ce processus de décentralisation, quelque 14 mille personnes travailleront dans les institutions décentralisées. Ceux, qui travaillaient jusqu’ici dans les institutions appartenant jusqu’ici aux ministères, seront eux aussi transférés aux institutions décentralisées, soumises au contrôle des autorités locales. »
Liviu Dragnea a précisé que la police, les services sociaux, les ports et les salles de cinéma ne feraient pas l’objet de la décentralisation.
Les actions de la compagnie Romgaz — cotées en Bourse à Londres et à Bucarest
Les actions de la compagnie Romgaz — le plus grand producteur et fournisseur de gaz naturels de Roumanie — ont été cotées en bourse, pour la première fois et le même jour à Londres et à Bucarest. Présent dans la capitale britannique, le premier ministre Victor Ponta a déclaré son espoir que d’autres compagnies d’Etat de Roumanie entreraient sur le marché de transactions international. Victor Ponta : « En nous appuyant sur cette histoire à succès, j’espère être de retour ici l’année prochaine avec Hidroelectrica, Electrica et d’autres compagnies publiques roumaines. J’espère aussi que cela enverra aux investisseurs étrangers le message le plus important, celui que la Roumanie est ouverte au monde et que nous sommes prêts à utiliser notre potentiel qui n’a pas été mis en valeur jusqu’à présent. »
Le projet de l’exploitation aurifère de Rosia Montana a reçu l’avis négatif de la commission parlementaire spéciale
Le projet de loi sur l’exploitation aurifère cyanurée de Rosia Montana initié par le gouvernement de Victor Ponta sera envoyé au Parlement avec l’avis négatif de la commission parlementaire spéciale. Le projet minier sera mis en place au terme d’une nouvelle loi qui établira les critères généraux pour toutes les exploitations minières de Roumanie. Malgré l’avis négatif, le rapport de la commission a été salué par la compagnie RMGC qui souhaite développer le projet de Rosia Montana, peut-on lire dans un communiqué de presse où l’investisseur canadien se dit impatient de voir adopter les nouvelles prévisions. La commission parlementaire spéciale a été créée suite aux manifestations sans précédent organisées par les militants écologistes qui dénoncent les conséquences négatives d’un tel projet sur l’environnement et la santé.
Protestations dans l’Education et la Santé
Des milliers d’étudiants de Roumanie ont manifesté dans plusieurs centres universitaires du pays pour demander notamment l’octroi de 6% du PIB à l’éducation, à compter de l’année prochaine. Par ailleurs, sur la liste de leurs revendications ont figuré également une majoration de 30% de la subvention qui leur est attribuée pour le logement et les repas et l’augmentation des bourses. Les étudiants dénoncent le fait que le sous-financement de l’éducation a entraîné la majoration d’une série de taxes et la fusion de plusieurs facultés. Leurs protestations bénéficient de l’appui de plusieurs enseignants et élèves. Ceux derniers ont porté des banderoles durant les classes en signe de solidarité avec les étudiants. Par ailleurs, la Fédération sanitaire SANITAS a annoncé organiser le 25 novembre une grève d’avertissement dans le système sanitaire, avant de déclencher la grève générale à partir du 28 novembre. Les syndicalistes demandent, entre autres, l’allocation d’un budget d’au moins 6% du PIB à ce secteur, une loi des salaires spécifique au système, des conditions de travail améliorées et la démission du ministre de la Santé, Eugen Nicolaescu. La Caisse nationale d’assurance maladie la Sécurité sociale affirme que le budget 2014 permettra le bon fonctionnement du système et l’amélioration des soins médicaux…(aut. : Ioana Stancescu, Alex Diaconescu, Ileana Taroi, Dominique)