Quels sont les secteurs de l’économie roumaine les plus touchés par la pandémie?
La Covid-19 a touché notamment l’industrie roumaine du tourisme et de la restauration, agenouillé les compagnies aériennes roumaines et provoqué une baisse importante des immatriculations de voitures neuves et d’occasion en Roumanie. Et pourtant, les économistes améliorent leurs estimations initiales sur le recul économique du pays.
Florin Orban, 10.08.2020, 00:42
La Covid-19 a touché notamment l’industrie roumaine du tourisme et de la restauration, agenouillé les compagnies aériennes roumaines et provoqué une baisse importante des immatriculations de voitures neuves et d’occasion en Roumanie. Et pourtant, les économistes améliorent leurs estimations initiales sur le recul économique du pays.
La crise de l’industrie roumaine de l’hôtellerie et de la restauration se poursuit. Entre temps les autorités refusent tout simplement d’envisager une possible réouverture des restaurants avant que le nombre des nouveaux cas d’infection ne commence à baisser sérieusement, a déclaré le président de l’organisation patronale des hôtels et restaurants de Roumanie, Daniel Mischie, à l’issue d’un entretien avec le premier ministre roumain Ludovic Orban. M Mischie affirme que conformément à l’expérience européenne, il n’y a aucun rapport entre le nombre d’infections et le fonctionnement des terrasses. Il a précisé que dans le cadre des pourparlers avec le premier ministre, aucun seuil d’infections n’a été établi en dessous duquel la réouverture des restaurants serait autorisée. Le président de l’association des professionnels de l’hôtellerie et de la restauration a déclaré que toute l’industrie est en train de franchir une certaine limite, au-delà de laquelle nombre de restaurants seront définitivement fermés.
Entre temps, le ministère des Finances pourrait garantir des prêts de 600 millions de lei, soit près de 130 millions d’euros, pour les compagnies aériennes roumaines Tarom et Blue Air. Les deux compagnies – l’une nationale, d’Etat, et l’autre privée, low-cost -, ont été fortement touchées par la pandémie. Selon un projet de décret d’urgence publié par le ministère des Transports, de l’Infrastructure et des Communications, Tarom et Blue Air devraient présenter des analyses financières réalisées par des sociétés d’audit indépendantes et calculer ainsi les manques à gagner que les mesures anti-pandémie ont produit aux deux sociétés. Pour ce qui est la compagnie Blue Air, qui est une entreprise privée, le projet de décret d’urgence interdit aux actionnaires de recevoir des dividendes et à la compagnie de rembourser des prêts aux actionnaires avant le remboursement intégral du crédit garanti par l’Etat. Le document envisage aussi de suspendre pour une période de 6 mois à compter de la date d’octroi de l’aide d’Etat le droit des créanciers des deux compagnies de demander l’ouverture de la procédure d’insolvabilité. Le ministère des Transports souligne pourtant que l’octroi de l’aide d’Etat pour les deux transporteurs aériens se fera uniquement après l’avis favorable de la Commission européenne.
Plus de 14 mille véhicules neufs ont été immatriculés en Roumanie au mois de juillet dernier, en baisse de 44% par rapport à juillet 2019, selon une analyse préliminaire des immatriculations publiée par l’Association des producteurs et des importateurs d’automobiles de Roumanie. Côté véhicules d’occasion immatriculés, ils sont inférieurs de 25% à la période similaire de l’année dernière. Bref, les 7 premiers mois de l’année, les immatriculations de voitures neuves ont baissé de 34% et celles de voitures d’occasion de 18%.
Une analyse du groupe bancaire autrichien Erste améliore les prévisions économiques. L’économie roumaine devrait enregistrer un déclin de 10,8% durant le deuxième trimestre de l’année 2020 par rapport aux trois mois précédents, face à une baisse de 15,2% prévue auparavant. Parmi les éléments envisagés, l’agence de presse Agerpres souligne qu’au mois de juin, les ventes de détail ont augmenté de 6,3% par rapport au mois précédent et de 0,9% par rapport à la période similaire de 2019. Le premier mois d’été a apporté un redressement solide des ventes de produits non-alimentaires qui ont augmenté de 8,1% et des ventes de carburants, de 16,4%, suite à la levée de la plupart des restrictions.