De nouveaux cas retentissants de corruption en Roumanie
Plusieurs cas de corruption à la Une des médias roumains ces jours-ci. Le président du Conseil départemental de Vaslui est mis en détention provisoire pour 30 jours après sous accusation dacceptation de pots-de-vin.
Corina Cristea, 25.09.2023, 12:48
A la Une des médias roumains
ces jours-ci – le cas de corruption concernant Dumitru Buzatu, un des leaders
sociaux-démocrates les plus anciens et les plus influents. Elu national pendant
une bonne vingtaine d’années, de 1992 à 2012, lorsqu’il fut élu pour la
première fois président du Conseil départemental de Vaslui (est), une des zones
les plus pauvres de Roumanie, Dumitru Buzatu s’enorgueillit d’une fortune à
envier, à en croire sa déclaration de patrimoine la plus récente qui s’étend
sur quatre pages. Il détient entre autres une dizaine de terrains agricoles, des
forêts et des terrains en ville ainsi que cinq immeubles. Ses terrains
agricoles et forestiers dépassent les 130 hectares.
Vendredi soir, les
procureurs anticorruption l’ont arrêté pour avoir accepté 1 million 250 mille
lei (l’équivalent d’environ 250 000 euros) de la part d’un homme d’affaires,
Emil Savin de son nom, en récompense pour avoir favorisé sa société à obtenir
un contrat de travaux de réhabilitation routière. C’est l’homme d’affaires lui-même
qui a déclaré aux procureurs que le président du Conseil départemental de
Vaslui, avait l’habitude de demander un minimum de 10 % de la valeur des
contrats distribués aux différents entrepreneurs. Il affirme aussi que cela
faisait plusieurs années déjà qu’il se sentait « persécuté » par Dumitru
Buzatu, qui l’aurait contacté à plusieurs reprises ces derniers mois, lui
promettant de s’impliquer dans le différend que la société d’Emil Savin avait
avec le Conseil départemental dont il était le chef. Ce différend porte sur le
remboursement d’une somme d’argent pour les travaux effectués, soit des
paiements qui ont déjà deux années de retard. Ces factures ont pris du retard
en raison des malentendus survenus entre Buzatu et Savin en ce qui concerne le
pot-de-vin que le premier allait recevoir pour avoir aidé la société du second
à obtenir le contrat. Une fois que les procureurs de la Direction nationale
anticorruption (DNA) ont présenté leurs preuves dans cette affaire, samedi, le
Tribunal de Vaslui a décidé de placer Dumitru Buzatu en détention provisoire
pour 30 jours. Il a aussi été exclu du Parti Social-Démocrate carrément du jour
au lendemain. Un expert technique été également placé en détention provisoire
dans le même dossier, accusé d’acceptation de pots-de-vin et de trafic
d’influence. Celui-ci aurait prétendu 700 000 lei (140 000 euros environ) au
représentant de la société de construction avec laquelle le Conseil
départemental de Valsui avait conclu le contrat de réhabilitation de plusieurs
routes à l’aide de fonds européens. En échange pour cet argent, il allait
effectuer une expertise favorable à la société en question et intervenir auprès
des facteurs de décision pour que ceux-ci paient les factures des travaux
exécutés, d’une valeur de quelque 3 millions d’euros. L’affaire est en cours.
Avant
de terminer, précisons que ce n’est pas le seul cas retentissant de corruption
qui a fait la Une des médias ces derniers jours. A Bucarest aussi, deux
médecins de renom de l’Institut Marius Nasta ont été placés en détention
provisoire la semaine dernière, accusés de demander et d’accepter des pots-de-vin
de la part des patients. Six autres médecins ont été placés sous contrôle
judiciaire et seront poursuivis en justice en liberté. Le Collège des Médecins
de Bucarest condamne fermement ces cas de corruption et s’en délimite, tout en
précisant qu’il faut éviter de culpabiliser les médecins au niveau
général.