A la recherche de variantes pour un gouvernement
A Bucarest, les jeux politiques pour la formation d’un
nouveau gouvernement reprennent à zéro pour la 3e fois ces dernières
semaines. Mardi, le 2e premier ministre désigné, le libéral Nicoale Ciuca, a
déposé son mandat. La décision a été prise par le Parti National Libéral (PNL),
vu qu’il n’a pas réussi à obtenir le soutien du Parlement pour un cabinet
minoritaire formé des membres du PNL et de l’Union Démocrate Magyare de Roumanie
(UDMR). Selon la procédure, le chef de l’Etat doit maintenant lancer de
nouvelles consultations avec les partis parlementaires et nommer par la suite
un autre potentiel premier ministre. Cette fois-ci, le chef de file des
libéraux, Florin Cîtu, affirme que le futur mandat de négociation sera plus
flexible et sera discuté avec toutes les forces démocratiques du Parlement,
afin de former une majorité à même de soutenir le cabinet à pleins pouvoirs.
Bogdan Matei, 03.11.2021, 11:08
A Bucarest, les jeux politiques pour la formation d’un
nouveau gouvernement reprennent à zéro pour la 3e fois ces dernières
semaines. Mardi, le 2e premier ministre désigné, le libéral Nicoale Ciuca, a
déposé son mandat. La décision a été prise par le Parti National Libéral (PNL),
vu qu’il n’a pas réussi à obtenir le soutien du Parlement pour un cabinet
minoritaire formé des membres du PNL et de l’Union Démocrate Magyare de Roumanie
(UDMR). Selon la procédure, le chef de l’Etat doit maintenant lancer de
nouvelles consultations avec les partis parlementaires et nommer par la suite
un autre potentiel premier ministre. Cette fois-ci, le chef de file des
libéraux, Florin Cîtu, affirme que le futur mandat de négociation sera plus
flexible et sera discuté avec toutes les forces démocratiques du Parlement,
afin de former une majorité à même de soutenir le cabinet à pleins pouvoirs.
Si son cabinet avait été investi, Nicolae Ciuca (54 ans)
serait devenu le premier militaire de carrière à diriger un gouvernement de la
Roumanie post-communiste. Sa nomination avait été faite dans un contexte où un
récent sondage de l’opinion publique confirmait que l’Armée et l’Eglise restent
les institutions auxquelles les Roumains font le plus de confiance en ce
moment. Plus précisément, 87 % des Roumains questionnés ont nommé l’Armée et
70 % – l’Eglise et 67 % ont désigné le Service roumain de renseignements
intérieurs et l’Académie Roumaine. Selon la même enquête, 40% des participants
estiment que les principales menaces à l’adresse du pays sont la corruption et
l’incompétence de la classe politique. C’est là, en bref, l’avis de la
population sur la situation politique actuelle.
En même temps, les médias roumains estiment qu’une
nouvelle coalition entre le PNL et le Parti Social- Démocrate (PSD) est de plus
en plus possible, du moins d’un point de vue arithmétique. Lors du scrutin
législatif de décembre dernier, le PSD a obtenu 157 mandats de sénateurs et
députés. Le PNL en a 134, l’Union Sauvez la Roumanie (USR) compte 80 mandats,
l’Alliance pour l’Union des Roumains (AUR), un parti ultra-nationaliste, a
47 députés et sénateur au sein du Législatif actuel et l’Union Démocrate
Magyare de Roumanie (UDMR) en a 30. Au moins 15 élus libéraux, fidèles à leur
ancien leader Ludovic Orban et mécontents de leur nouveau chef, Florin Cîtu,
ont quitté le groupe parlementaire du PNL. N’empêche, les libéraux et les
sociaux-démocrates pourraient avoir une majorité confortable au
Législatif. D’ailleurs, ces deux partis se sont déjà ralliés par le passé,
sous le nom d’Union sociale-libérale, réussissant à réunir deux tiers des voix
au scrutin de 2012.
Cet automne, la crise gouvernementale que la Roumanie est
en train de traverser n’est que le résultat de l’instabilité chronique sur la
scène politique de Bucarest, constatent les politologues. Depuis son adhésion à
l’UE, en 2007, la Roumanie a eu 10 premiers ministres, de gauche ou de droite,
certains de longue date, d’autres éphémères. S’y ajoutent 5 premiers ministres
par intérim qui ont géré les affaires courantes suite aux démissions ou aux
destitutions des titulaires. Qui plus est, cela fait des années déjà, que le
taux de confiance des citoyens face au Parlement tourne autour des 10%. Quant
au chef de l’Etat, Klaus Iohannis, son taux de confiance de la part de la
population est de seulement 14%, selon un récent sondage commandé par le PSD.
Les gens l’accusent notamment de ne pas exercer son rôle constitutionnel de
médiateur et, plus encore, d’être devenu
une partie du problème. Tout cela a encouragé l’Alliance pour Union des
Roumains à annoncer son intention de lancer les procédures pour faire suspendre
le chef de l’Etat de ses fonctions. Autant de problèmes urgents à résoudre en
ce moment sur la scène politique de Roumanie, en dehors de la crise sanitaire
sans précédent qu’elle traverse. (Trad. Valentina Beleavski)