Avertissements de la Banque Nationale de la Roumanie
Ştefan Stoica, 20.01.2023, 12:37
Les incertitudes au niveau mondial, déterminées par la crise énergétique et
la guerre en Ukraine, représentent un risque systémique grave et en hausse
constante. Il s’agit du risque le plus important parmi les risques essentiels,
identifiés par la Banque Nationale de la Roumanie, a déclaré Eugen Rădulescu,
directeur de la BNR, lors de la présentation du « Rapport sur la stabilité
financière – décembre 2022 ». Un autre risque à ne pas négliger – c’est la
détérioration des équilibres macroéconomiques internes, notamment en raison des
évolutions géopolitiques régionales et internationales. Même s’il est de
moindre intensité, le retard des réformes et de l’absorption des fonds
européens, notamment à travers le Plan National de Relance et de Résilience
(PNRR), est un risque que la BNR inventorie parmi ceux à prendre en compte. Eugen
Rădulescu, directeur de la direction de la stabilité financière au sein de la
BNR précise :
« Nous faisons partie des pays qui ont bénéficié de plusieurs milliards
d’euros déjà absorbés du PNRR. Une partie de ces montants a déjà été distribuée,
c’est-à-dire que l’argent qui a été envoyé dans les comptes de la Roumanie a
déjà été utilisé par le gouvernement pour les domaines concernés. Mais nous
sommes assez loin de remplir tous les critères demandés. La Banque Nationale n’est
qu’un acteur secondaire et qui constate un risque, celui de ne pas pouvoir atteindre
les objectifs du PNRR », explique Eugen Radulescu.
L’analyse d’un groupe de travail sur la sécurité énergétique a montré qu’un
retard de deux ans de la mise en œuvre des investissements dans le domaine des
énergies vertes à travers le PNRR réduirait de plus d’un tiers l’efficacité de
l’ensemble du projet. Les représentants de la BNR déclarent que le danger de
cette matérialisation est réel, compte tenu de l’expérience de la Roumanie
jusqu’à présent en ce qui concerne l’absorption et la mise à profit des
ressources européennes. Selon la Banque Nationale, la Roumanie risque également
de ne pas pouvoir rembourser les crédits contractés par le secteur non
gouvernemental. Quant à la population, le rapport de la BNR indique qu’elle
maintient sa capacité d’honorer ses dettes. Cependant, la Banque centrale exhorte
les Roumains à être prudents en ce qui concerne les prêts immobiliers, afin de
ne pas se retrouver dans la situation de ne pas pouvoir couvrir les échéances,
en raison d’une inflation élevée. Eugen Rădulescu, directeur de la BNR ajoute
:
« La situation est
compliquée. Nous avons un taux d’inflation assez élevé, pas le plus élevé
d’Europe, mais le problème est que le taux a deux chiffres. Probablement
jusqu’à la fin de cette année, nous ne pourrons pas le réduire en dessous des
deux chiffres. Un logement c’est difficile à gérer, en ce moment. Certains
analystes invitent les gens à analyser très attentivement leurs revenus, car la
mensualité d’un crédit ne devrait jamais dépasser la moitié des revenus dont
ils disposent. Alors, s’ils doivent payer plus de la moitié de leurs revenus
pour le prêt, ils courent le risque de ne pas être en mesure d’honorer les
paiements avant la fin de la période. », conclut Eugen
Radulescu.
Selon les représentants de la BNR, la meilleure
solution est de négocier directement avec les banques, afin d’identifier les
options acceptables.