Le Parlement européen soutient la République de Moldova
La République de Moldova est en train de traverser la période la plus compliquée depuis son apparition sur la carte de l’Europe, en 1991, et depuis le conflit armé de 1992, suite auquel elle a perdu le contrôle de la Transnistrie, région séparatiste russophone dans l’est de son territoire. Avec des soldats russes déployés illégalement dans l’est, une économie vulnérable et une classe politique divisée entre pro-européens et pro-russes, ce petit pays située entre la Roumanie et l’Ukraine est devenu la principale victime collatérale de la guerre déclenchée par la Russie. Et pour cause.
Ştefan Stoica, 20.04.2023, 13:43
La République de Moldova est en train de traverser la période la plus compliquée depuis son apparition sur la carte de l’Europe, en 1991, et depuis le conflit armé de 1992, suite auquel elle a perdu le contrôle de la Transnistrie, région séparatiste russophone dans l’est de son territoire. Avec des soldats russes déployés illégalement dans l’est, une économie vulnérable et une classe politique divisée entre pro-européens et pro-russes, ce petit pays située entre la Roumanie et l’Ukraine est devenu la principale victime collatérale de la guerre déclenchée par la Russie. Et pour cause.
La République de Moldova est exposée à la pression russe et à son chantage énergétique, aux turbulences économiques engendrées par a guerre en Ukraine voisine et aux tentatives du Kremlin de déstabiliser le gouvernement pro-européen de Chisinau. Le Parlement Européen le confirme dans une résolution adoptée mercredi. Dans le même document, le Législatif européen salue l’esprit de leadership de la présidente moldave, Maia Sandu, et des autorités de son pays en ce qui concerne l’approche de tous ces défis non-négligeables. La résolution dit aussi que l’adhésion de la République de Moldova à l’UE représente un investissement stratégique dans une Europe unie et forte, plaidant pour un démarrage rapide des négociations d’adhésion, avant la fin de l’année, une fois parcourues les 9 étapes requises par la Commission européenne.
En attendant, le PE demande l’extradition des oligarques fugitifs, estimant aussi que l’UE doit continuer à aider la République de Moldova sur son parcours vers l’indépendance énergétique.Récemment, la présidente moldave Maia Sandu a demandé à ses compatriotes de descendre dans la rue, le 21 mai prochain, Place de la Grande Assemblée Générale de Chisinau, la capitale, pour montrer leur soutien au parcours européen que les autorités moldaves se sont engagées à suivre.
Son appel arrive dans le contexte des tentatives russes de déstabiliser le pouvoir de Chisinau ces derniers mois, à commencer par des manifestations de rue payées par les partisans de Moscou, jusqu’aux tentatives de renverser le gouvernement pro-européen moldave, des actions dénoncées par Chisinau : « Je vous exhorte à venir montrer, en tant que peuple, la décision sans équivoque de faire partie de la famille européenne, fondée sur le respect, la stabilité et la coopération économique… Je vous exhorte à venir expliquer à ceux qui ont encore des doutes que les décisions visant l’avenir de la République de Moldova sont prises par la République de Moldova », a martelé Maia Sandu. Elle a aussi accusé les formations politiques pro-russes de profiter de la guerre en Ukraine voisine pour tenter de déstabiliser leur propre pays et de s’emparer du pouvoir.
Les multiples crises – économique, énergétique et sécuritaire – qui touchent ce petit pays à population majoritaire roumanophone pourraient s’avérer une opportunité de trancher une fois pour toutes le dilemme du parcours géopolitique à suivre par Chisinau. La Roumanie a été un avocat ferme et constant de l’adhésion de la République de Moldova à l’UE et son principal partenaire par temps de crise économique. Bucarest a d’ailleurs réussi à réunir les Etats-membres les plus importants autour du projet censé amener ce pays au sein de la famille européenne. (Trad. Valentina Beleavski)