La consommation de drogue jette un voile sombre sur le Festival Saga de Bucarest
Aux nuisances sonores subies par les habitants du quartier est venu s’ajouter un bilan tragique : des dizaines de jeunes sont arrivés aux urgences suite à une trop grande consommation de drogue, dont deux sont malheureusement décédés. Théoriquement, tous les responsables impliqués avaient pris des mesures afin d’éviter de tels événements. Confirmant ces « événements regrettables » , les organisateurs du Saga ont souligné que les ambulances déployées sur place avaient rapidement réagi. « Le Festival Saga s’oppose fermement à la consommation de substances illégales et applique une politique de tolérance zéro à la possession de drogue et à tout comportement de ce genre » ont déclaré les organisateurs de l’événement à l’issue de la première soirée, vendredi, lorsque déjà plusieurs participants se retrouvaient en réanimation. « A l’entrée du périmètre de l’événement, les équipes de sécurité contrôlent minutieusement chaque personne qui accède au festival », ont déclaré les organisateurs.
Alex Diaconescu, 08.06.2022, 12:52
Aux nuisances sonores subies par les habitants du quartier est venu s’ajouter un bilan tragique : des dizaines de jeunes sont arrivés aux urgences suite à une trop grande consommation de drogue, dont deux sont malheureusement décédés. Théoriquement, tous les responsables impliqués avaient pris des mesures afin d’éviter de tels événements. Confirmant ces « événements regrettables » , les organisateurs du Saga ont souligné que les ambulances déployées sur place avaient rapidement réagi. « Le Festival Saga s’oppose fermement à la consommation de substances illégales et applique une politique de tolérance zéro à la possession de drogue et à tout comportement de ce genre » ont déclaré les organisateurs de l’événement à l’issue de la première soirée, vendredi, lorsque déjà plusieurs participants se retrouvaient en réanimation. « A l’entrée du périmètre de l’événement, les équipes de sécurité contrôlent minutieusement chaque personne qui accède au festival », ont déclaré les organisateurs.
Plus facile à dire qu’à faire, puisque pas moins de 73 000 personnes ont passé le seuil du stade Arena nationala au cours du weekend dernier, comme l’affirme G4media.ro, qui ajoute que selon des sources policières, sur les 129 dossiers pénaux ouverts, 119 visent le trafic de drogue. Qui plus est, même un employé du personnel auxiliaire du festival a été arrêté pour possession de drogue, comme l’affirme Gandul.ro. D’ailleurs, dans Hotnews.ro, l’éditorialiste Eugen Istodor rappelle qu’à l’occasion des matchs de foot, malgré la sécurité renforcée, les fans réussissent toujours à introduire des pétards et des fumigènes, des objets interdits dans les stades. C’est donc sans surprise que la drogue s’est répandue dans le public lors d’un concert de musique électro.
Dans la section VIP du festival, plusieurs spectateurs sniffaient de la cocaïne sous le nez des forces de l’ordre, selon les sources de Gândul. Les journalistes de cette publication affirment que les trois jours de festival se sont avéré une immense opportunité pour les dealers, venus des quatre coins du pays et même de l’étranger. Tout était disponible : de la cocaïne aux substances psychoactives dites « ethnobotaniques » en Roumanie. Une occasion en or pour les trafiquants, qui en profité pour doubler les prix : 200 euros le gramme de cocaïne, 20 euros la pilule d’ecstasy et un peu plus de 15 euros le joint de canabis, lit-on dans Gandul. Au total 24 jeunes sont arrivés aux urgences de deux hôpitaux bucarestois, selon le site Europalibera Romania, dont 2 ont été ressuscités avec succès. Ce n’a toutefois pas été le cas d’un jeune de 25 ans originaire de la République de Moldova qui est décédé dans la nuit de vendredi à samedi. Un autre décès samedi serait également dû à la consommation de drogue durant le festival. Des sources hospitalières citées par Europalibera affirment que pas moins de 12 substances, dont des stupéfiants, avaient été identifiées dans le cas d’un seul patient.
Ces événements tragiques ont même suscité la réaction du président Iohannis. Cité par Mediafax, il a déclaré que les organisateurs devraient être « un peu plus fermes » et qu’il fallait mettre l’accent sur l’éducation pour s’attaquer à la racine du mal.
Et c’est justement l’éducation qui était officiellement le point fort de l’édition de cette année du festival. L’Agence nationale antidrogue était présente à l’événement avec plusieurs points d’informations et des bénévoles qui ont distribué des dépliants expliquant les risques auxquels se confrontaient les consommateurs. Qui plus est, même pendant le festival, les responsables de l’Agence ont à plusieurs reprises exhorté les participants à ne pas mélanger l’ecstasy aux boissons énergisantes et à s’hydrater en cas de prise de substances illicites.
« Trop peu, trop tard », accuse le site Vice.com Roumanie, qui souligne l’inutilité de la campagne de l’Agence nationale antidrogue durant l’événement. Se contenter de présenter quelques dépliants encourageant les participants d’une immense rave à refuser toute substance psychotrope est une action purement formelle. Cette politique de la tolérance zéro, illustrée par plusieurs arrestations, ne suffit pas à endiguer la consommation de drogues. Selon le site Vice.com, la solution consisterait à adopter une pratique utilisée avec succès ailleurs en Europe à l’occasion de tels festivals. Il s’agirait d’instaurer sur place un périmètre de tolérance où les éventuels consommateurs pourraient vérifier le contenu des drogues qu’ils détiennent afin d’éviter d’absorber un mélange de substances extrêmement dangereux. Impossible en Roumanie, de mettre en place une telle solution, car ici même la consommation est punie par la loi.