La Roumanie et la crise ukrainienne
Leyla Cheamil, 07.02.2022, 11:44
La
crise russo-ukrainienne a provoqué des tensions internationales. A l’heure où l’on
parle, Kiev et les grandes chancelleries occidentales essaient de coordonner
leurs efforts afin d’aboutir à une désescalade d’un potentiel conflit avec
Moscou. Pour sa part, la Russie continue à rejeter l’idée d’une invasion de l’Ukraine,
tout en massant ses troupes aux frontières ukrainiennes. Un geste qui a poussé
Washington a décidé d’envoyer un nouveau contingent de soldats dans les pays du
flanc oriental de l’Otan.
La Roumanie, pays membre de l’Alliance et voisin de l’Ukraine,
se dit fortement préoccupée par le risque d’une guerre proche de ses frontières.
Invité dans une émission télévisée, le chef de la diplomatie roumaine, Bogdan
Aurescu, a affirmé qu’en cas d’une
offensive russe en Ukraine, la réplique des alliés ne va pas tarder. « On est
déjà prêt à donner une réponse que la Fédération de Russie a intérêt à éviter.
Il s’agit d’une réponse fournie d’unepart, par l’Otan qui renforce son flanc oriental et de l’autre par l’UE
qui prépare un paquet robuste et substantiel de sanctions » a expliqué le
diplomate roumain. Il s’agit notamment des sanctions économiques à fort impact
financier et commercial et des sanctions individuelles contre différents
décideurs russes, a précisé Bogdan
Aurescu.
N’empêche, à l’heure où l’on parle, la Roumanie n’est pas en danger de
se voir impliquée dans un potentiel conflit militaire avec la Russie, a tenu à
rassurer le ministre roumain des Affaires Etrangères. Notre pays est protégé
par « une ombrelle de sécurité extrêmement puissante à même de lui
conférer toutes les garanties possibles de sécurité et de stabilité. Et je
pense à la protection offerte par son appartenance à l’Otan et au Partenariat
stratégique avec les Etats-Unis » a expliqué Bogdan Aurescu, tout en ajoutant
que les éléments du bouclier antimissile déployés sur la base de Deveselu, en
Roumanie, ne représentent aucune menace à l’adresse de Moscou.
En fait, la
Fédération de Russie a accusé à maintes reprises l’Otan d’avoir déployé sur son
flanc oriental, dans des pays comme la Roumanie, des éléments d’un bouclier à
caractère offensif pour pouvoir déployer des missiles de croisière Tomahawk. « Il
s’agit d’un système purement défensif, qui n’a aucun rapport avec la Fédération
de Russie, puisque sa mise en place et les différents types d’intercepteurs qui
y sont déployés visent les potentielles menaces balistiques qui viendraient du
Moyen Orient » a expliqué Bogdan Aurescu. Ce bouclier, a-t-il dit, ne peut
pas permettre la mise en place de missiles offensifs et les différents types d’intercepteurs
déployés ne peuvent pas être remplacés par unautre type de missiles.