La semaine du 2 au 07 septembre 2013
1. Rentrée parlementaire en Roumanie
Corina Cristea, 07.09.2013, 13:00
1. Rentrée parlementaire en Roumanie
Le Parlement de Bucarest a repris cette semaine son activité, une fois les vacances d’été finies. Les députés et sénateurs de la majorité sociale-libérale disent vouloir insister sur l’adoption d’une nouvelle Constitution du pays et du projet de loi du référendum, ainsi que sur la modification de la loi des régions de développement.
Le Parti démocrate libéral, principale force de l’opposition, a annoncé avoir déjà déposé au Parlement un projet de création d’une Autorité pour la protection des investisseurs, dont la principale activité serait l’allègement de la fiscalité. Parmi les mesures proposées se trouvent la baisse du taux unique d’imposition à 12%, la réduction de 5% de la contribution à la Sécurité sociale, l’élimination de l’impôt sur le profit réinvesti pour la capitalisation, la majoration du salaire minimum à 1.000 lei (environ 225 euros).
Le budget de l’Etat pour 2014 et la décentralisation sont les objectifs législatifs de l’UDMR. Maintenir le contenu de la loi de l’éducation nationale de manière à ne pas modifier les dispositions concernant l’enseignement en langue maternelle est également une priorité de l’importante minorité magyare de Roumanie.
Protestations en Roumanie et à l’étranger contre le projet Rosia Montana
Les contestataires du projet d’exploitation de l’or de Rosia Montana, au centre de la Roumanie, ont manifesté cette semaine à Bucarest, ainsi que dans d’autres villes du pays et de l’étranger. Les protestations sont intervenues suite à la décision du premier ministre, Victor Ponta, de soumettre au Parlement ce projet controversé et reporté depuis quelques années. Selon les écologistes, le cyanure utilisé dans le processus technologique risque de polluer irréversiblement l’environnement. Ce qui plus est, d’après les historiens, l’exploitation minière détruirait les galeries romaines de la région, soit des vestiges historiques uniques au monde.
Dans le camp adverse , il y a ceux qui affirment que le projet contribuerait au développement de la région, créerait de nouveaux emplois dans une zone fortement touchée par le chômage, les bénéfices économiques directs dépassant les 5 milliards de dollars. Le premier ministre roumain, Victor Ponta, a expliqué que l’exécutif s’était vu obliger d’adopter le nouveau projet de loi, car, autrement, les dédommagements que l’Etat roumain aurait dû accorder aux sociétés impliquées auraient dépassé les 2 milliards de dollars. Et d’ajouter que le projet sera soumis au Parlement où il fera l’objet d’un débat transparent.
3. Enfant tué par des chiens errants à Bucarest
La mort d’un enfant de 4 ans tué par des chiens errants à proximité d’un parc bucarestois a suscité de vives réactions au sein aussi bien de l’opinion publique que des autorités roumaines. Cet événement tragique pourrait déclencher le débat, la semaine prochaine, au Parlement, d’un projet de loi sur les chiens sans maître, l’organisation d’un référendum à Bucarest, sur le même sujet et le lancement d’une ample campagne visant à capturer et euthanasier les chiens errants.
Selon le président de la République Traian Băsescu, un arrêté d’urgence est nécessaire stipulant l’euthanasie des chiens errants qui n’ont pas été adoptés dans un délai acceptable. Le nombre de chiens sans maître qui errent dans les rues de la capitale roumaine est estimé à 65 mille.
4.Privatisation de la compagnie de fret ferroviaire « CFR Marfă »
En début de semaine, le ministère des transports de Bucarest a signé le contrat de privatisation de la compagnie de fret ferroviaire « CFR Marfă », achetée par le Groupe Ferroviaire Roumain (GFR). En juin dernier, celui-ci a été déclaré gagnant de l’appel d’offres organisé pour la privatisation de cette compagnie d’Etat, ayant offert 202 millions d’euros pour le paquet majoritaire d’actions de la compagnie. Le Groupe Ferroviaire Roumain s’est également engagé à y investir 900 millions de lei (soit quelque 200 millions d’euros). La privatisation de la compagnie « CFR Marfă », qui enregistre d’importantes pertes et dettes, compte parmi les mesures que le gouvernement de Bucarest a assumées dans l’accord de type préventif conclu, en 2011, avec le FMI, l’UE et la Banque mondiale.
5. Première accusation de génocide depuis 23 ans, en Roumanie
A Bucarest, Alexandru Visinescu, 88 ans, ancien commandant de la prison politique de Râmnicu Sarat, dans l’est de la Roumanie, sous le régime communiste, a été mis en examen pour génocide. Il est premier Roumain à avoir été accusé de crimes contre l’humanité, depuis le procès de l’ancien dictateur communiste, Nicolae Ceausescu. Visinescu est comparu en début de semaine devant la Haute Cour de Cassation et de Justice pour fournir des déclarations dans le dossier ouvert suite à la plainte pénale déposée à son encontre par l’Institut roumain d’investigations des crimes du communisme. Celui-ci dénonce Alexandru Visinescu comme responsable de la mort de certains détenus politiques entre 1956-1963. Beaucoup d’entre eux auraient perdu la vie, en raison du régime très dur que Alexandru Visinescu aurait imposé lorsqu’il était commandant du pénitencier de Rmanicu Sarat. Alexandru Visinescu compte parmi les 35 tortionnaires identifiés par l’Institut roumain d’investigations des crimes du communisme…(trad. : Dominique, Alexandra Pop)