Accord roumano-français sur le transport des céréales ukrainiennes
Bogdan Matei, 13.09.2022, 12:29
En vertu de cet accord, la France va soutenir la Roumanie afin d’augmenter
les flux de céréales ukrainiennes dans les ports de Constanţa sur la mer Noire,
de Galati sur le Danube et par le canal de Sulina dans le delta du Danube. Les
autorités roumaines vont travailler avec les autorités françaises afin d’améliorer
l’équipement et l’organisation des postes frontières entre la Roumanie et
l’Ukraine et d’augmenter le nombre de wagons de marchandises pouvant passer la
frontière. A moyen terme, la stratégie vise à créer des corridors de transport
entre les deux pays, dont celui qui traverse la république de Moldova, enclavée
entre la Roumanie et l’Ukraine.
Le ministre français Clément Beaune a déclaré que « cet
accord avec la Roumanie va permettre à l’Ukraine d’envoyer beaucoup plus de
céréales vers l’Union européenne et vers les pays en cours de développement,
notamment de la zone méditerranéenne, qui sont confrontés à des problèmes
alimentaires ». Monsieur Beaune a ajouté que « contrairement aux
déclarations de Vladimir Poutine qui affirme que seuls 3 % des céréales
ukrainiennes arrivent dans des pays en cours de développement, il est question
en réalité d’un tiers de l’ensemble des exportations, ce qui permet à certains
pays comme l’Egypte et d’autres de survivre parce que leurs populations
dépendent des céréales ukrainiennes ». Le ministre s’est également
félicité que des actions européennes aient permis à l’Ukraine de retrouver un
niveau d’exportation de céréales proche de celui qu’elle avait avant-guerre par
voies terrestres. A travers cet accord, la France va renforcer son soutien aux
exportations par voies maritimes, ferroviaires et terrestres vers les pays qui
en ont besoin, a ajouté Clément Beaune.
A son tour, l’ambassadeur de l’Ukraine en France, Vadim Omelcenko,
a adressé des remerciements aux deux pays pour ce qu’il a appelé un soutien
concret, utile et efficace reçu par son pays, soutien qui s’est intensifié de manière
significative depuis la visite commune en juillet des présidents Emmanuel
Macron et Klaus Iohannis à Kiev. Il a rappelé qu’après l’invasion russe en
Ukraine, les exportations de céréales ukrainiennes ont été stoppées presque
intégralement, parce que les ports de la mer Noire étaient bloqués de manière
hermétique par la flotte militaire russe. Poutine étant imprévisible, les
européens craignent que l’accord conclu en juillet à Istanbul sous l’égide de
l’ONU et avec la médiation de la Turquie par lequel les Russes ont accepté que
le blé et le maïs puissent de nouveau transiter par les ports ukrainiens, ne
soit en danger. (trad. Clémence Lheureux)