Management militaire pour deux hôpitaux roumains
Leyla Cheamil, 09.04.2020, 12:37
Récemment,
l’hôpital départemental des urgences de Deva (ouest) est devenu un foyer de
coronavirus. La crise sanitaire ayant été mal gérée par sa direction, les
autorités de Bucarest ont décidé de nommer un médecin militaire à la tête de l’institution,
pour s’assurer que tout fonctionnera dans les meilleures conditions. En fait, l’ancienne
direction de l’hôpital de Deva avait démissionné pour ne pas avoir pu faire face
à la situation engendrée par les infections au coronavirus, a constaté le
ministre de la Santé, Nelu Tataru, après une visite sur place. Il a précisé que
la situation du personnel médical et auxiliaire serait examinée et qu’il
fallait aussi décider de la manière de retour au travail pour les employés de l’hôpital
se trouvant en confinement.
Nelu Tataru
: « En ce moment, à l’hôpital de Deva, il n’y a pas de circuits. Et s’il y
en a, ils ne sont pas respectés. Il faut voir quelle est la situation du
personnel en confinement, une décision que chacun a prise à son gré, car il n’y
a pas eu d’enquête épidémiologique menée par la Direction de santé publique. Nous
allons tester l’ensemble du personnel médical. Les personnes valides
reprendront l’activité médicale, dans la mesure où elles l’accepteront, mais
dans un régime de semi-institutionnalisation. Ceux qui travailleront à cet
hôpital passeront la nuit dans des hôtels et reviendront au travail le matin. Le
matériel sanitaire, les équipements et les médicaments ne font pas défaut. L’hôpital
aura une direction militaire uniquement tant cela s’avère nécessaire. »
Le ministre
de la Santé estime que d’ici 3-4 semaines, il sera possible de revenir à un
management civil à Deva.
Cette situation
n’est pas singulière en Roumanie. En fait, c’est le second cas, après celui de
Suceava (nord-est), dont l’hôpital départemental a été temporairement militarisé
la semaine dernière. Là encore, les cas d’infection au nouveau coronavirus parmi
les médecins et les patients s’étaient multipliés de manière alarmante, tout comme
le nombre des décès causés par le COVID-19.
« Les
enquêtes épidémiologiques en déroulement ont été interrompues et, à ce moment-là,
il y a eu une la transmission communautaire et agressive du virus. Une fois que
l’institution s’est procurée des équipements de protection et que le confinement
a été imposé, ces foyers devraient diminuer », a expliqué le ministre de la
Santé. Rappelons aussi que la ville de Suceava et 8 localités avoisinantes ont
été placées en quarantaine fin mars, tant la situation y était grave.
Par
ailleurs, l’hôpital militaire de Focşani (est) a repris son activité, après
avoir été fermé fin mars, vu que des dizaines de personnes y avaient été testées
positives au coronavirus. Quelques sections seulement y fonctionnent à présent,
mais selon le résultat des tests, l’hôpital pourrait reprendre son activité
normale vers la fin de la semaine en cours.
Selon la
Direction médicale du ministère de la Défense nationale, les circuits
fonctionnels élaborés par les épidémiologistes y ont été refaits, plusieurs désinfections
à fond ont été effectuées ces derniers jours, si bien que l’hôpital de Focsani
peut à nouveau recevoir des patients. (Trad. Valentina Beleavski)