Un accord européen pour gérer la crise actuelle
Les ministres des Finances de la zone euro sont convenus, au bout de discussions marathon, d’un plan de soutien de 500 milliards d’euros à l’intention des pays européens les plus touchés par la pandémie actuelle. Concrètement, la Banque européenne d’investissement (BEI) va accroître de 200 milliards d’euros les prêts aux PMEs, le Mécanisme Européen de Stabilité va mettre à disposition des gouvernements 240 milliards d’euros de crédits à bas coût et 100 milliards d’euros financeraient un programme de subventions afin que les entreprises réduisent les heures de travail mais ne suppriment pas d’emplois.
Daniela Budu, 10.04.2020, 00:20
Les ministres des Finances de la zone euro sont convenus, au bout de discussions marathon, d’un plan de soutien de 500 milliards d’euros à l’intention des pays européens les plus touchés par la pandémie actuelle. Concrètement, la Banque européenne d’investissement (BEI) va accroître de 200 milliards d’euros les prêts aux PMEs, le Mécanisme Européen de Stabilité va mettre à disposition des gouvernements 240 milliards d’euros de crédits à bas coût et 100 milliards d’euros financeraient un programme de subventions afin que les entreprises réduisent les heures de travail mais ne suppriment pas d’emplois.
Le président de l’Eurogroupe, Mario Centeno, a annoncé que l’accord convenu « comporte des propositions courageuses et ambitieuses, inconcevables il y a quelques semaines. On se souvient tous de la réponse à la crise financière de cette dernière décennie quand l’Europe a fait peu et trop tard. Cette fois-ci, la situation est différente » a précisé Centeno. Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, a apprécié l’accord comme étant « le plus important projet économique de l’histoire de l’UE ».
A l’issue de « longues, longues discussions », les 27 sont parvenus « à trouver un consensus prévoyant une réponse forte » à cette crise sans précédent « qui paralyse le continent et met à genoux de nombreuses économies », a déclaré à son tour le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz. Il a passé en revue les principales mesures à adopter, à savoir « un fort appui accordé aux entreprises », « un soutien clair à l’intention des salariés » censé permettre le financement des mesures de chômage partiel et un coup de main « aux pays qui en ont besoin » à travers le Mécanisme Européen de Stabilité. L’accord de Bruxelles se veut « un excellent message adressé aux citoyens européens pour leur dire que les Etats agissent ensemble et que l’UE fonctionne », a encore précisé le responsable allemand.
Menées en ligne, les discussions ont opposé le Nord au Sud, plus fragilisé économiquement parlant. Sévèrement touchées par la pandémie, l’Italie et l’Espagne ont réclamé avoir accès à des financements qu’elles puissent utiliser selon leur propre volonté, tandis que les Néerlandais insistaient sur des conditions strictes. Finalement, les ministres sont parvenus à un compromis et ont décidé que les prêts soient accordés seulement en rapport avec le coronavirus. Les chefs européens des Finances ont rejeté la demande formulée par la France et l’Italie de mettre ne place un « fonds » de relance qui puisse être financé par de la dette commune, sous la forme d’euro-obligations parfois appelées « coronabonds » ou « eurobonds ».
Rappelons-le, la première série de négociations des ministres européens des Finances a échoué. Les 27 ne se sont pas mis d’accord sur les conditions de base à remplir par les Etats membres de la zone euro pour accéder à des lignes de crédit du fonds de sauvetage européen. La chancelière allemande, Angela Merkel, et le premier ministre italien, Giuseppe Conte, ont insisté sur l’importance d’une réaction unanime du bloc communautaire.