Poursuite des négociations sur le nouveau gouvernement
La destitution, le 10 octobre dernier, du cabinet social-démocrate de Viorica Dăncilă s’est avérée être chose facile. Tel n’est pas le cas de la mission du premier ministre désigné, le libéral Ludovic Orban, de convaincre ses partenaires d’opposition de soutenir la nouvelle équipe gouvernementale et le programme qu’il souhaite mettre en pratique. La raison en est, du moins pour l’instant, que l’on ne sait pas trop sur les personnes qui seront proposées pour les postes de ministres ni sur les mesures qu’ils envisagent de prendre.
Roxana Vasile, 23.10.2019, 12:57
La destitution, le 10 octobre dernier, du cabinet social-démocrate de Viorica Dăncilă s’est avérée être chose facile. Tel n’est pas le cas de la mission du premier ministre désigné, le libéral Ludovic Orban, de convaincre ses partenaires d’opposition de soutenir la nouvelle équipe gouvernementale et le programme qu’il souhaite mettre en pratique. La raison en est, du moins pour l’instant, que l’on ne sait pas trop sur les personnes qui seront proposées pour les postes de ministres ni sur les mesures qu’ils envisagent de prendre.
La destitution par motion de censure du gouvernement dirigé par Viorica Dăncilă, devenu minoritaire après que l’Alliance des libéraux et des démocrates eut décidé, l’été dernier, de quitter la coalition au pouvoir, a été placée sous le slogan « Tous contre un ». A présent, les formations politiques qui y ont apporté leur pierre semblent marchander les votes. Comme le Parti national libéral, ouvertement soutenu par le président du pays, Klaus Iohannis, a été l’initiateur de la motion de censure, il s’est arrogé le droit de former tout seul le nouvel Exécutif. Pourtant, si 238 élus avaient dit « Oui » à la motion de censure, un simple calcul arithmétique démontre maintenant que le gouvernement a du mal à recueillir au moins 233 votes, soit le seuil minimal nécessaire à son investiture. Les formations politiques qui ont signé la motion ont dès le début posé des conditions ou ont fait savoir quelles attendaient voir les propositions de la nouvelle équipe gouvernementale.
Mercredi dernier, au bout de toute une série d’intenses négociations, Ludovic Orban s’est dit confiant dans les chances de réussite du cabinet qu’il allait soumettre au vote du Parlement. “Nous nous sommes mis d’accord sur la plupart des points. Avec presque chaque formation politique, nous avons convenu d’un cadre de collaboration, qui devrait se concrétiser par des ententes. Ces dernières devraient être validées ensuite par les directions du PNL et des autres partis. On est pratiquement sur la bonne voie. On a donc fait des pas en avant et j’ai grande confiance que nous allons parvenir à faire investir le nouveau gouvernement.”
Les propos des leaders politiques sont plus nuancés. Călin Popescu-Tăriceanu, chef de l’Alliance des libéraux et des démocrates, a déclaré être parvenu à un accord sur les sollicitations de son parti, dont le maintien du taux d’imposition, sans décrets d’urgence sur la Justice ou encore la poursuite des projets majeurs dans le domaine de l’infrastructure. Plutôt mécontent des discussions, le président du Parti du mouvement populaire, Eugen Tomac, affirme que sa formation n‘a pas pour l’instant tranché sur la question du vote. Pour sa part, Kelemen Hunor, leader de l’Union démocrate magyare de Roumanie, déclare qu’il y a de fortes chances pour que le nouveau cabinet soit validé, tout en précisant que sa formation politique souhaite la conclusion d’un accord prévoyant entre autres une enveloppe budgétaire de 6% pour l’Education et la tenue des élections locales en un seul tour de scrutin. Enfin, par la voix de son leader, Dan Barna, l’Union Sauvez la Roumanie a proposé aux libéraux un accord politique: “Evidemment, il ne s‘agit pas d’un chèque en blanc sur la composition du cabinet. Il faudra voir quelle sera concrètement cette composition. Personnellement, je trouve que l’on est très proche de ce soutien.”
Aux termes de la Constitution, à la fin de la semaine prochaine, Ludovic Orban devrait soumettre au vote du Parlement le nouvel Exécutif et le programme de gouvernance. (Trad.Mariana Tudose