Déclassification des documents relatifs à la Révolution roumaine.
33 ans après la Révolution anticommuniste roumaine, le Service roumain
de renseignements a déclassifié tous les documents relatifs à cet événement.
Ces dossiers portaient sur l’implication des officiers et des agents de
l’ancienne Securitate dans les événements de décembre 1989. Il s’agit de 13
volumes contenant des copies de pages d’archives, de la correspondance, des
rapports et des notes élaborées par la Securitate, la police politique communiste. Un
des volumes inclut entre autres des messages et des communiqués envoyés par la Securitate
à la Télévision roumaine, institution qui a été un des points centraux de la
Révolution. Dans un de ces messages, les cadres de l’ancienne Securitate
exprimaient même leur soutien au renversement du régime Ceausescu. Le texte n’a
jamais été proclamé, mais les officiers de la police politique affirmaient être
prêts à se rendre, s’il fallait, aux sièges de la radio et de la télévision
pour le présenter.
Mihai Pelin, 24.12.2022, 07:46
33 ans après la Révolution anticommuniste roumaine, le Service roumain
de renseignements a déclassifié tous les documents relatifs à cet événement.
Ces dossiers portaient sur l’implication des officiers et des agents de
l’ancienne Securitate dans les événements de décembre 1989. Il s’agit de 13
volumes contenant des copies de pages d’archives, de la correspondance, des
rapports et des notes élaborées par la Securitate, la police politique communiste. Un
des volumes inclut entre autres des messages et des communiqués envoyés par la Securitate
à la Télévision roumaine, institution qui a été un des points centraux de la
Révolution. Dans un de ces messages, les cadres de l’ancienne Securitate
exprimaient même leur soutien au renversement du régime Ceausescu. Le texte n’a
jamais été proclamé, mais les officiers de la police politique affirmaient être
prêts à se rendre, s’il fallait, aux sièges de la radio et de la télévision
pour le présenter.
Le directeur du Service roumain de renseignements, Eduard Hellvig,
rappelle que, malheureusement, des millions de personnes attendent toujours de
découvrir la vérité sur les événements déroulés en décembre 1989, afin de
fermer une fois pout toutes un des chapitres les plus meurtriers du communisme
roumain. A son tour, le président Klaus
Iohannis a affirmé que l’échec de l’acte de Justice visant les crimes perpétrés
durant la Révolution anticommuniste roumaine demeurait un aspect douloureux de
notre société, qui ne fait qu’entretenir la frustration des Roumains.
Rappelons-le, l »été dernier, le dossier de la Révolution dans lequel
l’ex-président Ion Iliescu, l’ex-vice-premier ministre Gelu Voican Voiculescu
et le général Iosif Rus, ancien chef de l’aviation militaire sont accusés de
crimes contre l’Humanité, a été envoyé de nouveau à la Haute Cour de Cassation
et de Justice. Présenté à la Haute Cour en 2019, ce dossier a été ensuite retransmis
au Parquet militaire pour que les procureurs remédient plusieurs points. Selon
les procureurs militaires, « le groupement autour de Ion Iliescu,
ex-membre de la nomenklatura communiste, avait agi avec habileté et efficacité
dans ses efforts d’accaparer le pouvoir politique et militaire en décembre
1989. Ce groupe de personnes aurait constamment trompé l’opinion publique ».
Conformément aux procureurs, tout le territoire de la Roumanie a été la scène
d’une ample, systémique et complexe action militaire de désinformation et de
manipulation, unique dans l’histoire nationale. Ces faits ont eu comme
conséquence la psychose du terrorisme qui a été semée et amplifiée au point de
causer la mort d’un nombre important de personnes.
Toute la force militaire de la Roumanie était au service du Conseil du
Front du Salut National (CFSN) – soit l’organisme provisoire du pouvoir de l’Etat,
qui s’est transformé en parti politique sous la direction d’Ion Iliescu. En mai
1990 celui-ci est élu président de la Roumanie. Il a détenu deux autres mandats
présidentiels de 1992 à 1996 et de 2000 à 2004. Dans le temps, le Front du
Salut National s’est transformé en Parti de la démocratie sociale de Roumanie,
puis en Parti social-démocrate, actuellement membre de la coalition
gouvernementale roumaine.