Perspectives économiques et ajustements sociaux
Roxana Vasile, 30.03.2022, 11:36
Touchée deux ans durant par la
pandémie de Covid-19, l’économie roumaine avait des perspectives de
redressement, surtout après la décision des autorités de Bucarest de lever,
début mars, les restrictions sanitaires. Malheureusement, l’invasion russe de
l’Ukraine a provoqué de nouveaux problèmes à part ceux déjà existant, tels la
flambée des tarifs énergétiques et la majoration des prix. En visite à
Bucarest, le commissaire européen à l’Economie, Paolo Gentiloni, a invoqué l’impact
déjà visible sur le taux d’inflation, qui est monté en février à 6,2 % au sein
de l’UE et à 7,9 % en Roumanie.
Cette année, a affirmé le responsable de
Bruxelles, la Roumanie pourrait afficher une croissance économique supérieure à
4 %, que la guerre en Ukraine va malheureusement freiner. Or, dans le
contexte mondial où la guerre a succédé à la pandémie, l’Europe a besoin de
coordonner ses actions afin de lutter contre une nouvelle crise, et maintenir
la relance économique à travers les Plans de relance et de résilience. Même si
les plans ont été élaborés avant la guerre et qu’ils pourraient faire l’objet
de certains ajustements dans les limites des règlements communautaires en
vigueur, ils continuent d’être extrêmement importants, puisqu’ils représentent
des moteurs de croissance économique dans un contexte difficile, a fait savoir
le responsable européen.
La Roumanie pourrait se voir
attribuer via le PNRR une enveloppe de plus de 29 milliards d’euros. En ce
moment, le gouvernement de Bucarest prépare un paquet de mesures censées lui
permettre de mieux gérer les effets de la poussée inflationniste et du conflit
en Ukraine, afin de contrecarrer la hausse des prix de l’énergie et des
aliments, a indiqué le ministre roumain des Finances, Adrian Câciu. Et
lui d’ajouter que l’argent européen devrait permettre à la Roumanie de financer
la plupart de ses mesures, soit 70 à 80 % d’entre elles. Parmi elles, une
prévoit que le pays soutienne plus de 3,5 millions de Roumains à faibles
revenus. Ceux-ci pourraient donc se voir attribuer des tickets à utiliser dans
les magasins alimentaires.
Le PSD propose des coupons alimentaires de 50 euros
à offrir tous les deux mois aux familles avec enfants, aux personnes
handicapées ou aux retraités démunis pour l’achat de denrées alimentaires. Des
coupons de 30 euros pourraient être également donnés aux élèves issus des
familles pauvres pour leur permettre de s’acheter des fournitures scolaires,
des vêtements ou des aliments. Le PNL, lui, soutient l’idée de l’aide pour des
aliments de base et a même proposé de doubler la valeur de certains coupons. (Trad. Ioana Stancescu)