La semaine du 21 au 26 janvier
Le gouvernement avalise le budget de la Roumanie pour 2013
Daniela Budu, 26.01.2013, 13:00
Le gouvernement avalise le budget de la Roumanie pour 2013
L’exécutif de Bucarest a donné son feu vert aux projets du budget de l’Etat et du budget de la sécurité sociale pour 2013. A compter de lundi prochain, ces documents seront examinés par les commissions parlementaires spécialisées, et que les sénateurs et les députés les débattront à partir du 5 février. Concrètement, le projet du budget table sur une croissance économique de 1,6%, un taux d’inflation moyen annuel de 4,3%, un taux de change de 4 lei et demi pour un euro, ainsi que sur un déficit budgétaire de 2,1% du PIB.
Selon le ministre des Finances, Daniel Chitoiu, le budget vise le développement économique du pays, étant construit sur des indicateurs macroéconomiques revus à la hausse par rapport à l’année dernière.
Par ailleurs, le ministre délégué au Budget, Liviu Voinea, a précisé que le projet du budget envisageait des dépenses plus élevées que celles de 2012, chiffrées à quelque 3,5 milliards d’euros, orientées notamment vers la revalorisation salariale des travailleurs du secteur public ainsi que vers les arriérés dans le domaine de la santé.
A son tour, le premier ministre Victor Ponta estime que ce budget est réaliste, permettant de maintenir les investissements et d’allouer plus d’argent au cofinancement des projets européens. Equilibré et rationnel, le budget 2013 permet à la Roumanie d’observer ses engagements assumés face aux principaux bailleurs de fonds internationaux, mais aussi de majorer le salaire minimum à 800 lei (180 euros) et les pensions de retraite de 4% – a encore dit le chef de l’exécutif.
Les bailleurs de fonds de nouveau à Bucarest
Les experts du FMI, de la Commission européenne et de la Banque Mondiale discutent à Bucarest avec des responsables roumains sur les perspectives économiques internes et internationales, de la réforme des compagnies d’Etat et des problèmes dans le domaine de la santé publique. La Roumanie a enregistré des retards dans la privatisation des compagnies d’Etat qui travaillent à pertes.
Le ministre des Transports Relu Fenechiu a déclaré que la privatisation de la compagnie de fret ferroviaire CFR Marfa était la priorité de son ministère. Selon lui, vu la situation économique difficile de la compagnie, aucun redressement n’est possible en l’absence d’une infusion de capital privé. Pour ce qui est de la compagnie aérienne Tarom, l’Etat envisage de vendre dans six moisun paquet minoritaire de 20% des actions. Pour les deux entreprises du ministère des Transports, la date butoir est dans six mois. Le conseil d’administration d’Oltchim Râmnicu Vâlcea, dans le sud de la Roumanie, a décidé de déclarer l’insolvabilité afin de permettre aux usines de se redresser. Le personnel, qui s’oppose à cette solution, menace de protester.
Corneliu Cernev, leader syndical : « J’aurais voulu davantage d’implication de la part des hauts responsables du ministère et du gouvernement dans la question Oltchim. A l’heure actuelle, nous n’avons aucune certitude, nous n’avons que des engagements » .
Par ailleurs, le ministère de l’Energie envisage de redresser aussi le transporteur et le producteur de gaz Transgaz et respectivement Romgaz, ainsi que le producteur d’électricité d’origine nucléaire NuclearElectrica.
Des droits et des responsabilités pour les parlementaires roumains
Le plénum de la Chambre des députés et du Sénat a adopté cette semaine à une large majorité le projet de modification du statut des parlementaires. Au terme du nouveau statut, les élus se voient imposer certaines restrictions de dépenses et interdire d’embaucher des membres de leur famille au cabinet parlementaire. Pourtant, la nouvelle loi permet en première aux parlementaires d’avoir d’autres fonctions dans plusieurs domaines fixés par la loi tels l’éducation ou la recherche.
Sur l’ensemble des modifications opérées dans le statut des élus, la plus controversée vise l’immunité parlementaire. Bien que la procédure judiciaire en cas de mise en examen, arrestation ou perquisition reste la même, le nouveau texte prévoit que la suspension du mandat intervienne seulement suite à une décision définitive qui constate l’incompatibilité ou le conflit d’intérêts. Au terme des prévisions antérieures, les commissions juridiques du Parlement étaient obligées d’examiner toute sollicitation visant l’ouverture d’une enquête pénale contre un parlementaire pour donner un avis consultatif avant le vote obligatoire au plénum du Parlement. Or, au terme du nouveau document, si les commissions rejettent les sollicitations des procureurs, le vote ne s’impose plus.
Aux dires du président de la Chambre des Députés, Valeriu Zgonea, un changement du statut s’imposait, le précédant datant de 2006 depuis l’époque où la Roumanie n’était pas membre de l’UE. Les principaux partis d’opposition, le PDL et le PP-DD ont critiqué les modifications de statut. Par ailleurs, cette semaine encore les deux Chambres du Parlement ont adopté leurs budgets d’un montant similaire à celui de 2012.
Roumains, victimes du terrorisme
Deux Roumains sont décédés dans la crise des otages d’Algérie aux côtés de dizaines de spécialistes étrangers qui se trouvaient dans le site gazier d’In Amenas au moment de l’attaque terroriste. Près de 700 ouvriers algériens et une centaine d’étrangers dont trois Roumains se sont sauvés ou ont été libérés par l’armée algérienne. Le président Traian Basescu a déclaré que le terrorisme avait déjà franchi la frontière sud de l’UE : « Les événements d’Algérie confirment à nouveau le fait que des groupes terroristes puissants sont capables de tuer nos ressortissants et c’est pourquoi nous devons nous poser une question : comment défendons-nous nos citoyens ? Nous ne pouvons pas passer outre les événements d’Algérie sans nous poser cette question. Lorsqu’ils partent travailler avec nos entreprises dans des territoires étrangers, ils partent avec le sentiment que leur pays les protégera. »
A son tour, le premier ministre roumain, Victor Ponta, a souligné qu’il n’avait rien à reprocher à la cellule de crise constituée à Bucarest. L’attaque terroriste a été revendiquée par un groupe, « Les Signataires par le Sang », ayant des liens avec la mouvance terroriste d’al-Qaïda, en guise de représailles à l’offensive française sur les bastions islamistes du Mali, voisin de l’Algérie. ( trad.: Ioana Stancescu, Alex Diaconescu, Andrei Popov)