Réactions à un incident particulièrement grave
« C’est une actions totalement inacceptable »,
déclarait dimanche le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, en apprenant
l’information stupéfiante que le Bélarus avait obligé un avion de la compagnie
aérienne Ryanair à se poser à Minsk. L’avion de ligne, opérant la liaison entre
Athènes et Vilnius, a été intercepté par un chasseur bélarusse, qui l’a
détourné vers Minsk, sous le prétexte d’une alerte à la bombe. Aucun dispositif
explosif n’a été dépisté à bord de l’appareil civil, la véritable raison du
détournement ayant été l’arrestation d’un opposant au régime politique du
président Aleksandr Loukachenko. Il s’agit de Roman Protasevici, un jeune homme
de 26 ans, ancien collaborateur de « Nexta », un média s’étant trouvé
au premier plan de la vague de contestations soulevée par la réélection, en
2020, de Loukachenko, au pouvoir depuis 1994. Roman Protasevici, que les
services de sécurité bélarusses avaient placé, l’année dernière, sur une liste
de « personnes impliquées dans des activités terroristes », a été
arrêté dimanche à la sortie de l’avion.
Eugen Coroianu, 24.05.2021, 18:59
« C’est une actions totalement inacceptable »,
déclarait dimanche le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, en apprenant
l’information stupéfiante que le Bélarus avait obligé un avion de la compagnie
aérienne Ryanair à se poser à Minsk. L’avion de ligne, opérant la liaison entre
Athènes et Vilnius, a été intercepté par un chasseur bélarusse, qui l’a
détourné vers Minsk, sous le prétexte d’une alerte à la bombe. Aucun dispositif
explosif n’a été dépisté à bord de l’appareil civil, la véritable raison du
détournement ayant été l’arrestation d’un opposant au régime politique du
président Aleksandr Loukachenko. Il s’agit de Roman Protasevici, un jeune homme
de 26 ans, ancien collaborateur de « Nexta », un média s’étant trouvé
au premier plan de la vague de contestations soulevée par la réélection, en
2020, de Loukachenko, au pouvoir depuis 1994. Roman Protasevici, que les
services de sécurité bélarusses avaient placé, l’année dernière, sur une liste
de « personnes impliquées dans des activités terroristes », a été
arrêté dimanche à la sortie de l’avion.
La commissaire européenne aux transports,
la Roumaine Adina Vălean, a parlé d’un incident sans précédent, qui ne restera
pas sans conséquences. Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a
fermement condamné le détournement du vol de Ryanair et demandé la libération
immédiate du journaliste. Il a souligné que « l’action choquante du régime
Loukachenko a mis en danger la vie de plus de 120 passagers, dont des citoyens
américains ». Antony Blinken a ajouté que Washington soutenait le peuple
bélarusse « dans son espoir d’un avenir libre, démocratique et prospère, ainsi
que dans son désir de voir le régime politique de Minsk respecter les droits de
l’homme et les libertés fondamentales ». A son tour, le Secrétaire général
de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a dénoncé « un
incident sérieux et dangereux, qui nécessite une enquête internationale ».
Le ministère roumain des affaires étrangères s’est dit profondément
inquiet de la « démarche inadmissible » des autorités bélarusses,
démarche qu’il a fermement condamnée. Bucarest qualifie l’incident de
particulièrement grave et annonce qu’il n’y avait pas de ressortissants roumain
à bord de l’avion de ligne détourné. Plusieurs gouvernements ont condamné le
Bélarus, dimanche: le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a qualifié l’incident
d’acte de terrorisme d’Etat et demandé des sanctions immédiates ; le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, a écrit sur les
réseaux sociaux que « le détournement par les autorités biélorusses d’un
vol de Ryanair est inacceptable. Une réponse ferme et unie des Européens est
indispensable. » ; pour le président lituanien
Gitanas Nauseda, il s’agit d’un « acte répugnant » de Minsk, la
Lituanie ayant décidé d’accorder le statut de réfugié à Roman Protasevici. Les
procureurs lituaniens ont ouvert une enquête pour détournement d’avion à des
fins terroristes et violation des traités internationaux en matière de
traitement des personnes. (Trad. Ileana Ţăroi)