La Roumanie et la sécurité du Flanc Oriental de l’OTAN
Daniela Budu, 20.10.2022, 12:36
L’OTAN continue de renforcer sa présence défensive sur
son flanc Oriental dans le contexte de la guerre déclenchée par la Russie en
Ukraine et des menaces de Moscou à l’adresse de la sécurité de l’Europe. La
semaine dernière, la France a décidé d’envoyer de nouvelles troupes et des
équipements performants en Roumanie, deux des 10 convois militaires français
étant déjà en route vers la base militaire de Cincu (département de Sibiu, au
centre de la Roumanie). C’est ici que s’est installé le Groupement tactique
interarmes de l’Alliance, censé accueillir un millier de soldats européens
d’ici le début de l’année prochaine. Parallèlement, des transports de
munitions, aliments et autres fournitures militaires seront envoyés par des
trains spéciaux en Roumanie. Ainsi, la France honore-t-elle ses engagements
face à l’OTAN et ses partenaires, explique le général de division François
Goguenheim, à la tête du poste de commandement Terre Europe-Continentale. Selon
celui-ci, il existe plusieurs accords et facilités de travail avec la Roumanie.
D’ailleurs, plusieurs Etats membres de l’Alliance ont placé leurs dispositifs
dans les pays de l’Est. « La France a choisi la Roumanie et il a été
décidé d’y accroître notre présence », a confirmé le général. Il affirme
aussi que la structure d’accueil de Cincu est presque terminée et attend le
bataillon qui est déjà en route.
A leur tour, les Forces navales roumaines sont une
présence constante sur le Danube et en mer Noire, depuis le début de la guerre
en Ukraine voisine, afin d’assurer la sécurité de la navigation dans les eaux
territoriales roumaines. Par conséquent, à l’endroit où le fleuve se jette dans
la mer, sur le bras de Sfântu Gheorghe du Danube, un exercice militaire se
déroule actuellement sous le nom de « Danube Protector », comportant entre
autres des tirs à munition réelle et des exercices d’instruction. Y participent
plus de 300 militaires roumains dirigés par la Flotille « Mihail Kogalniceanu »,
une structure unique au sein de l’OTAN, regroupant des navires fluviaux de
guerre. Cet exercice a lieu à environ 300 km de distance de la péninsule de
Crimée et à une quarantaine de km de l’Ile des Serpents en mer Noire.
Le colonel Corneliu Pavel, porte-parole de l’Etat majeur
des Forces navales roumaines, précise : « L’aire de responsabilité
des Forces navales roumaines s’étale sur quelque 30 000 km carrés en mer Noire,
un espace maritime qui accueillie de l’infrastructure critique de notre pays, à
savoir les plates-formes pétrolières. La volatilité du milieu de sécurité en
mer Noire nous a déterminés à changer de modalité d’agir et à réadapter nos
plans d’activités, les exercices devenant beaucoup plus complexes. »
Enfin, au niveau diplomatique, le ministère roumain des
Affaires étrangères a fait savoir récemment que Bucarest allait allouer des
contributions volontaires aux fonds de l’OTAN pour le renforcement de la
résilience et de la capacité de défense de l’Ukraine, de la République de
Moldova, de la Géorgie et de la Jordanie, des contributions allant jusqu’à 1,4
millions de dollars. Cette décision est censée renforcer le poids de notre pays
au sein l’Alliance et aider à consolider la sécurité et la stabilité dans le
voisinage du Flanc Oriental, notamment dans la région de la mer Noire. (trad. Valentina Beleavschi)