Les priorités de la sessions du Parlement
Daniela Budu, 04.09.2023, 12:41
Le Senat et la Chambre des Députés de Bucarest ont entamé
ce lundi la deuxième session ordinaire du Parlement de cette année. Parmi leurs
priorités : un paquet de lois visant des modifications fiscales et la réforme
de l’administration sur lequel le gouvernement envisage engager sa
responsabilité, une nouvelle loi des pensions de retraite et des punitions plus
dures pour les chauffeurs qui conduisent sous l’influence de l’alcool ou de la
drogue.
Le Premier ministre roumain et leader du Parti social
démcorate, Marcel Ciolacu, a déclaré :
« Nous savons qu’il y a beaucoup d’inégalités
dans l’ancienne loi des retraites. Il y a toujours des pensions de retraite dont
le niveau ne dépasse pas les 1 500 lei (soit 300 euros) mais il y a aussi des
personnes dont la pension de retraite atteint les 30 000 ou 40 000 lei (soit 6
000 ou 8 000 euros). Nous avons discuté avec nos collègues de l’idée que ce paquet
soit inclus dans une seule loi, à savoir celle sur laquelle nous assumerons la
responsabilité et qui comportera tant les mesures de lutte contre l’évasion
fiscale et les reformes de l’administration locale, que des mesures censées
obtenir un déficit budgétaire inférieur à celui de l’année dernière » a précisé Marcel Ciolacu.
D’ailleurs, la semaine dernière, à Bruxelles, le premier
ministre roumain a essayé justement de convaincre la Commission européenne que
l’Exécutif de Bucarest avait la capacité de respecter la nouvelle cible du
déficit budgétaire de cette année, ayant un taux plus élevé que celui assumé initialement
par la Roumanie, soit de 4,4 %. Tout cela afin de couvrir l’aide que Bucarest
avait accordée à l’Ukraine et à la République de Moldova voisines. Qui plus
est, le Plan National de Relance et de Résilience (PNRR) et les régimes
spéciaux de retraites ont figuré aussi à l’agenda de ces récentes négociations.
A leur tour, les partenaires des sociaux-démocrates au
sein du gouvernement, les libéraux, ont annoncé qu’une nouvelle loi des
retraites, censée résoudre les inégalités du système, était une priorité.
Quand même, pour le moment, le document concernant la
réforme des régimes spéciaux de retraites a été déclaré partiellement
inconstitutionnel par les juges de la Cour Constitutionnelle de Roumanie, même
si les modifications opérées étaient une exigence du PNRR.
En même temps, l’Opposition prépare une motion de censure
si le nouveau paquet de mesures fiscales et budgétaires est adopté, en
engageant la responsabilité du Gouvernement. Le leader de l’Union Sauvez la
Roumanie, Cătălin Drulă, estime qu’une augmentation des taxes et des impôts
n’est pas une solution viable. Il accuse :
« Monsieur Ciolacu se prépare pour enterrer
l’économie roumaine ! La croissance économique a déjà ralenti, elle stagne
en fait, les entreprises se plaignent, la demande diminue, les ventes aussi,
alors qu’eux, ils veulent augmenter les taxes et chasser les investisseurs de
Roumanie. Pourquoi ? Pour payer la facture de leur chaos budgétaire »
a martelé Cătălin Drulă.
Le Premier ministre roumain, Marcel Ciolacu, quant à
lui, a assuré Bruxelles que la Roumanie était un partenaire crédible,
responsable et surtout équitable, tant du Conseil que de la Commission et du
Parlement européen. Les experts du gouvernement roumain continuent de discuter
avec les responsables européens afin de renégocier le Plan National de Relance
et de Résilience, selon les principes établis par le Premier ministre lors des
réunions qu’il a eues à Bruxelles. Et pour cause. Ce n’est qu’après avoir
constaté la mise en place des réformes par le gouvernement de Bucarest, que la Commission
européenne proposera au Conseil européen une renégociation du taux du déficit
budgétaire, ce qui permettra à Bucarest d’obtenir la permission d’avoir un taux
plus élevé du déficit. Une décision sur ce nouveau taux pourrait être prise avant
la fin de cette année.