Relâchement et bonus de risque
Le bilan des près de quatre mois écoulés depuis la confirmation du premier malade de Covid 19 en Roumanie fait état de 23 mille infections au nouveau coronavirus et de plus de 1450 décès. Tout cela pour une population totale de quelque 18 millions de personnes. Le nombre des nouveaux cas était bien à la baisse en début juin, et les spécialistes, les autorités et le grand public comptaient sur une dizaine de nouveaux cas d’infection chaque jour, avant que la transmission intracommunautaire ne finisse, permettant un retour à la normalité. Depuis une semaine déjà, l’évolution est de nouveau à la hausse, avec 200, voire 300 nouvelles infections dépistées chaque jour.
Adina Olaru, 18.06.2020, 00:01
Le bilan des près de quatre mois écoulés depuis la confirmation du premier malade de Covid 19 en Roumanie fait état de 23 mille infections au nouveau coronavirus et de plus de 1450 décès. Tout cela pour une population totale de quelque 18 millions de personnes. Le nombre des nouveaux cas était bien à la baisse en début juin, et les spécialistes, les autorités et le grand public comptaient sur une dizaine de nouveaux cas d’infection chaque jour, avant que la transmission intracommunautaire ne finisse, permettant un retour à la normalité. Depuis une semaine déjà, l’évolution est de nouveau à la hausse, avec 200, voire 300 nouvelles infections dépistées chaque jour.
Cette progression intervient après plusieurs mesures de relâchement et elle n’est pas du tout une suprise pour les autorités de Bucarest, a déclaré à la radio publique roumaine, le ministre de la Santé, Nelu Tătaru : « A l’heure où l’on parle, trois phases de relâchement se sont succédé en Roumanie, au cours desquelles, nous nous attendions justement à ce que le nombre des cas augmente progressivement, pas exponentiellement. Et c’est ce qu’il se passe actuellement, grâce aussi aux ordres ministériels instituant des normes de fonctionnement et de déroulement de certaines activités. Si on respecte ces normes, on peut compter sur une évolution favorable, malgré une légère hausse du nombre de nouveaux cas et on peut envisager d’autres mesures de relâchement pour le 1er juillet. », a affirmé Nelu Tataru.
Pour le personnel du secteur sanitaire, un relâchement dans la lutte contre la Covid 19 est hors de question. Certains se déclarent déçus au terme de plusieurs semaines d’efforts soutenus. Les syndicats du secteur déplorent d’ailleurs la manière inéquitable d’accorder les bonus et les compensations pour le haut risque d’infection. Il s’agit de montants que le gouvernement de Bucarest peut couvrir par des fonds européens. C’est en effet une rétribution supplémentaire de quelque 500 euros par mois que le gouvernement a décidé d’accorder en début de pandémie aux salariés des hôpitaux qui soignent des malades de Covid 19.
« Les attentes des salariés ont été élevées, suite aux déclarations publiques du ministre de la santé qui a affirmé que tous les salariés des hôpitaux en charge des cas d’infection au coronavirus bénéficieraient de ces montants. », ont affirmé les syndicalistes de la Sante. Pourtant ils soulignent que « le bonus a été versé uniquement aux personnels qui ont transporté et soigné directement les malades de Covid 19 et non pas à tous ceux qui ont travaillé beaucoup plus en cette période ».
Afin d’éviter les manières différentes d’interpréter les décisions gouvernementales et de prévenir toute iniquité, la Chambre des Députés de Bucarest, en tant que chambre décisionnelle, a adopté ce mercredi un projet de loi qui prolonge la période d’octroi de ce bonus aussi à l’état d’alerte et non plus uniquement à l’état d’urgence. Le texte législatif nomme explicitement les catégories de salariés qui peuvent bénéficier de cet argent. Il s’agit du personnel spécialisé et auxiliaire de toutes les structures sanitaires, y compris les ambulanciers et les salariés impliqués directement dans le transport, le diagnostic, l’évaluation et le traitement des personnes malades ou susceptibles d’être infectées au nouveau coronavirus.