Pas de crise alimentaire en Roumanie
Daniela Budu, 09.02.2022, 11:31
Après la crise sanitaire engendrée par a pandémie de Covid-19,
les spécialistes commencent à parler du risque d’une crise alimentaire, en
raison notamment de la flambée des prix et du manque de soutien pour les fermiers.
En Roumanie, les patronats et les syndicats assurent quand même que le pays ne
court pas le risque d’une telle crise. Le président de la Fédération nationale
des syndicats de l’industrie alimentaire, Dragoş Frumosu, explique pour Radio
Roumanie, que l’adoption de mesures visant à plafonner les prix alimentaires, une
idée véhiculée ces jours-ci à Bucarest, ne ferait que mettre en danger l’approvisionnement
de la population et stimuler une fausse croissance des prix.
Dragoş Frumosu : « A mon avis, une mesure censée
rationner certains aliments de base serait une grosse erreur, puisque,
premièrement, elle engendrerait beaucoup de panique et, deuxièmement, elle
déterminerait la population à acheter de grandes quantités d’aliments, ce qui
entraînerait un important gaspillage alimentaire. »
De leur côté, les producteurs alimentaires demandent de
la stabilité, de la prédictibilité et du soutien de la part des responsables,
pour pouvoir continuer leur activité, notamment dans le contexte de la récente
flambée des factures de l’électricité et du gaz et de la croissance des prix
des matières premières. Le ministre de l’Agriculture, Adrian Chesnoiu, exclut l’idée
de l’apparition d’une crise alimentaire en Roumanie, tout comme celle des
rations alimentaires. Il affirme que les autorités sont en train de chercher
des solutions à même de venir en aide aux citoyens et aux fermiers en égale
mesure.
Adrian Chesnoiu : « Nous examinons plusieurs
méthodes d’intervention afin de soutenir, d’une part, les producteurs, et d’autre
part, les citoyens. On est en train de discuter et de chercher des
solutions pour aider les Roumains à assurer leur panier alimentaire quotidien, nous
analysons aussi l’impact d’un plafonnement, mais nous explorons aussi les pistes
pour stabiliser et équilibrer les chaînes de distribution ».
A son tour, le chef de file des libéraux, Florin Cîţu,
affirme qu’un éventuel plafond pour les prix alimentaires entraînera la pauvreté,
car aucun producteur ne souhaitera investir dans une industrie dont les prix
sont plafonnés, du coup, la Roumanie n’empruntera pas cette voie. Les sociaux-démocrates,
partenaires des libéraux à la gouvernance, ne partagent pourtant pas cette
idée. Bien au contraire, ils proposent un plafonnement temporaire des prix des
aliments de base, sur le modèle des factures d’énergie. Le chef du PSD, Marcel
Ciolacu, précise toutefois que la décision finale sera prise par le Gouvernement,
après avoir consulté les producteurs et les commerçants.
Le débat sur l’éventualité d’une crise alimentaire en Roumanie
surgit dans le contexte où, l’UE est déjà en train de prendre des mesures
censées protéger les européens contre la pénurie alimentaire. Déjà à la fin de
l’année dernière, la Commission européenne a adopté le Plan visant à garantir
l’approvisionnement et la sécurité alimentaires de l’UE en temps de crise. Elle
a aussi annoncé la création d’un Mécanisme européen de préparation et de
réaction aux crises alimentaires. (Trad. Valentina Beleavski)