Nouvel ajournement du Brexit.
Situation inédite dans l’histoire de l’UE qui à travers le temps a progressé de six à 28 membres, le Brexit s’avère plus difficile à gérer que les vagues successives d’élargissement. Depuis trois ans déjà, le divorce entre le Royaume Uni et l’Union européenne ne fait que paralyser la scène politique à Londres, gêner les responsables de Bruxelles et semer l’inquiétude et la confusion partout. Ce fut le 23 juin 2016 qu’environ 17,4 millions de britanniques, sur une population de plus de 66 millions ont voté en faveur du Brexit. Ils comptaient pour moins de 52% de ceux qui se sont présentés aux urnes.
Bogdan Matei, 29.10.2019, 13:52
La carte du Royaume Uni a prix des couleurs illustrant un clivage majeur. L’Ecosse, l’Irlande du Nord et la métropole londonienne souhaitent rester à l’intérieur de l’UE, alors que les grandes villes industrielles anglaises, les régions rurales et le Pays de Galles souhaitent la quitter. Le premier ministre conservateur de l’époque, David Cameron, membre du camp « remain », mais aussi celui qui a organisé ce référendum démissionne. Il est remplacé par Theresa May, politicienne eurosceptique qui a voté pourtant contre le Brexit. Après avoir essayé, sans succès, à naviguer entre les exigences de Bruxelles et les attentes des Britanniques, elle a passé le relais à l’anti-européen Boris Johnson, un politicien qui, disent les analystes, devient de plus en plus incohérent et tombe dans les sondages.
Plutôt « mort au fond d’un fossé » que de reporter le Brexit, a-t-il affirmé. « Nous devons sortir de l’UE le 31 octobre, la date prévue pour le Brexit, a martelé Johnson avant que les Européens n’offre lundi, un nouveau report, le troisième, dans une tentative de ne pas permettre à Londres de partir sans un accord. La décision des ambassadeurs des Etats membres de reporter le divorce de trois mois a été rendue publique par le président du Conseil européen, Donald Tusk.
Selon la correspondante Radio Roumanie à Bruxelles, Tusk invoque l’idée d’une date butoir au 31 janvier, mais avec la possibilité que le Royaume-Uni quitte l’UE au 30 novembre ou au 31 décembre en cas de ratification de l’accord de sortie avant ces échéances. La France, pays le plus réticent à un report long, a donné son accord à cette nouvelle prolongation mais avec des conditions. Du coup, l’accord du retrait n’est pas négociable. Le Royaume Uni se voit contraint à respecter un code de conduite et à permettre aux Etats membres de discuter sur les différents aspects qui les préoccupent, tels le budget européen ou encore le réchauffement climatique. Deuxième condition est que Londres désigne un commissaire européen si le nouvel Exécutif est mis en place avant le retrait britannique. Bruxelles a tenu à rappeler au Royaume Uni qu’il a toujours le droit de révoquer le Brexit.
Selon les normes européennes en vigueur, Donald Tusk attend à présent le oui de Johnson pour pouvoir déclencher la procédure écrite. Pour sa part, le chef du Parlement européen, David Sassoli, affirme que le report permettra à Londres de se décider sur ce qu’elle veut.