Guerre prolongée en Ukraine
Le
secrétaire général de l’OTAN, Jens
Stoltenberg, a averti que le monde ne devrait pas s’attendre à une conclusion
rapide de la guerre en Ukraine, envahie par les troupes russes. Dans une
interview publiée dimanche par le groupe allemand de presse Funke et cité par
les médias internationaux, il a rappelé que « La
plupart de guerres durent plus longtemps que ce qui avait été prévu
lorsqu’elles ont débuté» et a conclu que « par conséquent nous devons nous préparer a une longue guerre en
Ukraine ».
Bogdan Matei, 18.09.2023, 12:56
Le
secrétaire général de l’OTAN, Jens
Stoltenberg, a averti que le monde ne devrait pas s’attendre à une conclusion
rapide de la guerre en Ukraine, envahie par les troupes russes. Dans une
interview publiée dimanche par le groupe allemand de presse Funke et cité par
les médias internationaux, il a rappelé que « La
plupart de guerres durent plus longtemps que ce qui avait été prévu
lorsqu’elles ont débuté» et a conclu que « par conséquent nous devons nous préparer a une longue guerre en
Ukraine ».
Aux dires de M Stoltenberg « nous souhaitons tous une paix rapide », mais « Mais dans le meme temps nous devons
reconnaitre (ceci): si le président (Volodymyr) Zelensky et les Ukrainiens
cessent le combat, leur pays n’existera plus». En échange, dit-il, « Si le président (Vladimir) Poutine et
la Russie déposent les armes, nous aurons la paix. » Pour ce qui est
du désir de Kiev d’adhérer à l’Alliance de l’Atlantique-nord, le secrétaire
général affirme : « il ne fait
aucun doute que tôt ou tard l’Ukraine sera dans l’Otan ». « Lorsque
cette guerre prendra fin, nous aurons besoin de garanties de sécurité pour
l’Ukraine. Autrement, l’histoire pourrait se répéter » – a également averti
Jens Stoltenberg.
Les commentateurs rappellent
qu’au sommet de l’OTAN de Vilnius de cette année, les leaders de l’Alliance de
l’Atlantique nord ont décidé que l’Ukraine pourrait adhérer une fois qu’elle
remplit certaines conditions relatives au respect de la démocratie et de l’Etat
de droit. Or, les scandales récurrents de corruption explosent à Kiev, dont
certains visent justement la dotation de l’armée qui lutte contre les Russes ou
le système généralisé de pots-vin dans les commissariats militaires, grâce
auquel de nombreux hommes aptes pour combattre sur le front s’échappent à la
mobilisation. Sur le terrain, la contre-offensive ukrainienne déclenchée au
début de l’été est beaucoup plus lente qu’initialement anticipé par les
responsables de Kiev et par l’Occident. Ce n’est qu’une fois quelques semaines
que les Ukrainiens annoncent la libération d’un village, généralement désert et
entièrement détruit suite aux combats. Par ailleurs, l’orgueil d’une soi-disant
grande puissance et l’appétit des Russes pour des conquêtes territoriales sont
loin d’être satisfaits. Les forces de Moscou contrôlent à peine quatre régions
ukrainiennes – dont deux : Louhansk et Donetsk dans l’est et deux dans le
sud : Kherson et Zaporojie. S’y ajoute la péninsule de Crimée, annexée
sans aucun combat dès 2014. Et pourtant c’est trop peu par rapport à ce que
Poutine avait promis le 24 février lorsqu’il avait déclenché l’invasion. Ni le
leader de Kremlin, septuagénaire déjà et mené par des ressentiments, ni son
entourage le plus proche qui répète par toutes les voix possibles
l’élucubration sur la dénazification d’une Ukraine dirigée par un président
Juif, n’acceptent toujours pas que les chars n’ont pas réussi à pénétrer Kiev.
Ce qui plus est, malgré les vagues de sanctions occidentales, l’économie russe
– entièrement convertie à la guerre – semble résister et trouve toujours
des ressources pour financer l’invasion de l’Ukraine. Voilà pourquoi les combats
pourraient se poursuivre malgré tous les coûts. D’ailleurs, les experts russes
ont calculé que le budget de la Santé de la Fédération de Russie pour toute
l’année 2023 est égal à deux mois de guerre contre l’Ukraine.