L’Europe et sa dépendance du gaz russe
L’Occident a imposé d’innombrables sanctions lourdes à la Russie, suite à son invasion de l’Ukraine. Dans ce contexte, la situation des livraisons de gaz russe vers l’ouest demeure incertaine et elles pourraient être stoppées à tout moment en réponse justement à ces sanctions. Le gaz russe couvre quelque 40 % de la consommation de l’Europe, ce qui rend le Vieux continent toujours dépendant de cette source d’énergie. Les responsables de Bruxelles affirment que l’UE devrait renoncer à cette dépendance plus vite que prévu. « La dépendance de l’UE du gaz russe doit s’arrêter. Nous devons nous concentrer sur des sources énergétiques alternatives », a affirmé aussi le président roumain, Klaus Iohannis. Il a également dit que son pays avait besoin d’investissements dans des sources renouvelables et dans le nucléaire civil.
Mihai Pelin, 08.03.2022, 12:40
L’Occident a imposé d’innombrables sanctions lourdes à la Russie, suite à son invasion de l’Ukraine. Dans ce contexte, la situation des livraisons de gaz russe vers l’ouest demeure incertaine et elles pourraient être stoppées à tout moment en réponse justement à ces sanctions. Le gaz russe couvre quelque 40 % de la consommation de l’Europe, ce qui rend le Vieux continent toujours dépendant de cette source d’énergie. Les responsables de Bruxelles affirment que l’UE devrait renoncer à cette dépendance plus vite que prévu. « La dépendance de l’UE du gaz russe doit s’arrêter. Nous devons nous concentrer sur des sources énergétiques alternatives », a affirmé aussi le président roumain, Klaus Iohannis. Il a également dit que son pays avait besoin d’investissements dans des sources renouvelables et dans le nucléaire civil.
La Roumanie dépend du gaz russe à hauteur de 20 % de sa consommation totale et les autorités affirment qu’elles se préparent à gérer une coupure totale des importations de gaz russe. Son prix a atteint des niveaux record avec une majoration de 150 % par rapport à la semaine dernière. Les spécialistes s’attendent à ce que ce seuil soit également dépassé et à une véritable flambée des tarifs en avril, lorsque normalement tous les pays commencent à faire des stocks pour l’hiver prochain. C’est pourquoi il serait mieux que la Roumanie commence à remplir ses entrepôts au plus vite et à adopter des mesures pour accroître la production interne, explique Dumitru Chisăliţă, président de l’Association Energia Inteligentă : « Le 15 avril déterminera probablement une nouvelle évolution parce que ce sera le moment de constituer des réserves. Or, de ce point de vue, il faut prendre en compte une croissance de la demande, c’est-à-dire le fait que de nombreux Etats essaieront d’acheter du gaz. Les entreprises entreront en compétition, tout comme les pays, et alors cette majoration des prix sera spectaculaire », a expliqué Dumitru Chisăliţă.
Face à ces avertissements et au prix de plus en plus élevé du gaz, les autorités affirment disposer de plans d’action pour refaire les stocks et diversifier les voies d’approvisionnement. Il existe déjà des sources alternatives d’Azerbaïdjan, du Qatar ou de gaz liquéfié des Etats-Unis, par le biais d’un nouveau corridor de transport depuis les ports grecs, via la Bulgarie voisine. Ce qui plus est, la Roumanie est le deuxième producteur de gaz naturel d’Europe, affirme le ministre de l’Energie, Virgil Popescu : « Comme nous l’avons déjà affirmé, nous cherchons à diversifier les routes d’approvisionnement et les producteurs de gaz : gaz liquéfié, gaz azerbaïdjanais et d’autres sources – Etats-Unis, Qatar, Arabie Saoudite, Émirats Arabes Unis, donc nous sommes constamment en contact et croyez-moi, la Roumanie ne se confrontera pas à des problèmes en termes d’approvisionnement en gaz », a déclaré le responsable roumain.
Afin de rassurer les Roumains, le ministre de l’Agriculture, Adrian Chesnoiu, a affirmé que la Roumanie disposait de suffisamment de stocks d’aliments pour pouvoir dépasser toute crise. La déclaration du ministre intervient alors que le prix du blé est le plus élevé des 14 dernières années et que plusieurs Etats européens ont annoncé imposer des limites aux exportations de céréales, à cause justement de la crise en Ukraine.