Le plafonnement des prix de l’énergie, sur la table du Parlement
Compte tenu de la situation engendrée par l’augmentation des prix sur les marchés de l’électricité et du gaz au niveau international, à l’instar les autres États européens, les autorités roumaines cherchent des solutions afin de continuer à aider la population. Après d’intenses débats, l’ordonnance d’urgence réglementant ces prescriptions pour un an à partir du 1er avril a été approuvée vendredi par le gouvernement et le Parlement commencera à en débattre.
Daniela Budu, 21.03.2022, 12:49
La mesure s’appliquera à la fois aux consommateurs domestiques, sur la base de la consommation mensuelle moyenne d’énergie réalisée en 2021 et des prix finaux du gaz naturel, mais aussi aux consommateurs industriels. Selon le ministre de l’Energie, Virgil Popescu, huit millions de ménages bénéficieront des dispositions de cette ordonnance pour ce qui est de l’électricité, et tous les ménages branchés au gaz, quelle que soit leur consommation. Le PSD et le PNL, au pouvoir, assurent que les mesures adoptées par l’exécutif auront des effets positifs majeurs sur le pouvoir d’achat des Roumains et assureront la prédictibilité des coûts pour l’année prochaine. L’USR, d’opposition, considère toutefois que l’ordonnance bloque les investissements pour les deux secteurs.
Quant aux représentants de l’AUR, ils affirment que, par le biais des mesures approuvées, le gouvernement garantit des bénéfices très élevés aux entreprises du secteur de l’énergie, en les subventionnant par des fonds de l’État. Après être parvenus à un consensus sur la nouvelle réglementation relative aux prix de l’électricité et du gaz, les représentants de la coalition gouvernementale soutiennent, chacun, d’autres initiatives qui, selon eux, assurent l’augmentation des revenus des salariés, le renforcement de l’économie ou la réduction de la pression sur l’inflation. Le PNL propose de réduire les contributions à l’assurance maladie de 25 % à 20 %, comme mesure de hausse du salaire net.
Le leader du parti, Florin Cîţu, considère que c’est la seule mesure qui pourrait accroître les revenus nets de tous les salariés et qui ne représenterait pas un coût pour les entreprises. Selon lui, cela aurait un impact moindre que celui de la compensation des factures dans le secteur de l’énergie et explique d’où ces montants pourraient être pris. Florin Cîţu : « De là où nous prenons l’argent pour compenser les factures d’énergie, sauf que dans ce cas, il s’agit d’un avantage pour tous les Roumains, des montants qui seront, d’une part, investis dans l’économie, et il nous reste l’argent des bénéfices des entreprises. C’est une vingtaine de milliards de lei (environ 4 milliards d’euros) qui restent au budget de l’Etat. »
L’USR est favorable à cette mesure, mais les sociaux-démocrates ne considèrent pas la proposition comme soutenable pour le budget de l’État. Marcel Ciolacu, président du PSD : « Nous avons demandé au ministre des Finances de nous présenter l’impact budgétaire. De mon point de vue, compte tenu de l’intervention en matière d’énergie, je ne pense pas qu’elle soit durable. Ceux qui ont avancé cette proposition ont peut-être une formule magique. » En revanche, les sociaux-démocrates ont annoncé qu’ils souhaitaient une réglementation aussi rapide que possible du commerce des carburants et plaident pour des mesures relatives à l’assurance automobile. Cela entraînerait, selon eux, une diminution des coûts de transport et réduirait la pression sur l’inflation. (Trad. : Ligia)