La Journée de l’Armée roumaine
Bogdan Matei, 25.10.2019, 12:55
Le 25 octobre 1944, pendant la
Seconde Guerre mondiale, l’Armée roumaine prenait le contrôle de la ville de
Carei et libérait le dernier morceau de terre roumaine de sous l’occupation hongroise,
dans le nord de la Transylvanie. A en croire les historiens, un tel moment
aurait pu intervenir encore plus tôt si les officiers de l’époque n’avaient
préféré laisser leurs troupes souffler un peu avant l’assaut final, de sorte
que la victoire de Carei coïncide avec l’anniversaire du roi Michel I, chef des
Armées. Trois ans plus tard, au moment où le pays était sous occupation
soviétique et avait à sa tête un gouvernement communiste fantoche, le roi est
forcé à abdiquer pour s’exiler en Occident, d’où il n’allait revenir qu’après
la révolution de 1989. N’empêche. La date du 25 octobre est restée aussi bien dans
le calendrier que dans la conscience publique comme la Journée de l’Armée
roumaine. Contraints de vivre une cinquantaine d’années sous les communistes,
les Roumains n’ont pu montrer leur vocation occidentale qu’au début des années
2000, à la fin de la transition post-communiste. Ce fut à ce moment-là, plus précisément
en mars 2004, que la Roumanie a adhéré à l’OTAN, lors de la plus grande vague
d’élargissement de l’Alliance à l’Est. Ce point culminant a été la fin d’un
trajet sur lequel Bucarest s’était inscrit en octobre 1990, quand il avait
entamé des relations diplomatiques avec l’OTAN, avant de formuler, trois ans
plus tard, une demande d’admission au sein de cette structure.
Bien que placées souvent sur des
positions divergentes, la classe politique roumaine et l’ensemble de l’opinion
publique sont arrivés, à l’époque, à un consensus. De droite ou de gauche, au
pouvoir ou en opposition, tous les partis parlementaires de la Roumanie des
années 2000 ont soutenu à l’unisson l’adhésion européenne et euro-atlantique du
pays, seul moyen lui garantissant la prospérité et la sécurité. Il convient de
rappeler qu’à l’époque, la Roumanie avait à sa tête Ion Iliescu, accusé souvent
de russophilie. L’importance géostratégique, le potentiel militaire
significatif et l’occidentalisation de l’opinion publique ont incliné la
balance en faveur de l’intégration atlantique de la Roumanie. En plus, tous ces
arguments mis à part, Bucarest bénéficiait également d’un partenariat
stratégique privilégié avec Washington.
A l’heure où l’on parle, la Roumanie a accepté la mise
en place sur son territoire de bases militaires américaines et de systèmes du
bouclier anti-missile américain. En plus, les soldats roumains participent
fréquemment, aux côtés de leurs confrères américains, à des manœuvres
militaires internationales. Presqu’un
millier de soldats roumains sont déployés en ce moment sur les principaux
théâtres d’opérations. Par le passé, leur nombre a été encore plus
significatif, approchant les 2500. Parmi eux, une trentaine ont perdu la vie et
180 ont souffert des blessures lors de missions déroulées sous l’égide de
l’OTAN. (Trad. : Ioana Stăncescu)