Qui veut être président de la Roumanie?
L’élection présidentielle attire des personnages en tout genre, à commencer par les différents protagonistes de la scène politique, ceux qui estiment que c’est leur droit ou bien leur devoir d’entrer en lice pour la fonction suprême, jusqu’aux personnages excentriques – certains connus, d’autres quasi anonymes – à la recherche d’un peu plus de popularité. Le scrutin présidentiel de cette année n’y fait pas exception.
Ştefan Stoica, 25.09.2019, 13:07
L’élection présidentielle attire des personnages en tout genre, à commencer par les différents protagonistes de la scène politique, ceux qui estiment que c’est leur droit ou bien leur devoir d’entrer en lice pour la fonction suprême, jusqu’aux personnages excentriques – certains connus, d’autres quasi anonymes – à la recherche d’un peu plus de popularité. Le scrutin présidentiel de cette année n’y fait pas exception.
Qui plus est, certaines candidatures déposées ont été vraiment douteuses. Le Bureau Electoral Central en a déjà rejeté une partie, soupçonnant des irrégularités pour ce qui est de la collecte des signatures de soutien. La liste finale des candidatures admises sera présentée ce vendredi.
En attendant, on connaît déjà les candidats déjà validés et qui comptent le plus dans le calcul électoral. D’ailleurs, nous en avons déjà parlé.
Il s’agit premièrement du président en exercice, Klaus Iohannis, soutenu par le Parti National Libéral (PNL), le principal parti de l’opposition. Selon les calculs actuels, il aurait le plus de chances de s’adjuger un nouveau mandat. Bien vu à Washington, où il a fait deux visite au cours d’un seul mandat, apprécié aussi par Bruxelles, l’actuel chef de l’Etat roumain a été le principal obstacle devant ce qu’il a lui-même appelé « l’assaut du Parti Social-Démocrate (PSD) sur le système judiciaire », assaut traduit par la controversée réforme judiciaire que le principal parti au pouvoir a tenté d’imposer au cours de ces 3 années de gouvernance. Klaus Iohannis est donc soutenu par un parti fort, bien placé sur l’ensemble du pays, et il semble être un candidat difficile à dépasser.
Son principal rival est nulle autre que la cheffe du gouvernement et du PSD, Mme Viorica Dăncilă. D’ailleurs, Klaus Iohannis et Viorica Dăncilă ont déjà accaparé la scène et le discours politique de Roumanie, étant les protagonistes d’un conflit aux implications constitutionnelles, qui oppose la présidence et le gouvernement. Cela, surtout dans le contexte où le PSD vient de perdre la majorité au sein du Parlement, car abandonné par son partenaire junior, l’Alliance des libéraux et des démocrates (ALDE). Par ailleurs, Viorica Dăncilă a reçu un héritage difficile de la part de son mentor, l’ancien chef social-démocrate, Liviu Dragnea, actuellement en prison pour corruption : un gouvernement et un parti à la dérive. Néanmoins, il ne faut par sous-estimer la capacité de régénération de cette formation politique, mettent en garde les commentateurs. Le PSD est quand même le plus grand parti de Roumanie, ayant le plus grand nombre membres et de maires en exercice.
Un autre candidat aspire à une place au 2e tour du scrutin électoral et pour voler la vedette à Mme Dancila : Dan Barna, représentant de l’Alliance USR – PLUS, formée de l’Union Sauvez la Roumanie (USR) et de PLUS un parti récemment créé par l’ancien premier ministre Dacian Ciolos. Dan Barna dénonce haut et fort la passivité ou le manque de réaction de l’actuel président dans des moments qui auraient imposé une action immédiate. A son avis, ses deux principaux contre-candidats, Klaus Iohannis et Viorica Dăncilă, appartiennent à l’ancienne classe politique.
Un autre nom connu sur la liste des candidats à la présidentielle de novembre est celui de Theodor Paleologu – professeur des universités, essayiste, diplomate et membre du Parti du Mouvement Populaire (PMP) de l’ancien chef d’Etat Traian Basescu. A son tour, il lance des critiques dures à l’adresse du président en exercice.
Puis, un candidat indépendant fait surface : l’acteur Mircea Diaconu. Bien qu’il se déclare indépendant, il est soutenu par deux partis nés de la dissidence, Pro Romania, de l’ancien premier ministre social-démocrate Victor Ponta et l’ALDE, ancien partenaire au pouvoir du PSD.
Enfin, la minorité magyare propose elle aussi un candidat : Kelemen Hunor, chef de l’Union démocrate-magyare de Roumanie (UDMR).
Voici donc les noms les plus connus de la course présidentielle de cette année. Les autres on les connaîtra vendredi. Notons pour terminer que le premier tour du scrutin présidentiel est prévu le 10 novembre prochain, alors que le second aura lieu le 24 novembre. (Trad. Valentina Beleavski)