Un plan européen pour les réfugiés
Roxana Vasile, 29.03.2022, 11:23
Réunis lundi en Conseil extraordinaire à Bruxelles, les
ministres de l’Intérieur de l’UE ont approuvé un plan pour une meilleure coordination
de la gestion des réfugiés ukrainiens. Etalé sur 10 points, le plan prévoit la
création immédiate d’une plate-forme pour l’enregistrement temporaire des
personnes qui arrivent dans l’UE, de centres de transport pour les réfugiés, d’une
carte des structures d’accueil dans les Etats-membres et d’une liste des
nécessités à couvrir dans chaque pays. Parallèlement, sur toile de fond du risque
élevé de traite de personnes, l’UE a lancé la plate-forme européenne pluridisciplinaire
contre les menaces du crime organisé, alors qu’Europol offre son aide aux autorités
des Etats-membres pour lutter contre ce phénomène.
Selon la commissaire européenne aux Affaires intérieures,
Ylva Johansson, jusqu’ici, environ 3 millions 800 mille personnes, notamment
des femmes, des enfants et des personnes âgées, ont fui l’offensive russe en
Ukraine. Après un pic de 200 000 personnes, le nombre des arrivées quotidiennes
de réfugiés sur le territoire de l’UE a diminué à quelque 40 000. La plupart
des gens fuyant la guerre se rendent en Pologne, suivie par l’Autriche et la
République tchèque. C’est pourquoi, la commissaire estime qu’il faudrait encourager
les réfugiés à opter pour d’autres pays européens aussi. Pour l’instant il n’y
a pas de quotas de répartition des réfugiés et les discussions entre les différents
Etats-membres sur les manières d’atténuer la charge des pays sis aux frontières
de l’Ukraine, y compris des non-membres de l’UE, ne sont fondées que sur le
bénévolat. Déjà, la France, l’Allemagne, l’Autriche et les Pays-Bas ont montré
leur disponibilité d’accueillir environ 15 000 réfugiés se trouvant
actuellement en République de Moldova, un petit pays plutôt pauvre, actuellement
débordé par l’afflux d’Ukrainiens cherchant refuge.
Voisine de l’Ukraine, la Roumanie a accueilli elle aussi
près de 600 000 personnes, la plupart l’ayant transitée seulement avant de
gagner d’autres destinations d’Europe occidentale.
Bucarest a déjà mis en place plusieurs mesures pour venir
en aide aux réfugiés. Parmi elles, un décret d’urgence adopté lundi par le
Sénat roumain, qui vise à accorder du soutien et de l’assistance humanitaire
aux ressortissants étrangers venus d’Ukraine et se trouvant dans des situations
spéciales. C’est maintenant à la Chambre des députés de Bucarest de donner son
avis final sur cet acte normatif.
En attendant, les visites des commissaires européens en
Roumanie s’enchaînent. En début de cette semaine, ce fut le tour du commissaire
à l’Economie, Paolo Gentiloni, de s’entretenir avec les autorités roumaines sur
l’intégration des réfugiés sur le marché du travail, dans le système éducationnel
roumain, celui de la santé et celui de la sécurité sociale. De son côté, le président roumain, Klaus
Iohannis, a demandé au responsable européen de la flexibilité en ce qui
concerne les ressources communautaires financières que la Roumanie n’a pas utilisées
entre 2014 et 2020, pour pouvoir s’en servir maintenant afin de gérer cette crise
des réfugiés. D’ailleurs, la Commission européenne doit proposer un budget de
17 milliards d’euros à utiliser par les Etats membres qui reçoivent le plus de
réfugiés en provenance de l’Ukraine. (Trad. Valentina Beleavski)