Les députés européens demandent le rétablissement de la libre circulation
Il est nécessaire de rouvrir les frontières, bien que la pandémie ne soit pas finie, affirment les députés européens, dans une résolution adoptée à une large majorité, vendredi dernier. Un retour rapide et coordonné à un espace Schengen parfaitement fonctionnel est crucial pour garantir la libre circulation, une des principales réalisations de l’intégration européenne, ainsi que pour assurer le redressement économique de l’UE après la pandémie, est-il dit dans le document mentionné.
Corina Cristea, 22.06.2020, 13:59
Il est nécessaire de rouvrir les frontières, bien que la pandémie ne soit pas finie, affirment les députés européens, dans une résolution adoptée à une large majorité, vendredi dernier. Un retour rapide et coordonné à un espace Schengen parfaitement fonctionnel est crucial pour garantir la libre circulation, une des principales réalisations de l’intégration européenne, ainsi que pour assurer le redressement économique de l’UE après la pandémie, est-il dit dans le document mentionné.
Les députés européens rejettent également toute action bilatérale non coordonnée parmi les 27 et mettent en exergue le principe de non-discrimination pour la réouverture des frontières. Ils demandent en même temps la mise en débat d’urgence d’un plan de redressement de l’espace Schengen, qui contienne aussi des mesures pour faire face à des situations inattendues en cas d’une deuxième vague de la pandémie. La démarche des élus communautaires a lieu dans un contexte de suppression des contrôles et des restrictions de voyager appliqués aux frontières intérieures, afin de combattre la pandémie de COVID-19.
Même si cette suppression croissante est une bonne nouvelle en soi, sa mise en œuvre laisse beaucoup à désirer, considèrent les parlementaires européens. Selon eux, en l’absence d’un espace Schengen de libre circulation parfaitement fonctionnel, la voie vers le redressement est privée d’un élément essentiel, sachant que la confiance mutuelle et la solidarité sont des valeurs centrales de l’Union européenne. Pour Bucarest, Sofia et Zagreb, l’enjeu de cette résolution du Parlement européen est d’autant plus important que les eurodéputés demandent au Conseil de l’UE et aux Etats membres de prendre les mesures nécessaires pour faire entrer la Roumanie, la Bulgarie et la Croatie dans l’espace de libre circulation.
Leur appel s’ajoute à celui similaire de la Commission pour les libertés civiles, la justice et les affaires intérieures du Parlement européen et à la déclaration de la commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson. Celle-ci avait récemment proposé que les trois pays mentionnés adhèrent à l’espace Schengen, comme mesure de mise à jour et de consolidation de l’espace de libre circulation. La Roumanie et la Bulgarie, qui aspirent depuis longtemps à ce statut, auraient dû intégrer l’espace Schengen en mars 2011. Le Parlement européen y avait donné son feu vert il y a longtemps déjà, une position réaffirmée maintes fois au plus haut niveau de la Commission européenne et du Parlement européen.
L’admission effective a toutefois été bloquée par des Etats, tels les Pays-Bas, qui ont lié l’entrée de la Roumanie au Mécanisme de coopération et de vérification, bien qu’elle ait rempli les critères de l’acquis Schengen. Quant à la Croatie, le plus jeune membre de l’UE, son admission dans Schengen a reçu le feu vert de la Commission en octobre dernier. La décision finale a besoin du vote unanime des 27 au Conseil Justice et Affaires intérieures.(Trad. : Ileana Ţăroi)