Une affaire de grande corruption?
Ştefan Stoica, 06.01.2021, 12:20
Selon les procureurs anticorruption, M. Alexe
est soupçonné de prise de pots-de-vin et d’instigation à la dilapidation, au
cours des mois de mars et avril 2020,
lorsqu’il aurait demandé au directeur d’une usine sidérurgique de lui donner
une certaine quantité de produits de tôle, afin de s’acquitter de ses
attributions professionnelles. Il s’agissait de l’allocation gratuite de
certificats d’émissions de gaz à effet de serre à l’usine sidérurgique en
question et du contrôle des mesures prises par la même entreprise pour fermer
une décharge non-conforme. Les 22 tonnes de produits de tôle mentionnés, qui
auraient valu 103.000 lei (plus de 20.000 euros), auraient été livrés et reçus
en deux tranches, sur le site d’une société commerciale gérée par un membre de
la famille de l’ancien ministre, affirment les enquêteurs. Tout de suite après
que la DNA a demandé le feu vert pour déclencher la poursuite
pénale à son encontre, Costel Alexe a déclaré faire confiance à la justice et
souhaiter la finalisation de cette démarche. « Je n’ai pas demandé ni accepté,
durant toute mon activité publique, des biens, en enfreignant la loi. », se
défend l’homme politique libéral. Et lui d’ajouter qu’il n’allait pas parler
publiquement du déroulement de l’action judiciaire et qu’il avait l’intention d’étudier
les accusations dont il fait l’objet, et de coopérer en toute transparence avec les
organes judiciaires.
Le Parti national libéral, principale composante du gouvernement de coalition installé à Bucarest à la fin de l’année
dernière, traverse ainsi une période délicate, car M. Alexe est aussi le chef
de la filiale Iaşi du parti. Par ailleurs, à la différence de leurs adversaires
sociaux-démocrates, les libéraux ne se sont pas exposés à la critique publique
en bloquant au Parlement ou par d’autres voies les enquêtes ouvertes contre des
leurs. Le plus important dans toute cette histoire c’est que la DNA donne des
signes de vie, après la période de léthargie dans laquelle elle avait plongé
après la destitution de sa patronne, Laura Codruţa Koveşi, devenue entre temps le
premier procureur en chef européen. Rappelons que la révocation de Mme Kövesi,
en juillet 2018, par le président Iohannis sur une décision de la Cour
constitutionnelle, a été jugée abusive par la Cour européenne des droits de l’homme.
(Trad. :Ileana Ţăroi)